Propos chimériques

Le  foyer d’accueil médicalisé Après m’a fourni l’occasion d’imaginer ses membres tenant des propos imaginaires mais néanmoins tendancieux. Je vous les livre ici.

Serge G. se dit parfois quand on le pressurise : « Je ne suis pas si poire que j’en ai l’air et il ne faut pas non plus me prendre pour une pomme ou un cornichon. Je suis peut-être soupe au lait mais remarquez que c’est  toujours avec des légumes bio. Aussi, je resterai ferme : inutile d’agiter la carotte ou le bâton pour m’influencer ni me faire modifier le calendrier que respecte la lune ! Je vous le déclare haut et fort : je ne mangerai pas de ce pain là. Ce serait pour moi la fin des haricots. D’ailleurs, il y en a qui ont déjà piqué les fèves ! Alors… »
Catherine S., la directrice du centre,  s’insurge face aux fantasmes de Denis : « Je ne suis pas une grosse légume ! Mais j’ai la pêche ! D’ailleurs, j’ai une destination potagère : à mon réveil le matin, même si je suis plutôt dans la choucroute ou en pleine purée de pois, je suis plutôt chou avec vous. Reconnaissez-le ! »
Josette D., très sollicitée par ses collègues pense : « Je suis bien courge. Alors inutile qu’ils ramènent trop leur fraise. Car ils ne se  figurent pas que, l’autre jour, je suis sortie d’une réunion, rouge comme une tomate et le melon sur la tête. »
Viviane R.G., à l’arrêt des Mauves cogite : «   A 5 heures, j’attends le car. Or, j’ai horreur de faire le poireau sur le trottoir quand il ne vient pas. »
Denis T. se plaint sempiternellement auprès de Françoise V. : « Aujourd’hui, j’ai plus un radis en poche pour faire les soldes, si tu peux me filer un peu d’oseille, je te les rends lundi, c’est sûr ». Pendant ce temps, son interlocutrice médite : « Pas la peine de me raconter des salades et de me presser le citron ni d’y revenir sans cesse parce que je ne suis pas dure de la feuille. »
Laurent R. alias T.P.G. réfléchit aux supputations de Gérard en se léchant les babines d’avance : « Ici, on est soigné aux petits oignons. Le cuistot, lui au moins, sait mettre du beurre dans les épinards. Il ne nous prend pas pour des nèfles. »
Anne M.  a le souci du journal des sens : « Il faut faire un article sur cet oiseau de malheur qui me donne la tête comme un chou-fleur et qu’on veut poser au milieu d’un panier d’osier; tout l’atelier me refile la patate chaude. »
Hélène V.  se marre : « On veut me faire fumer de la sauge mais je préfère boire un bon thé avec du thym pour ôter ma toux tant tu l’entends. »

https://www.youtube.com/watch?v=TuwdEyqPqCI

 

2009


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