Deux documents de Michel Engles

DOSSIERS MEUNIERS ALLEYRAS et SAINT JEAN-LACHALM
TESTAMENT d’André ENGLES du moulin de CRECHON ou d’OUIDES (3E 3-1- ADHL)

Sachent toutz présentement et advenir que l’an 1683, le 17ème jour du mois de novembre, aprés midy, régnant Louis XIV par la grâce de Dieu, Roy de France et Navarre et par devant nous notaire royal subsigné et tesmoingt bas nommé, établi et constitué en sa personne André Engles du lieu du moulin de Crèchon paroisse d’Alleyras en Velay, lequel étant d’avec ses bons sens, mémoire et entendement et néammoingts fort indisposé de sa personne, pour être alité puis un mois environ, ce qui lui fait craindre d’ être surpris de la mort qui est en tout instant et heure incertaine, laquelle en prand plusieurs fauct avoir disposé de ses biens et après leur trépas sont meuts et sucités plusieurs procés et différents entre leurs enfants et avec, avant d’ iceux, à quoi ledit Engles veut remédier et faire son testament en la manière suivante :

Et premierement pour marque d’un bon et fidèle chrétien  il a fait sur soy le signe de la Sainte croix, en disant : « in nomine patris et filii et spiritus sancty, amen » après à reconnaissance de son âme à Dieu tout puissant, le suppliant très humblement de luy faire miséricorde et avoir pitié d’icelle et après, la très Sainte Vierge d’estre son avocate et tous les Saints et Saintes de Paradis ses intersesseurs.

Veut ledict Engles estre enterré au cimetière de l’église paroissiale dudict Alleyras au tombeau de ses feux père et mère remettant tous ses honneurs funèbres à la discétion de son héritière bas nommée à laquelle il se confit entièrement, veut ledit testateur que d’ abord après son enterrement il soit dit dans ladite église d’Alleyras par messieurs les prêtres d’Ycelle, trente messes à basse voix, à l’intention de son âme, pour lesquelles il leur donne, pour un, la somme de neuf livres y payer incontinent qu’elles seront dites et venant à la disposition particulière de ses biens ledit Engles testateur à donné et lègue par droit d’institution héréditaire part et portion à Vidal, Pierre et Barthélémy Engles ses enfants naturels et légitimes et de Catherine Pascal sa femme la somme de cinquante quatre livres… lorsqu’ils se collocqueront en mariage ou auront atteint l’age de vingt cinq ans, semblables payements que seront réglés par ans et années tant de ses légataires que de ladite héritière. Item, ordonne et lègue ledit testateur par mesme et semblable droit que dessus à Marie Engles sa fille naturelle et légitime et de ladite Pascal a somme de soixante livres cy payables comme dessus. Item, a donné et lègue ledit testateur au postume ou qui pouroient estre au ventre de ladite Pascal sa femme sy sont masles semblable somme de 54 livres en chacun et sy sont femelles semblable somme de 60 livres à chacune d’ icelle payement comme dessus. Item, a donné et lègue ledit Engles testateur, par même, semblable droit que dessus à toute autre personne de son parentage et avec présentement droit sur ses biens et estant querellant, la somme de deux sols, six deniers payables dans la récolte et comptes après son décès et en tout ce dessus, ledit Engles testateur faire les dessus nommés ses héritiers particuliers, veut que chacun se contente de son légat et qu’autres choses ne puisse prestendre sur ses biens et parce que le chef et fondent de tout bon et valable testament d’ héritiers.

A cette cause le susdict Engles testateur a faict et nommé et de sa propre bouche son héritière universelle ladite Catherine Pascal sa femme icy présente et humblement reconnaissante à la charge qu’elle sea tenue de remettre toute la susdite hérédité à l’un de leurs enfants et tel que bon lui semblera et quand elle voudra, ou du moins à la fin de ses jours, sera prestant  de relique, ny aucune reddite de compte prohibant a cet effet la faction d’instruire à à tout officier attendu que ledit testateur a voulu juste procéder par nous notaire, incontinant après la clôture de son testament , ce que lui avons octroyé par laquelle Pascal son héritière,où à lui à quy elle remettra ladite hérédité, a voulu tous lesdits légats et avec debtes que paraistront légitimement dubz payées et satisfait leur dernier ninunspatif et dispositions de dernières volonté que veut valloir et s’il ne valloit par cette forme, veut que vaille par codicile ou donation à cause devoir autrement, par la meilleur forme que de droit valoir pourra cassant tout autre qu’il pourroit avoir devant faits et que le présent reste irrévocablement à effet ayant prié les tesmoingts qu’ il a icy fait appeler d’ en estre mémoratifs et moy notaire d’ en retenir acte de ce qui luy a esté octroyé.

