Plantes qui puent, qui pètent, qui piquent

Les plantes qui saignent et qui coulent
L’épurge, euphorba lathyris
Une épurge est une grande plante toute raide, qui peut être aussi haute qu’un enfant de huit ans. Ses longues feuilles sont disposées autour de la tige comme des ailes de moulin. Quand on la coupe, il coule un latex blanc bleuté très irritant. Il vaut mieux ne pas se frotter les yeux après l’avoir touché, ni le sucer, car le lait d’épurge pique et brûle la langue.
L’épurge fabrique du latex pour se défendre. Les animaux ne peuvent pas la brouter tant elle leur brûle la bouche. Jamais une seule limace ne grignote ses feuilles. L’épurge empoisonne aussi les insectes qui voudraient la dévorer. De plus, son terrible latex durcit en séchant, ce qui leur colle les mandibules et les empêche de mastiquer !

La chélidoine, chelidonium majus
La chélidoine est une plante au feuillage mou d’un vert presque gris, qui aime bien l’ombre. Elle pousse en touffes, adossées aux murs des maisons. Ses petites fleurs jaunes en forme de croix se transforment en de fines gousses appelées siliques. Sa tige velue est très fragile : elle saigne quand on la casse et laisse s’écouler un latex orange très toxique, à l’odeur désagréable. Vers la racine, le latex est presque rouge sang et devient encore plus foncé en séchant.
On utilisait autrefois ce latex pour faire disparaitre les verrues. On cassait une tige de chélidoine puis on déposait quelques gouttes de son jus sur les verrues. Il fallait recommencer plusieurs fois par jour, pendant plusieurs semaines, pour qu’elles disparaissent complètement.

Le pissenlit, taraxacum officinalis
Le pissenlit porte de longues feuilles dentelées. Il pousse en très grand nombre dans les prairies. Au printemps, au milieu du vert des prés, une multitude de fleurs jaunes éclosent puis donnent naissance à des plumets légers que le vent emporte. Le pissenlit est une plante à latex, dont le lait ne brûle pas la bouche. Il est juste un peu amer.
Son latex a pour effet de repousser les limaces et les escargots qui se contentent de manger les vieilles feuilles un peu pourries du dessous. Par contre, les lapins, les vaches ou les chevaux en raffolent et le pissenlit s’en trouve plutôt bien car plus il est brouté, mieux il repousse.
Le pissenlit se mange en salade, surtout quand les feuilles sont jeunes et tendres. Il est délicieux avec de l’huile d’olive et des petits lardons grillés.

Les plantes qui puent
L’herbe aux chats, valeriana officinalis
Pourvu qu’elle puisse se tenir au frais, la valériane accepte de pousser à peu près partout, du vulgaire fossé au sous-bois en passant par les prairies et les rocailles montagneuses. Avec des feuilles parfaitement symétriques à chaque étage et un bouquet de petites fleurs rosées coiffant harmonieusement le sommet de ses tiges, la plante n’a jusqu’ici rien de bien original. Mais que l’on s’aventure à déraciner cette élégante, et aussitôt une terrible odeur de pieds  et d’urine de chat vous saisit. Cette odeur repoussante, dont on ne se débarrasse pas facilement, émane d’une petite racine grisâtre, aux formes tentaculaires, riche en substances odorantes de toutes sortes.
Son parfum attire irrésistiblement les chats. Lorsqu’ils trouvent une racine déterrée, ils se roulent dedans pour s’imprégner fortement de son odeur. Cela leur donne un grand prestige auprès de leurs congénères. Cette attraction des chats pour la plante est due à la présence d’une huile particulière contenue dans ses racines.
L’infusion des racines était utilisée comme somnifère et c’est encore aujourd’hui l’un des meilleurs calmants naturels. Elle est aussi utilisée par les fumeurs qui veulent arrêter la cigarette. Elle calme le manque et donne un goût exécrable au tabac.

L’herbe à goudron, psoralea bituminosa
Par une chaude après-midi d’été, sur les chemins pierreux de garrigue, une terrible odeur de goudron jaillit soudain . Nous venons de piétiner l’herbe à goudron ! L’intrus ressemble à un grand trèfle à fleurs violacées. Son odeur  tenace provient de ses feuilles gris- vert qui renferment de minuscules poches à parfum. Au moindre frottement, les poches éclatent et libèrent leur odeur de goudron.
Une plante qui se parfume au goudron, voilà un très bon moyen pour dégoûter ses ennemis. C’est qu’elle ne veut pas se faire manger, ni cueillir non plus d’ailleurs ! Ses fleurs feraient pourtant de beaux bouquets !

