Mon été 2015 au moulin

Il a fait particulièrement chaud cet été durant les trois mois estivaux, dont les météorologues disent que, depuis qu’existent les relevés des températures, jamais celles enregistrées cet été n’avaient été aussi élevées. Dans notre département altiligérien, nous avons connu des pointes à 40° dès juin et nous avons été placés en alerte canicule. Personnellement, je ne souffre pas de la chaleur, fut-elle forte, je la recherche au contraire comme les lézards.  J’aime les vêtements aériens que sont les shorts et les tops, les ballerines et sandales : le corps est léger, libre d’entraves, au contact des éléments naturels,  de l’air, du soleil, de l’eau, du ventComme on se sent bien !
Conséquence de  cette forte chaleur : la sécheresse a sévi, impactant nos plantes, le bétail, les agriculteurs… Les jardins étaient en avance lorsqu’ils étaient arrosés, ce qui fut le cas des nôtres. Car nous en cultivons trois  à Pont  d’Alleyras : celui de ma mère, celui au-dessous du moulin, le champ du « Pasturaou » que faisaient Alice et Yann. C’est ce dernier qui nous a procuré le plus de satisfaction. Nous ne l’avons continué que depuis le départ de notre fille et de sa crème de compagnon.
Serge et moi l’avons cultivé ensemble, mais c’est surtout Serge qui était le plus assidu et le plus entreprenant. Il faut dire qu’il disposait de davantage de temps que moi, l’hyperactive toujours accaparée par une autre de mes activités ou investie ailleurs.
J’ai donc réellement pris du temps pour me consacrer aux jardins et laisser en suspens mes autres activités. Mon choix a été le bon ! J’ai réellement passé des moments merveilleux dans ce village et dans nos jardins
D’abord parce que ces jours d’été, je les ai passés à côté de mon Merlin l’enchanteur de mari qui a été extrêmement agréable et attentionné, un vrai délice ! J’ai savouré ces moments magiques. Je peux dire que nos vacances jardinières furent des vacances d’amoureux et des vacances consacrées à nos plantes. Nous avions une occupation ensemble. Je sais qu’il est important de faire ensemble une activité; ça cimente les liens. Ne dit-on pas « loin des yeux, loin du cœur » ?
Serge est surtout préoccupé par les légumes, moi par les fleurs, les aromatiques, la cuisine de nos productions, les cueillettes, les conserves. Mais, cette année, j’ai jeté mon dévolu sur les physalis peruviana ou coquerets du Pérou, sur les tomates cerises et les petits oignons blancs. J’ai beaucoup désherbé mais, comme me dit Serge et comme je pense la même chose, ce boulot est un excellent exercice pour faire travailler ma vue. Discriminer bonne et mauvaise herbe n’est pas donné à tout le monde ! Le monde des chardons qui poussaient sans cesse et à foison et celui des farinouses (chénopode) itou m’a suivi dans cette mission d’arrachage. Celui de la potentille rampante, une vraie saloperie, a fait de la résistance; très difficile pour ne pas dire impossible à extirper du sol où plongent ses profondes racines qui n’en finissent pas de nous narguer, je sais cependant que mon travail de sape l’affaiblit. Il ne faut pas que j’abandonne, c’est tout. Alice m’a dit que la présence des chardons signe  un excès de matière organique dans le sol, un PH trop élevé, une terre trop riche. Nous avons plein de physalis que je surveille car ils sont longs à parvenir à maturité et sont tellement bons.
Mi-aout, Gilbert a conduit ses ânes dans le pré. C’étaient de bons compagnons. Nous leur apportions des tas de pommes tombées à terre et ils raffolent de ces chénopodes que j’arrachais. Marius est le dominant et tient sous sa férule Rosalie et Gaspard. Comme ils possèdent une grande mémoire, ils nous attendaient à notre arrivée, espérant que nous leur apportions quelque gourmandise. Un soir, ils sont repartis en douce sur la route menant à Vabres.
L’été est presque fini, le temps est frais et humide. Adieu heureux été 2015 !

Septembre 2015

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