Faict et stipulé audit lieu de Crechon, maison dudit testataire en présence d’Anthoine Engles musnier de Prunet, André Peiron, Barthélémy Lacombe signés, Charles et Barthélémy Gaillard, frères, Anthoine Conffort tous du lieu d’ Oïdes et Claude Ramel du moulin de Pascal, illettrés, comme ledit testateur enquis et moy notaire royal soussigné recevant :   Delabre notaire

Signés :   A Engles – Peyron – Lacombe -

INVENTAIRE DES BIENS MEUBLES dudit André ENGLES TESTATEUR

Faict par nous notaire en présence des témoings cy devant nommés, les ans et jours que donnés, incontinant après avoir fait son testament.
Et premierement a esté trouvé dans la cuisine le lict où le testateur est malade, estant de bois pin et sapin où il y a une couverte ( bourras) et deux linceulx, le tout pour estre estimé le tout trois livres.
Plus une paire de garderobes, bois pin, garnies de leurs ferrures, clef et autres ferrements, etant de valeur d’ entour sept livres, ainsi qu’ont estimé les tesmoingts.
Plus au devant du lit une petite maye avec une clef et serrure , estant ladite maye de sapin, estimée dix sols.
Plus un coffre bois pin avec ses clefs, barres et serrures qu’adit appartenant à sa femme, par ce non estimé.
Plus une autre méchante maye, bois sapin, estimée dix sols.
Plus un chaudron tenant un seau estimé cinq sols.
Plus un pot de fer tenant douze escuelles, estimé vingt sols.
Plus une cuillière de laiton, estimée quatre sols.
Plus une croumalière estimée quinze sols.
Plus deux fessous extimés douze sols.
Plus une eycette, une hache, une bigorre, estimé le tout trente sols.
Plus un petit poids estimée dix sols.
Plus une faux et une faucille estimé le tout trente sols.
Plus une poelle , estimée dix sols.
Plus au moulin, il a été trouvé deux meules avec leurs garnitures, ce joignant la maison.
Plus deux marteaux des moulins, estimés à vingt sols.
Plus les autres deux moulins bas estre en bon etat et garnis de leur nécessaire.
Plus à l’estable a esté trouvé deux vaches et deux taureaux, qu’a dit appartenir à Barthélémy Gaillard d’Oïde en vertu d’ un précaire.
Plus un petit cochon, estimé trois livres, qu’a dit qu’il vouloit qu’on le tuat pour nourrir ses enfants.
Plus dans la grange le foin et paille qui s’y est trouvé, adit vouloir que le bestail qu’il tient dudit Gaillard les mange et cependant le tout a été estimé la somme de dix huit livres.
Plus, il a semé dans un sien champ à las Costes de Prunet, la contenance de deux cartons soigle.
Plus dans le commun de Prunet il y a semé au quart la contenance de trois cartons et demy soigle.
Pus dans une petite boette de bois a esté trouvé, trente trois actes cottés par ledit notaire de ma main et parasfés du parasfe qui s’ ensuit &
Plus un livre couvert de parchemin, contenant neuf feuillets en papier , dans lequel il y a cinquante huit quittances de mainprince à ce… deux quittances… l’ une par Maître Ytier et l’autre par  Maître Delabre notaire, ledit acte cotté au dessus n° XXXIIII, faict en présence des sus nommés les sachant cy après signés, les autres illétrés icelles avec ledit Engles enquis et avec moy notaire royal soubsigné recepuant :  Delabre notaire.

Signés : Peyron- A Engles

DIVERS EPISODES d’ un MARIAGE
1er CONTRAT de MARIAGE d’ entre Antoine ENGLES D’ Ouïdes et Marguerite VIGOUROUX  de la Bastide de Saint-Préjet-d’Allier. (ADHL-3E423-6-)                                                               (ADHL- 3E 423-6-)…

