La Stévia

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La Stevia rebaudiana est une plante aux étonnantes propriétés. Elle est originaire d’Amérique du Sud, de la vallée de Rio Monday dans le nord-ouest de Paraguay.
Cette plante buissonnante s’épanouit entre 500 et 1 500 mètres d’altitude, sur les sols de ce pays, même pauvres. Elle apprécie les zones lumineuses, en périphérie de la forêt tropicale ou dans les clairières. La région connaît une assez abondante pluviosité. Les Indiens Guarani en sucrent leurs tisanes. Les conquistadores espagnols furent les premiers européens à découvrir cette plante, rapportée au XVIème siècle sur notre continent.
Il faut attendre 1899 pour que les Européens commencent à s’intéresser à elle. Un naturaliste suisse reçoit en spécimen entier de stévia et peut en réaliser une étude complète. En 1931, deux chimistes français isolent les molécules responsable du goût sucré de ce végétal ! l Mais elle reste une curiosité réservée aux amateurs.
Plante herbacée, elle mesure 40 à 80 cm et jusqu’à,un mètre. Elle est vivace à l’abri des fortes gelées. En hiver, elle est en dormance, les feuilles sèchent complètement. Chez nous, la multiplication par  semis ayant un succès limité, le bouturage et le marcottage assurent sa multiplication.On peut la cultiver en pot ou en pleine terre comme pour tes tomates. Elle nécessite 12 à 16 H journalières d’ensoleillement et ne il ne faut pas l’exposer au soleil direct. En pleine terre, elle elle est fortement exposée aux ravageurs (rats, campagnols, souris, lapins…) qui raffolent de ses feuilles sucrées. C’est à la fin de l’été qu’elles sont les plus riches en agents sucrants.
Ses substances ont un pouvoir sucrant largement supérieur à celui de la saccharose (jusqu’à près de 300 fois). On lui attribue des bienfaits diététiques exceptionnels, et pour cause : sa richesse en calories est de moins de 336 pour100 g alors qu’un gramme de sucre en représente 4 000 !
Chacun est libre de de cultiver de la stévia en pot sur son balcon par exemple et a le droit de brouter ses feuilles de tournesol, ses tubercules de dahlia, ses fleurs de souci…

Autorisée en France depuis 2009, l’union Européenne, longtemps réticente, a agrée la stévia, édulcorant naturel, dans toute l’Europe, en novembre 2011.
Par opposition au sucre, source de diabète et d’obésité, et aux édulcorants de synthèse, la stévia présente de nombreux avantages :
- produit naturel et sain, elle est facile à cultiver et simple à commercialiser; chacun peut en cultiver quelques pieds chez soi, ne serait-ce que sur son balcon,
- sa culture en grand deviendrait une ressource importante pour les paysans des pays du Sud.
Mais, revers de la médaille : les multinationales accaparent les savoirs des Indiens Guaranis !
Le succès mondial de ce nouvel édulcorant entraîne une culture de type industrielle, pratiquée principalement en Chine. « Ni les Guaranis, détenteurs du savoir traditionnel lié au pouvoir sucrant de la stévia, ni le Paraguay ou le Brésil, pays d’origine de la plante, ne reçoivent la part juste et équitable des avantages résultant de la commercialisation des glycosides de stéviol » relève un rapport  collectif d’organisations européennes de la société civile. « En revanche, une poignée d’entreprises multinationales spécialisées dans les matières premières agricoles, l’agroalimentaire et la biotechnologie utilisent les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles associées pour réaliser des profits significatifs. »
Parmi les industries mises en cause : Cargill, un géant états-unien spécialisé dans la fourniture d’ingrédients alimentaires et dans le négoce de matières premières, DSM, un géant néerlandais de la chimie, Pepsi Co ou encore Coca-Cola.  Ces entreprises contrôlent le marché au moyen de brevets et parviennent à vendre les glycosides de stéviol comme l’édulcorant naturel du futur. Parallèlement, l’utilisation traditionnelle des feuilles de stévia comme édulcorant est, elle, interdite dans la plupart des pays industrialisés.
Résultat ? Les produits des grandes entreprises multinationales peuvent accéder au marché plus facilement alors que que ceux issus de la petite paysannerie se basent sur l’utilisation traditionnelle des feuilles de stévia. Pour les ONG, il s’agit d’un cas patent de biopiraterie : « L’appropriation inique d’une ressource génétique et des connaissances traditionnelles qui y sont associées ». « Les producteurs et les utilisateurs de glycosides de stéviol doivent s’engager dans une négociation avec les Guaranis pour convenir de modalités conduisant au partage juste et équitable des avantages résultant de la commercialisation des glycosides de stéviol », demandent les ONG. Qui souhaitent également que les gouvernements et les entreprises des pays consommateurs arrêtent les publicités qui mettent en avant « l’aspect naturel » des glycosides de stéviol et l’héritage des Guaranis.
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http://www.dailymotion.com/video/xawvrh_la-stevia-1-2_webcam?GK_FACEBOOK_OG_HTML5=1

 

Août 2016

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