La rose Victorine

Les boutures prélevées sur le rosier de la maison de ma grand-mère Victorine Archer ont toutes pris. Je les avais plantées à l’automne dans un pot abrité mais à l’extérieur. Avant, j’avais pris soin de tremper l’extrémité coupée en biais dans de l’hormone de bouturage en poudre. Procédé efficace !
J’ai transféré l’une d’elle dans un pot assez gros près du prolifique houblon dont les rejets printaniers s’élèvent avec fulgurance le long  des ficelles de chanvre que Merlin a suspendues en hauteur pour  guider et  soutenir les nouvelles pousses. Ils escaladent leur support à une allure vertigineuse.
Le rosier buisson de Victorine que j’ai toujours connu (j’ai 63 ans !) se trouvait et se trouve encore dans la cour de sa maison, à l’extrémité de la façade sud, non loin de la porte d’entrée. On peut dire qu’il est increvable !
Il produisait dans mon enfance des grosses roses de couleur rose. Elles fleurissaient au début de l’été et leurs coroles  s’épanouissaient en coupes pleines de pétales superposés. J’y plongeais le nez et respirais goulûment et religieusement le parfum suave et délicat de la fleur.
Dès qu’elles passaient, leurs pétales devenus fragiles s’écartaient de leur pédoncule et se détachaient un à un à la faveur du moindre effleurement d’une main ou d’un léger souffle de vent. Ce moment signait la fin de cette présence florale si belle et que j’appréciais tant !
Les rosiers restent donc définitivement associés à ma grand-mère, femme qui élevait au pinacle sa passion des plantes et des fleurs dont la rose.
Alors, la rose Victorine mérite bien son nom !

P.S. : aux dernières nouvelles, Serge Guégan me dit que c’est une rose centifolia. Cent-feuilles » fait référence au grand nombre de pétales   de la fleur. Ce rosier est aussi appelé « rose de mai », « rose chou », « rose de Hollande » ou « rosier de Provence ». Ce dernier nom vient d’une confusion introduite par le nom de Rosa provincialis que lui avait donné en 1768 le botaniste écossais Miller, en souvenir de Province, terme anglais pour Provins, qui qualifiait autrefois nombre d’hybrides de Rosa gallica.

Mai 2016

 

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