« Mariage à été traité entre Antoine Angles … et Marguerite Vigouroux »… ce 4/5/1625, le 22/6/1625, dans un autre acte, sera changé le futur époux, remplacé par son frère Christophe !
Ce premier acte est pour  les dispositions d’ installation, de dot, de renonciation de la mère en faveur des futurs époux de résultat  à peu près identique à l’acte définitif. Lors du  second contrat de mariage qui sera établi définitivement le 22/6/1625. La grande différence réside dans le fait que Marguerite Vigouroux se marie finalement, non avec le frère cadet, mais avec l’ ainé. Là devait résider le problème, avec les dispositions courantes d’héritage de l’époque. En se tournant vers Christophe ne pourrait pas être contesté l’attribution principale des biens, pour  devenir l’ héritier universel. Cela devait être rassurant pour la famille terrienne des Vigouroux de la Badtide, désireuse de donner, non l’époux choisi au départ, mais le meilleur parti foncier à leur fille.
Ainsi, dans ces actes se détruisait peut être un réel mariage d’amour. Nous ne pourrons pas faire parler plus les vieux papiers. Nous savons seulement, qu’Antoine conservera en petit avantage symbolique, dans le second contrat « l’estrenne d’une pistole d’Espagne », il devait bien là y avoir à indemniser certains sentiments de cœur.

QUITTANCE entre Antoine ENGLES et Marguerite VIGOUROUX

« L’an 1625 et le 22ème jour du mois de juing après midi, régnant Louis  par la grâce es Dieu Roy de France et Navarre, par devant moy notaire royal soubsigné et tesmoings bas nommés furent présents et constitués en leurs personnes Anthoine Engle du lieu d’ Oyde, paroisse d’ Alleyras, diosèse du Puy, d’une part et Marguerite Vigouroux fille à Jean du lieu de la Bastide, paroisse de Saint-Préjet, diosèse de Mende, d’avec lesquels procédant savoir ledit Engle de l’advis et conseils de Jeanne Gratuze sa mère et de Christophe Engle son frère et ladite Vigourouse de l’advis et permission dudit Jean Vigouroux son père icy présent et devant , leur donnant de leur bon gré et franc volloir, se sont dispartis et par ce présentement se desmettent et despactent de la suddite promesse de mariage qu’ils avoient entre eux promis et juré, accomplie en face Sainte Mère Eglise, devant moy notaire le quatrième jour de may dernier passé, voulant et consentant lesdits Engle et Vigourouse, ledit contract demeroit sans effet et tout le contenu en icelle se despactant ledit Engle de la donnation à luy faicte par ladite Gratuze, sa mère de la moitié, tout et chacun ses biens en préciput et avantage de ses autres enfants en faveur de sadite mère présente et acceptant avec promesse ne rien demander son droit et légitime part ladite Vigouroux s’est démunie du pacte de la constitution à elle faicte audit contract … et promis n’ en rien demander à son depan sauf sa légitime consentant ledit Engle et ladite Vigourouse de lesdites livres cy dessus l’ung à l’autre, qu’il se puisse marier à l’abvenir quand bon lui semblera comme ils pouroient faire avand ledit contract de mariage et promet n’en rien demander pour raison de à l’ung à l’autre… lesdites parties ont obligé respectivement leurs personnes et biens à toutes courts, juridictions …nessessaires de quoi ledit Engle et Vigouroux ont requis acte à moy notaire…fait au lieu de la Bastide, maison dudit Jean Vigouroux, présents, Vital Pascal, Jacques Cuoq, Jean Hugon, Jean Pascal, Jean Dupin,André Vigouroux dudit lieu qui et parties n’ont su signer requis et moi Claude Peyret notaire royal soubsigné recevant ».
C Peyret notaire royale

2ème CONTRAT de MARIAGE d’ entre  Christophe ENGLES d’Ouïdes et Marguerite
VIGOUROUX de la Bastide le 22 juin1625

Où, l’on arrive au pacte final. Le mariage va pouvoir se dérouler dans quinze jours. On perçoit la vieille malice du monde paysan utilisant des  clauses bien réfléchies et ficelées, pour protéger, sauvegarder les  transmissions de propriété !

