L’ortie

D’abord, la chanson de l’ortie pour vous mettre en mouvement : https://www.youtube.com/watch?v=YrPFgLdYZ00
Pour vous, l’ortie n’est sans doute qu’une détestable mauvaise herbe, tout juste bonne à mettre au compost, voire à noyer d’herbicide pour éviter de se piquer les doigts en l’arrachant. Grave erreur !
Car l’ortie est une plante pleine de ressources et de vertus, probablement une des plus intéressantes qui soient.
Elle pousse spontanément le long des murs et des chemins, au bord des haies ou des fossés et dans les jardins. Elle aime goulûment l’azote et ne vient que dans des terrains qui en sont riches. Elle est donc un bon indicateur des sols fertiles. Les botanistes la traitent de « plante rudérale », du latin rudus qui signifie « décombres ». Elle suit l’homme partout !
Le mépris que l’on affiche trop souvent pour l’ortie disparaît dès que l’on s’y intéresse un tant soit peu. C’est une plante alimentaire nutritive et agréable, quasiment inépuisable : la soupe d’ortie est bien connue. Mais elle se prépare aussi en omelette, en quiche, en gratin, en soufflé ou en timbale et même dans des desserts. Elle peut aussi se déguster en limonade ou en sirop.
Pour profiter au mieux de la finesse de sa saveur, il faut savoir la cueillir : on ne ramasse que les jeunes pousses et quelques feuilles au sommet des tiges. Les feuilles peuvent se faire sécher au soleil. Pour s’en servir, il suffit de les réduire en paillettes en les froissant entre les mains car, sèches, elles ne piquent plus. Pendant la saison froide, on les saupoudre sur les aliments pour ajouter les vitamines et les oligo-éléments, gages d’une bonne santé hivernale.
Les orties en salade ? Quelques pousses finement ciselées et mélangées à d’autres légumes et à une sauce onctueuse ne piquent absolument pas. On en prépare aussi des canapés à déguster à l’apéritif.
Les extraordinaires qualités nutritionnelles de l’ortie méritent que l’on se pique un peu les doigts. Elle est bien plus riche en protéines que le soja ! Elle contient sept fois plus de fer que les épinards et renferme de nombreux sels minéraux, en particulier du calcium (presque autant que le fromage), du potassium, du phosphore, du magnésium. Sa teneur en provitamine A (carotène) est remarquable et elle s’avère sept fois plus riche en vitamine C que les agrumes. Il n’est pas étonnant que les volailles nourries de pâtée d’ortie comme les canards et les oies aient été si bien portants.
L’ortie a connu bien d’autres usages. On utilisait jadis une décoction concentrée de ses feuilles , saturée de sel, pour faire cailler le lait. Les fibres de la tige, très résistantes, ont longtemps servi à fabriquer des tissus, des cordres et des filets de pêche. Les jardiniers « branchés »  connaissent ses vertus fertilisantes et insecticides de l’ortie mise à fermenter quelques jours dans de l’eau pour en préparer un liquide malodorant mais efficace. Le « purin d’ortie » est un remarquable accélérateur de croissance des végétaux.
De ses racines jusqu’à ses graines, l’ortie a de multiples vertus.  C’est un tonique général de l’organisme, un dépuratif utilisé contre les dermatoses rebelles (eczéma, psoriasis et dartres). Elle possède des propriétés diurétiques et galactogènes. Ses propriétés astringentes sont mises à profit contre les hémorragies d’origines diverses : crachements de sang, règles trop abondantes, saignements de nez… Ses vertus anti antidiarrhéiques sont efficaces contre les diarrhées des tuberculeux et des affaiblis ou les entérites.
Il y a ortie et orties. Plus de 80 espèces d’orties poussent à travers le monde. 11 d’entre elles se concentrent en Europe et 5 en France. Toutes se distinguent par leurs poils urticants et leurs fleurs lilliputiennes, dénuées de pétales : elles n’éprouvent pas le besoin de signaler leur présence aux insectes parce que c’est le vent qui les féconde.
Les vraies orties sont :
- l’ortie dioïque ou « grande ortie » (urtica dioica) qui peut atteindre 1 m de hauteur et fleurit de juin à octobre. Elle porte des fleurs mâles et des fleurs femelles sur des pieds différents, d’où l’épithète dioïque.
- la petite ortie ou « ortie brûlante » (urtica urens) annuelle de 50 cm. Sa tige dressée, souvent rameuse à la base, porte des feuilles de taille réduite, ovales ou arrondies, profondément dentées. Ses fleurs sont mâles et femelles sur le même pied. Cette plante est dite monoïque. Cette petite ortie à la piqûre douloureuse pousse dans les terres remuées, en particulier dans les jardins.
- l’ortie à membrane (urtica membranaceae) annuelle de 30 à 80 cm de la région méditerranéenne affectionne les décombres et le pied des murs. Ses larges feuilles sont ovales et édentées.
- l’ortie à pilules ou « ortie romaine »  (urtica pilulifera) : annuelle ou bisannuelle, robuste, elle atteint parfois le mètre.
- l’ortie vert foncé ou « ortie corse » (urtica atrovirens) est une endémique qui pousse sur l’île de beauté et ses voisines.
- l’ortie en arbre de Nouvelle-Zélande ou ongaonga(urtica ferox) atteint 5 m de hauteur et possède de longs poils urticants qui se brisent au moindre frôlement.  Ceux-ci occasionnent des piqûres  dont la douleur peut durer plusieurs jours.
Les fausses orties sont les lamiers, la pariétaire, la ramie.
Je vais ajouter des recettes et des préparations avec de l’ortie que vous trouverez dans la catégorie recettes des textes de mon moulin.

https://www.youtube.com/watch?v=JOUWwpP9ZtY

Décembre 2014

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4 réponses à L’ortie

  1. Rodde Danielle dit :

    Jamais je n’aurais pensé que les orties aient autant de vertus! Pourtant, je me souviens enfant, que l’on ajoutait très souvent des orties à la soupe des cochons dans la chaudière. Ma mère ne craignait pas leur piqûre « c’est bon pour mes rhumatismes » nous disait-elle. La mère Arnaud d’Aussac qui connaissait bien les vertus médicinales des plantes faisait de la soupe d’ortie. Vonvon Gacon, qui fait des merveilles culinaires avec les plantes sauvages, nous avait régalés d’une tarte aux pousses d’ortie il y a quelques années. Ma soeur qui ne sait pas comment se débarraser des orties derrière chez elle va se réjouillir, si elle regarde ton bloc, de posséder un trésor et elle n’est pas la seule à être dans la même situation.
    Les amis jetaient vos désherbants pour orties et, à défaut d’utiliser toutes leurs capacités, faites en du bel engrais pour les jardins!

    • viviane dit :

      Danielle, je suis en train de préparer un article contenant des préparations culinaires à l’ortie. Quand j’étais petite, un de mes copains était tombé dans les orties. Par solidarité et défi, j’avais à mon tour sauté dedans. Quelle folle j’étais !

  2. Alice dit :

    Il existent aussi des orties tropicales de 25 m ! Nous avons découvert ça dans un reportage sur les urticacées.
    Un extrait sur :
    http://www.dailymotion.com/video/xdntkg_ortie-tropicale-de-25-m_tech

    Et j’ai écouté aussi par hasard la « Valse des Orties » par Christian Daguet dont j’aime surtout le refrain à 26 secondes :
    https://www.youtube.com/watch?v=kqbHQqGpkns
    Une valse à la Yann Tiersen, qu’est ce que c’est joli !

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