Ton grain au grenier
Bien tassé dans les sacs
Ta maison chèrement gagnée
Dans ton village d’Aussac
L’eau claire de ta fontaine
Chante encore dans ton pré
Et la grive musicienne
Orchestre ses notes à ses envolées
Tes pâturages à l’orée des pins
Me semblent bien lointains
Le sinueux chemin du ruisseau
Où tu passais avec tant de rameaux
Tes deux clochers tintent encore
Dans ta colline aux genêts d’or
Encore résonne ta fête patronale
Dans ta belle vallée pastorale
Il fait froid dans mon âme frêle
S’agitent les éléments qui emmènent la grêle
Ton absence s’étend
Et elle s’entend
Puis se disperse
Égratignée à la herse
Dans cette géo de Haute-Loire
Gravées sont les heures dans ma mémoire
Nous avons gardé ton grain
Humide de notre chagrin
Que nous n’avons pu semer
Et qui n’a pu te continuer
Ici le printemps s’est arrêté
Et votre été fut le dernier
L’automne rougeoyant a saigné
Votre vie s’est brutalement arrêtée
Et c’est l’hiver qui a gagné
Le vent ne fera plus frémir
Vos beaux épis ondulant
Formant des vagues dans les champs
Fatigué, il ne soufflera qu’un soupir
Ton village bordé de moissons
Où tu as accompli ta mission
Gardera en lui discrètement
L’empreinte de vos pas secrètement
Gilbert Boudoussier