« Comme et à louange de Dieu Maître créateur et humains lignages, diminution de tenir et présent acroissement de l’estre, mariage a esté traité entre Christophe Engle, fils à feu Jean du lieu d’Oyde, paroisse d’Alleyras, diocèse du Puy , d’une part et Marguerite Vigouroux fille à Jean du lieu de la Bastide paroisse de Saint-Préjet (d’Allier) diocèse de Mende d’avec à cette cause à jourd’huy 22ème jour du mois de juing après midy, l’an 1625 régnant très chrestien Pierre Louis, par la grâce de Dieu Roy de France et Navarre, par devant moy notaire royal soubsigné et tesmoings bas nommés, ont esté présents et constitués en leurs personnes, ledit Christophe Engle et ladite Marguerite Vigouroux, lesquels de leur bon gré et franc voulloir procédant , ledit Engle de l’advis, conseils et permission de Jeanne Gratuze sa mère, d’Anthoine Engles son frère et ladite Vigourouse de l’advis authorité et consentement dudit Jean Vigouroux et d’ Antoinette Cornut ses pères et mère et de Dimanche Vigouroux, son frère cy présent et concédant, ont promis et juré se prendre et s’épouser l’ung l’autre pour vrais mariés en face Sainte Mère église, à la présente réquisition de l’une des dites parties, promis que l’avoient en présence moy premierement que Dieu ne veuilhe et pour ce qu’il est de louable coustume constituer dot aux filles venant en mariage afin que les charges qui s’ensuivent soient plus agréablement supportées, à estre estably en personne ledit Jean Vigouroux du lieu de la Bastide, père de ladite future épouse, lequel en faveur dudit mariage et pour tous droits paternels , maternels et autres à ladite fiancée appartenances, a donné, constitue et assigne à ladite Marguerite Vigouroux, , savoir pour elle et à son nom, audit Christophe Engle pour fiancé présent et acceptant à savoir la somme de neuf vingt livres, la quantité de huit cestiers blé soigle, mesure dudit lieu de la Bastide, une vache, cinq brebis de port, deux robes à l’usaige de ladite future épouse, une de colline viollet et l’autre drap de païs, avec roble drap de païs teinte, à la charge de la mère dudit fiancé habiller le fiancé et tous habits nuptiaux pour un époux drap de païs, un lict garny d’ une couverte et de deux linceulx, plus pour estrenne à Anthoine Engle frère dudit fiancé une pistolle d’ Espagne, payable ladite dot , savoir le jour de nopces, quatre cestiers dudit blé, la vache, brebis, habits dudit futur époux, la robe de colline de ladite fiancée, estant le lict à Saint Michel prochain enung an , vingt livres et dudit jour, en un ang avec cy autre vingt livres et le reste en payements annuels et consécutifs à chascung jour et feste Saint Michel de la somme de dix livres  et jusqu’à fin d’entier payement de la somme de neuf vingt livres, tant les quatre cestiers restants a un cestier par an a chacun Saint-Michel, la robe de ladite épouse dans trois ans prochain, et la robe  de ladite Gratuze dans un an à compter d’ huy.
Dit, moyenant ladite constitution, ladite Marguerite Vigouroux fiancée, se sentant suffisamment doctée (pour en monter) sa maison, du consentement dudit Engle son futur époux, de son bon gré acquite, et cède, réserve, transporte et recevant en faveur de son père, présent, acceptant, touste part  avec de plus grands droits de nature et légitime, paternels, maternels et fraternel, d’iceux desquels droits s’ est s’ est desmy et institue… par le bailh de la plume de moy notaire avec promesse rien autre chose à demander, sauf ladite constitution et droit de future possession si adevenoit et au présent Dimanche Vigouroux frère de ladite fiancée dudit lieu de la Bastide, lequel en faveur dudit mariage et pour les agréables services qu’ il a reçu de sadite soeur, de gré à donné, constitué et assigné à ladite Marguerite Vigouroux sa sœur et à présence nous à son de future épouse ,présent, acceptant consistant la somme de sept vingts livres tant payables le jour des nopces la somme de cent cinq livres, trente livres à Saint-Michel prochain et les cinq livres restant la feste Saint-Michel après, en payement estrennes de la dot constitué par ledit Jean Vigouroux à ladite fiancée.
Lesquelles susdites constitutions ladite Jeanne Gratuze et ledit Christophe de leur gré judicièrement l’ung pour l’autre et le seul pour le tout, renonciant à division et desmission ont promis reconnaistre et assion à Marguerite Vigouroux fiancée cy et par tous chacun leurs biens meubles, immeubles présent et advenir et en cas de restitution, promis rendre et restituer comme l’auront reçu et reconnu, sauf les estrennes et habits non restitués et pour les robbes et lict en l’estat que se trouveront lors de ladite restitution avec pacte convenu et accord avec les payements, ne pourront doubler ny accumuller en demandant ny pretextant faux, faire dilligence suffisainte, de les retrocéder. Dite augmentation de dot et pacte de survie à été accordé entre lesdits futurs époux que venant ledit Engle disparaître premier, sa fiancée gaignera sur ses biens la somme de vingt livres et estant contract, ladite Vigouroux décédant première ledict fiancé gaignera sur ses biens la somme de quinze livres payable ou retenue de la restitution de ladite dot, l’ an révolu après le décès du primourant. De icel pacte ladite Jeanne Gratuze veuve de feu Jean Engle mère dudit futur époux habitant du lieu d’ Oyde , laquelle, non réduite ny subordonnée tout dot et franches réserves, de son bon gré, pure franche et agréable volonté pour elle et les siens en faveur dudit mariage , comme fait et traité de son voulloir et consentement, car a serment ainsi l’ont fait à donne constituée et assignée. Donne, constitue et assigne par donation entre vifs et faveur de noprise pour valloir à jamais, irrévocable audit Christophe Engle son fils ayné naturel et légitime et pour luy et a son nom à ladite Vigouroux sa fiancée présent, acceptante et reconnaissante  à savoir la moitié entière de tous et chacun ses biens meubles, immeubles… debtes droits et actions qu’ils ont qu’ en présent et advenir, faire rien retenir ny réserver en quoi que lesdits biens consistent ou puissent consister et où qu’ ils seront assy, dit ce… et avantaige de ses autres enfants nay et à naistre, desquels biens s’ est déchargée et despoulhée et investie son dit fils par le bailh de la plume de moy notaire l’en faisant vrai maître, seigneur et tout propriétaire et paisible possesseur pour en faire et disposer à son plaisir et vollonté, voulant qu’ il en pratique la réelle et actuelle possession, quand bon luy semblera et jusqu’en icelle prise, a confessé le tenir en nom de précaire de son dit fils à son prfit et titres avec promesse de le luy faire valloir et jouir envers et contre tout perturbateur, à payer de toute despense domaiges… et pour plus grande vallidité de la présente donation et autre en pacte dans ce contat contenu les dits Gratuze et Engle ont et consenty ladite voullue donnation estre enregistée et insignnée en la cour de Monsieur le Sénéchal du Puy, ou de Monsieur le bailhaige de Vellay et acelle que bon semblera au poursuivant constituant, à ces fins, leurs procureurs irrévocables, lesdits advocas postullant et de courts le porteur et héritiers des présentes et chacun d’eux premier acceptant hors… moy notaire royal pour eulx et stipullant et recevant leur donnant tout pouvoir… avec ellection de domicile a ladite maison de lieu d’Oyde,procuration avec promesse de les relever de toute charge de procuration et pour tout ce dessus attendu tenir garder (obligations) et moy contravenue lesdites parties cy … chacune comme le contract ont obligé et hypothèque personne et biens quand quand soubmis aux courts de leurs ordre, bailiage de ville sénéchal du Puy,  bailiage de Gévaudan, sénéchal et  convention de Nismes et autres avec jurement et renonciation de nous de quoy chacune partie a signée acte avec moy notaire royal octroyé faict audit lieu de la Bastide , maison des constituants , présent Vtal Pascal, Jacques Cuoq, Jean Hugon, Pierre Pascal,  Joan Dupuy,  André Vigouroux dudit lieu de la Bastide et ledit Anthoine Engle frère dudit futur époux qui et parties n’ont su signer requis  et moy notaire royal soubsigné recevant ».
Peyret notaire royal