La rue fétide, ruta graveolens
Petit buisson bleu-vert émergeant des rocailles sèches, la rue signale sa présence par une odeur âcre et tenace et ses fleurs, quatre gros pétales jaunes, s’épanouissent au printemps jusqu’à l’entrée de l’hiver. Elles se métamorphosent en autant de petites capsules vertes posées sur leur collerette. Ce sont les feuilles qui sentent fort. Elles sont parsemées de petits points transparents, visibles à l’œil nu, qui contiennent une réserve de parfum violent prête à exploser aux narines au moindre contact.
Si la rue sent si fort et répand une odeur aussi désagréable, c’est pour se protéger. Être mangée par les limaces ou dévorée par les moutons, non merci. Alors elle prévient : ne me touchez pas, sinon gare ! En plein soleil, quand ses petites capsules à parfum sont gonflées à bloc, elle peut irriter la peau au moindre frôlement. Méfiance donc !
Malgré son odeur repoussante, la eue faisait partie des « bonnes » plantes. On la cultivait autrefois dans les jardins de plantes médicinales car elle servait de remède contre certains poisons. Mais on devait l’utiliser avec précaution. Aujourd’hui, on s’en sert uniquement pour fabriquer des médicaments.

Les plantes qui collent et qui poissent
La nasco, inula viscosa
La nasco ou inule visueuse est une plante toute droite, aux feuilles vert tendre en forme de lances, serrées contre la tige. Ses fleurs ressemblent à de petits soleils et forment de belles grappes d’un jaune lumineux.
La nasco pousse en plein soleil au pied des routes et des chemins et, dès l’arrivée des chaudes journées d’été, ll en émane comme une forte odeur de pharmacie. Toute la plante est poisseuse : les feuilles, la tige et ses fleurs sont couvertes d’une huile qui colle à la peau.
C’est pour se protéger des ardeurs du soleil que la nasco s’enduit de colle. Cet enduit poisseux, très désagréable au toucher, est en réalité un écran solaire qui la protège du dessèchement !
La nasco est une mauvaise herbe très utile, qui a été surnommée « l’herbe aux mouches ». Elle protège les oliviers contre un redoutable parasite, la mouche de l’olive, dont les asticots dévorent les olives. Quand on arrache la nasco qui pousse dans les parcelles d’oliviers, il y a beaucoup plus d’olives qui pourrissent à cause des mouches. Alors on la laisse.

L’arbre à mastic, pistacia lentiscus
L’arbre à mastic pousse en Provence et en Corse. C’est un tout petit arbre aux feuilles vert sombre qui ne tombent pas en hiver. Il porte des grappes de baies rouges qui deviennent noires en mûrissant.
Les feuilles de l’arbre à mastic sont couvertes d’un enduit poisseux qui les rend collantes. Se promener en short au milieu des buissons de lentisques est franchement désagréable. Surtout en été, quand leurs feuilles sont encore plus collantes. L’intérieur de l’arbre à mastic est aussi rempli de cette glu qui s’écoule à la moindre entaille.
La gomme de l’arbre à mastic a plutôt bon goût. Les enfants arabes font des petites entailles dans l’écorce des lentisques et recueillent cette résine pour en faire des sortes de chewing-gums. C’est très bon pour les dents et ça parfume l’haleine.
Le liquide poisseux qui recouvre les feuilles sert à deux choses. D’abord c’est une protection pour éviter d’être dévoré. Même les ânes n’en veulent pas, eux qui ne craignent pas les plantes épineuses. La résine de l’arbre à mastic sert aussi de protection contre la chaleur. Grâce à cette couche imperméable, les feuilles ne se dessèchent pas. La plante peut ainsi pousser sous les climats très chauds et secs.

Les plantes qui pètent
Le baguenaudier, colutea arborescens
Le baguenaudier est un petit arbre du sud de la France. Ses fleurs, proches de celles du genêt, sont jaunes striées de rouge. Elles se transforment ensuite en gousses renflées de cinq centimètres de long. Quand il est mûr, le fruit du baguenaudier se remplit d’air : il gonfle et ses parois deviennent alors translucides. Lorsqu’on le presse entre les doigts, le fruit éclate en produisant un claquement.
Si le fruit se remplit d’air, ce n’est pas pour éclater comme un ballon trop gonflé. C’est pour mieux être emporté par le vent quand il se dessèche et se détache du rameau. Les graines sont ainsi facilement disséminées.
Attention, les graines sont toxiques. L’infusion de feuilles a été employée dans le passé pour ses propriétés laxatives, mais aujourd’hui c’est une plante ornementale, que l’on apprécie non pour ses fleurs, qui sont bien trop discrètes, mais pour ses drôles de fruits remplis d’air.

La vesse-de-loup, lycoperdon perlatum
La vesse-de-loup est un champignon tout rond, recouvert de tous petits picots. L’intérieur est blanc et un peu spongieux. Quand le champignon vieillit, sa peau devient fragile et sa couleur marron. L’intérieur se ramollit, puis se transforme en une poudre très fine. Dès que la vesse-de-loup est mûre, sa peau se fend et la poudre qui s’échappe ressemble à une fumée grise un peu lourde, comme un pet silencieux. Le mot vesse, en français, signifie un pet quu ne fait pas de bruit.
La vesse-de-loup est un champignon comestible quand elle est jeune, bien blanche et dodue, et que sa chair est ferme. On la coupe et on la fait cuire à la poêle avec de l’huile d’olive, du sel et un peu d’ail. Un vrai délice.
La poudre grise qui s’échappe est formée de millions de spores minuscules. Ce sont les graines du champignon si légères que le vent les emporte au loin.

