Les coureurs indiens

 

« Vol frivole en bande organisée », tel était le thème du concours organisé par la Ligue de Protection des Oiseaux et auquel ma fille a participé avec ce poème.

Des coureurs ? Niet, des poulettes,
De leurs deux pattes fluettes.
Indiens ? Point, encore moins,
Blanc immaculé de teint.
Mais me direz-vous : « quoi qu’est-ce ? »
Si ce n’est pas la vitesse,
C’est bel et bien leur allure,
Performance, je vous assure,
Qui inspire des poèmes
A même qui ne les aime.
Dressés comme des grands
En manches de parapluies,
(Certains même peuvent, osés,
Penser à ceux à balais)
Ils semblent majestueux,
Le mot n’est pas trop pompeux !

Il faut le voir pour le croire,
Mais à moins de le savoir,
Délicat de deviner
Leur office préféré :
Soutirer du potager
Ses nuisibles bien cachés.
Lâchés, ils prennent chacun
Un chemin du beau jardin
A la recherche sans fin
De limaces, miam j’ai faim !
Aux quatre coins du lopin,
Dans tous les coins et recoins,
Seul ne trouble leur dessein
Qu’un instant enclin à un
vain regard coquin en coin
Sur les coings coincés au loin.

Vivent les coureurs indiens !

Alice, septembre 2014

Vous avez deviné qui sont ces coureurs indiens ?
Vous êtes épuisé de chasser les limaces sans succès année après année ? Vous pensez avoir tout essayé ? Mais avez-vous pensé au canard ? Et plus particulièrement au « coureur indien » ? Avec son allure de pingouin, il ne passera pas inaperçu dans votre potager…
Le canard coureur indien est une espèce aux origines incertaines (Asie pour les uns, Europe pour les autres…).
Peu répandu de nos jours, le « coureur indien » a pourtant eu ses jours de gloire : au 19e siècle, les canes sont sollicitées pour leurs qualités de pondeuses. Leur port particulier fut également un atout à leur popularité. En effet, il est de petite taille, mince, avec au long cou et une petite tête. Se tenant très droit, avec ces pattes positionnées très en arrière, il donne l’impression de toujours courir, et de façon aisée. Il fut alors utilisé comme palmipède d’ornement. Bien en a pris les éleveurs qui ont fait ce choix, car les considérations économiques (pas assez gros pour être mangé ; suprématie des œufs de poules) auraient eu raison de ce charmant petit canard.
La disparition du canard coureur indien aurait été bien regrettable, car il s’avère  être un allié de premier choix pour le jardinier bio. Et pour cause, c’est un grand dévoreur de limaces. Une fois lâché dans le potager, il n’aura de cesse de chasser les intruses. Ses avantages, si on le compare aux autres canards, sont sa légèreté, sa petite taille et ses pattes bien écartées qui limitent les éventuels dégâts dans les rangs de légumes. De plus, ses ailes courtes ne lui permettent pas de s’envoler (sauf en cas de grandes frayeurs ; la peur donne des ailes !). Il n’est donc pas utile d’installer une très haute clôture ; 50 cm à 1 mètre suffisent.
Autre avantage du canard, et non des moindres, il ne passe pas son temps à gratter la terre et à soulever les semis, à la différence des poules.

Groupe de canard coureurs indiensGénéralement, le canard coureur indien ne s’attaque pas, ou peu, aux plantations. Si, toutefois, vous voulez protéger les jeunes pousses des coups de becs ou de pattes, installez dessus quelques branchages, qui formeront une barrière suffisamment aérée pour que les limaces puissent être atteintes.

Canetons dans la mare

Si vous les laissez divaguer sur votre terrain en journée, pensez à les rentrer le soir. Ne pouvant pas voler, ils sont vulnérables face aux prédateurs. L’enclos, s’il est suffisamment « hermétique » (grillage de petite maille et enterré dans le sol), suffira à tenir les renards à l’écart. Si une fouine traîne dans les parages, il vaut mieux prévoir une cabane bien fermée, car la fouine peut se faufiler dans un trou de souris !
Vulnérable, le canard coureur indien est plutôt farouche. Achetez-les plutôt par deux ou trois pour les rassurer !

Délectez-vous de cette vidéo !
https://www.youtube.com/watch?v=6GfiaNhcuk4

 

 

 

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2 réponses à Les coureurs indiens

  1. Christiane Petit dit :

    Comme promis et juste avant la reprise du yoga, je te laisse un commentaire, my first one …….
    Tu as une très jolie plume. Tes textes sont pleins d’ humanité et d’ émotions, parfois plus vrais que nature. Ils vont souvent sonder ce qu’ il y a de plus profond chez l’ homme. Je suis touchée et, par ailleurs, j’ apprends, que ce soit, en botanique, dans le domaine médical, celui des relations humaines ou sur la résilience devant l’ adversité.
    Amicalement

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