DERNIERS ADDITIFS à chaud après ACTE ci DESSUS !

« Ledit jour où est présent a dessus, lequel Jean Vigouroux de la bastide  et ladite Jeanne Gratuze d’Oyde, lesquels de leur gré et franc voulloir ont promis faire… en face Sainte mère église catholique, apostolique et romaine le mariage aujourd’hui promis et juré entre Christophe Engle fils de ladite Gratuze et Marguerite Vigouroux filhe audit Jean devant moy notaire et à dans quinze jours prochains a compter d’huy, a payer de soixante livres en laquelle pacte, contrevenant ou deslaiants prévus a l’aultre acquiessante dans trois jours après a laquelle somme de soixante livres les dites parties ont liquidé leurs franches despenses domaiges et institution sur le vostre parchemin d’icelle tant au traité et réserves Faictes par Antoine Engle autre fils de ladite Gratuze de ladite Marguerite Vigourouse fille dusdit Jean que au mariage et traicté d’entre ledit Christophe Engle et ladite Vigourouse de laquelle somme de soixante livres lesdits Vigouroux et Gratuze respectivement chacung le devan adevenant ont faict leur debte propre et présentement à attendre et estre à attendre et biens obligés ypothèques resprésentées et tous biens à toute courts… ont requis acte à moy notaire royal soubsigné recevant , lesdites parties illétrées ».        Peyret notaire royal.   le 6/1/2013         3/3

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Tous ces Engles d’ Ouïdes et Sanssac sont difficiles à classer exactement entre eux, même si tous doivent posséder une origine commune provenant de Cayres, il y aurait eu au moins deux apports.
Le moulin de Crêchon, vu sa proximité, est également dit moulin d’Ouïdes, il se situait sur la paroisse d’Alleyras  à l’ époque.
André Engles, dont nous avons vu établir  le testament, alors qu’était à l’ agonie, car enterré peu après,   le 15/11/1683. Il est donné être lui même fils à feu Antoine de ce moulin. (quittance Ytier du 24/1/1670 en 3E 502-3-). Il a du décéder relativement jeune, car cinq ans plus tard sa femme aura un enfant naturel donné de père non connu.
En parallèle à André, au moulin tout proche de Prunet, sur la paroisse de St-Jean-Lachalm,  nous avons un autre Anthoine Engles marié Antoinette Cornut. Dans les actes de Delabre nous avons maints exemples de sa belle signature, ornée d’une croix. Elle figure, bien sur, dans les  présents lors du testament donné ci dessus. Il devait être cousin d’André, mais lui aussi ne vivra pas à un age lui permettant d’accomplir tout ce qu’ il voulait réaliser. Antoine meunier de Prunet est donné fils de Jean dit Vidallet du lieu de Sanssac dans un acte de Maître Delabre du 14/4/1681 (3E3-1-)
Cet Antoine se serait installé au moulin de Prunet, André lui serait resté meunier à la suite de son  père  Antoine Engles marié Agnès Faurette . (voir acte d’ insinuation en1B41 qui explique le règlement de l’acte officialisé)

Pour le moulin de Prunet en voici l’ origine de propriété noble et les contraintes de l’époque établies par un autre acte:

RATIFICATION de CONTRAT pour le MOULIN de PRUNET en 1725

L’ an 1725 et le onzième jour de janvier, par devant nous notaire royal soubsigné et les témoins établis en leurs personnes Dame Maydelaine de Goys, Dame de Prunet et de Cheminade, sachant que ses auteurs (Messire son époux) auroit passé contract d’arrentement perpétuel du moulin de Prunet à Antoine Engles moyenant la rente et pension annuelle de 48 cartons de soigle mesure lostal et une paire de chapons, étant (entré ?) de la somme de 150 livres par acte publique soubz la date aussy qu’elle a dit, reçue par Maître Ytier, notaire et comme ledit Engles est venu à décéder, sans disposer de ses biens et qu’ il a laissé deux enfants qui sont Marguerite Engles femme de Claude Coudeyre et Ysabeau Engles femme de Claude Pichon. A cette cause la dite Dame De Gois, de son gré et libre volonté a approuvé, ratifié et confirmé en faveur desdites Marguerites et Ysabeau Engles absentes le présent contract d’ arrentement perpétuel, veut et consent qu’elles en jouissent avec les mêmes droits et privilèges et hypothèques et avec les mêmes charges cy devant exprimées audit contract passé en faveur dudit Anthoine Engles, leur père, sans préjudice à ladite dame du Prunet de Chaminades des arreyerages qui porroient luy estre dus de ladite rante et pensions annuelles et en cours d’icelle pour l’ advenir, car ainsi ladite dame l’a voulu, promis et juré, soubmis et obligé tous et chacun ses biens aux rigeurs de toutes cour de ce Royaume de France, a ce requis et nécessaire avec double renonciation, fait et récité dans le lieu et château du Prunet en présence de Monsieur Maître Mathieu Mombel advocat au présidial du Puy et moi Jean Aleil fils habitant au lieu de Cayres sousinés avec ladite Dame de Chalminades.
Moi notaire royal recevant  Mondilhon. (ADHL 3E 347-1-)

Autre acte pour  le moulin de crêchon :

MOULIN D’ OUÏDES ou de CRECHON en 1687 Registre 1B41
(Acte registres d’ insinuations  se situant presque en fin)

L’an 1687 et le second jour du moi de juillet d’ avant midi, par devant le notaire royal des réserves de la ville du Puy et témoins bas nommés, établi en personne Marguerite Engles fille à feux Antoine Engles et Agnès  Faurette du moulin d’Ouïdes, paroisse d’ Alleyras et habitante audit moulin d’Ouïdes, laquelle de libre et bonne volonté a donné, comme par ces présentes, donne par donation entre vifs, pure, parfaite, irrévocable et à jamais valable à Antoinette Chastanier, fille à Maître Jean Chastanier (?) de la présente ville, présente et acceptante et humblement remerciante, tous et chacun des biens en quoy que consistent ou puissent consister, en concidération des bons et agréables services qu’elle a rendu et espère de recevoir à l’abdevenir de ladite Antoinette Chastanier soubz la réserve  néanmoins faite par ladite Engles donnatrice des esfaicts de ses biens , donner sa vie durante et de la somme de (six) livres pour la desposer à la fin de ses jours et cela n’ en disposeroit… , la donnatrice veut et entend que ladite somme cédée au prosfit de ladite Chastanier sa  donatrice et pour plus de valledire de la présente domnation, ladite donnatrice a voulu icelle estre insignée et enregistrée aux actes et (registres) de Mr le Sénechal du Puy au bailhage de Vellay, size au Puy et pour en requerir la susnomination , lesdites parties ont constitué les preneurs, procureurs postulants audites cours et ainsi promis et juré, moyennant serment, submestion, lesdites parties ont constitué les preneurs, procureurs postulants audites cours et ainsi promis et juré , moyennant serment submestion et obligation de leurs biens aux rigueurs de toutes cours avec (?) renonciation. Fait au Puy estude de moi notaire , presants, Messire Claude Henry, Maître Antoine Molin, Jacques Reynaud et Jean Guillaume Musnier, praticien habitant de la présente  ville soussignés, lesdites parties illétrées de ce enquis et requises et moi notaire royal soussigné recevant (Tranger) notaire… ainsi copié à l’ original, duquel le présent extrait  à été tiré et expédié à ladite Chastanier, Tranger notaire, ainsi être à l’ original.    Maître Lirebynal.

REGISTRES de la CAPITATION GENERALE de 1695
Ces nouveaux documents fiscaux établis pour l’ensemble du territoire, permettent un dénombrement d’ensemble, mais avec peu de précisions.
La région de Cayres dépend du Puy, il y a trois registres à étudier : 1C-1028-1029-1030-
Le n° 21 de 1C 1028 donne le dénombrement des chefs de famille de la communauté et du mandement d’Oydes. Au 4ème folio du n° 21on a :
- Jean Angle valet pauvre a sa femme et une petite fille, il est imposé 1 livre.
- Marguerite Angle dite Crêchonne est seule dans son moulin, elle est imposée 3 livres.
(Juste après le moulin est exploité par Joseph Stein marié à Marie Engles qui doit être la fille d’ André décédé en 1683.)
Le n° 76 de 1C 1030 dénombre la communauté d’Agrain :
- Le seigneur d’Agrain paie 120 livres
- Au moulin d’Agrain Claude Rameil a une fille et un beau fils
- Molin du Mollar d’Agrain André Coudeyre meunier a 2 garçons, 1 fille, 1 belle fille et 2 petits fils.

Analyse de la branche d’ Ouïdes, suite à ces documents et d’ autres:

D’après d’ autres actes de Maître Delabre N.R. À Alleyras (3E3), un Antoine Engles était le fils d’ un Jean d’Ouïdes, ce dernier devant alors être lui même, fils de Jean Engles marié à Jeanne Gratuze en tout début du siècle et correspondant au début de l’installation sur Ouïdes, voici comment semble se structurer l’ évolution de cette branche, qu il faudrait encore affiner.
Une autre branche se développera un peu plus tardivement vers 1635 à partir de Jean Engles dit Vidallet, proche de là à Sanssac, village de Saint-Jean-Lachalm, elle  est également issue de Cayres, car ayant à voir, semble t-il, avec des droits de succession liés à Jean Talobre de Trintinhac.
Serait également à retrouver, la suite généalogique à Jean Engles marié Jeanne Arnaud, ayant la naissance d’ un petit Mathieu au Puy en 1651, je me demande s’il ne se serait pas remarié à une fille Mazet et ayant à voir sur Saint-Jean-Lachalm, mais installée avec lui sur le Puy. Tout cela reste à confirmer, pour l’ instant je le suppute seulement avoir participé avec Jean III de Cayres à la campagne militaire en Franche-Comté.

De façon plus ancienne la branche d’Ouïdes de par le contrat de mariage en 1625 de Christophe Engles et Margueritte Vigouroux de la Bastide de Saint Prejet d’ Allier me semblait correspondre à une famille de paysans n’étant pas des plus pauvres, mais la transmission de générations en générations devait être aléatoire, en particulier de par la mort précoce de parents, comme on a vu pour André.
De par le testament et inventaire des biens d’ André, nous devinons les conditions d’existence. A cette époque pour beaucoup la vie était des plus frustre. L’inventaire nous donne un seul lit dans la cuisine, deux gardes robes, deux maies, un coffre, on dispose d’une vaisselle très réduite, avec par exemple ici une seule cuillère en laiton. Quelques menues choses ne doivent pas être comptabilisées, mais cela laisse voir les maigres conditions de survie pour beaucoup. Comment ensuite devait se poursuivre l’existance de sa veuve avec quatre enfants qui doivent être très jeunes. L’état civil nous renseigne seulement  sur la présence d’ un Barthélémy de deux ans. Pourtant l’entrée de l’ hiver se préparait, avant de disparaître, suite à un mois d’une maladie grave, il avait encore ensemencé cinq cartons et demi, soit un peu moins d’un demi hectare, un petit cochon s’engraissait. Mais après, pour les années à arriver, quel avenir pour ces quatre enfants de s’établir avec leurs maigres attributions qui vraisemblablement auraient disparu. Avec l’inventaire, nous avons des ordres de grandeur, sachant que les  provisions d’hiver pour quatre bêtes s’évaluaient à dix huit livres. Le sort de l’enfant favorisé qui devrait être nommé héritier universel de par la mère ne devait guère être plus enviable.
Et tout cela, au milieu de cette misère qui n’apparaissait peut être pas comme étant sordide à l’ époque. D’un autre coté, on réalise quel soin était apporté aux papiers renfermés dans une petite boite en bois et où le notaire apporte scrupuleusement son paraphe, là devait se trouver les maigres actifs pour envisager de survivre.

Antoine Engles du moulin de Prunet , semble nous offrir une vision plus optimiste, de par sa belle signature, il avait du recevoir un tout petit peu d’instruction et ainsi être mieux armé à se défendre. De par ses nombreux actes notariaux, on le ressent avoir l’ esprit entreprenant.
En 1681, pour s’ installer au village d’ Ouïdes,plutôt qu’ au moulin, où vivait  également  son père, il achète partie d’ une maison couverte à tuiles, elle est de dimensions très modestes, donnée faisant environ deux par quatre brasses soit de l’ordre de vingt mètres carrés, cet achat est complété de terres d’ un petit domaine d’ environ cinq hectares, fractionné en diverses parcelles. Le paiement,  devant être lourd pour lui, est ventilé sur plusieurs années. En 1693, il achète encore une autre petite maison toujours à Ouïdes couverte à paille.
Pour le moulin, qu’il continue d’exploiter, nous en savons un peu plus par l’acte de ratification par ses deux seules filles restantes vivantes en 1725, cela sur au moins une dizaine d’enfants nés. Ce document nous apprend qu’il avait effectué, vis à vis du noble propriétaire, un acte d’ arrentement perpétuel, ainsi il en devenait le propriétaire responsable de son entretien, mais devant rendre encore chaque année, une rente et pension annuelle de quarante huit cartons de seigle, soit la récolte d’environ trois hectares de céréales. S’y rajoutait une paire de chapons, il n’y avait pas de petits profits ! sans oublier une  mise de fond au départ de cent cinquante livres, le système féodal savait oppresser ses manants.
Il ne put pas du tout en profiter,nous indique l’acte, ce qui veut dire que cet achat se serait effectué peu avant le 23 mai 1696 date semble t-il de son décès. Ainsi la ratification aura donc mis vingt neuf ans à s’effectuer, je ne sais si une prescription trentenaire pouvait s’appliquer !
Un lien de relations avait perduré avec la famille Vigouroux de la Bastide de Saint-Préjet, car en 1677, le notaire Claude Vigouroux de pont de Vabres est parrain d’un fils d’ André. Là doit résider l’ explication qu’Antoine ait eu apprentissage d’un peu d’écriture.

La connaissance de nos ancêtres restera très fragmentaire, mais de par ces vieux papiers, il me semble les faire revivre un peu et expliquer partie de la mémoire du cheminement de notre beau, mais rude pays du Velay.

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