Le genêt d’Espagne, spartium junceum
Le genêt d’Espagne ou spatier n’a presque pas de feuilles, juste de longues tiges vertes,n très souples, qui portent des fleurs jaune d’or au printemps. Celles-ci se transforment en fines gousses qui brunissent en mûrissant.
Au plus fort de l’été, la chaleur aidant, les deux moitiés de la gousse se tire-bouchonnent comme des ressorts et éclatent en produisant un petit claquement sec.
Les longues tiges souples  et résistantes du genêt peuvent servir à faire des fibres que l’on peut tresser ou tisser. Dans les pays méditerranéens, on confectionnait des corbeilles, des cordes, de la toile et des filets pour la pêche avec les fibres avec le spatier. Les Romains en faisaient des voiles pour leurs navires.
Les gousses sèches éclatent pour projeter leurs graines au loin, comme de minuscules canons à semence. Elles peuvent les lancer jusqu’à trois mètres de distance, ce qui est un exploit pour un si petit canon ! Toutes les graines des genêts sont dangereuses et peuvent nous empoisonner.

Les plantes qui crachent et qui pleurent
La lambrusque, vitis vitae
« Taille tôt, taille tard, mais taille en mars », disent les vignerons. Ils savent que la vigne doit être taillée très court, chaque année, pour donner beaucoup de grappes de raisin.
D’être taillée aussi ras, la vigne pleure : tous les sarments coulent en abondance des gouttes transparentes que l’on appelle les pleurs de la vigne.
Ce n’est pas de tristesse que la vigne pleure. C’est juste que toutes ses petites blessures, infligées par la taille, risquent de s’infecter. Aussi, elle les protège avec sa sève qui, en séchant, lui fait comme un pansement protecteur.
Les vignerons ne sont pas sensibles au chagrin de cette pauvre plante. Au contraire, ils pensent que les pleurs de la vigne sont un très bon signe. Une vigne qui pleure bien, c’est une vigne qui va donner beaucoup de raisin.

Le concombre d’âne, ecballium elaterium
Le concombre d’âne est une plante qui pousse au ras du sol. Ses feuilles sont hérissées de poils et ses fleurs sont jaunes en forme d’étoile à cinq branches.
Ses fruits, de petits cornichons ventrus, se cachent dans l’herbe, prêts à cracher sur tout ce qui passe. Qu’un âne s’approche en broutant, le museau à terre, et touche un cornichon, il recevra immédiatement une bonne giclée baveuse sur le museau.
A oetite dose, le jus terriblement amer du concombre d’âne fait vomir. Et à haute dose, c’est un poison violent qui n’a rien à voir avec le vrai concombre ou le cornichon ! On en tire pourtant un médicament intéressant contre le diabète, à utiliser sous contrôle médical.
C’est pour faire voyager ses graines que le concombre d’âne crache sur le museau des herbivores. En effet, le crachat qu’il envoie contient une bonne poignée de graines, dont l’animal se débarrassera plus loin en se frottant contre les herbes. Ainsi de nouvelles plantes pourront germer ailleurs.

Le saule baveux, cicadelle écumeuse
Les saules sont de grands arbres aux feuilles allongées et aux branches souples qui poussent au bord de l’eau et dans les lieux humides. Ce sont en général des plantes très convenables. Pourtant, certaines années, ils se mettent à baver tellement le sol est complètement trempé. En observant les branches, on peut voir comme des paquets de salive pleins de bulles qui dégoulinent le long des branches et mouillent la tête des passants. Les paysans appellent cela « crachat de coucou ». En regardant sous les bulles, on découvre un insecte vert pâle qui ressemble à une minuscule cigale : la cicadelle spumeuse.
Si les saules bavent, c’est à cause de la cicadelle. Cette petite bête s’installe sur les branches puis en aspire la sève par un tout petit trou. Et comme elle a une peau sensible, elle se couvre d’une bonne couche de bulles, comme un mini-bain moussant, qu’elle fabrique avec la sève du saule.
Le saule est une plante utile : ses longues branches souples servent à faire des paniers. Quant à la cicadelle spumeuse, elle ne fait pas un grand mal : le saule la supporte sans dommage.

Les plantes qui se cramponnent
La picride, pieris hieracioides
On rencontre la picride un peu partout, au jardin ou dans les talus. De ses feuilles, étalées au sol en étoile, partent une ou plusieurs tiges cannelées se terminant par une fleur semblable au pissenlit.
Le nom de la picride vient du grec pycros, qui veut dire « amer » ou « rude ». Elle partage cette étymologie avec le picrate ou l’acide picrique.
Si l’on observe la plante à la loupe, on découvre qu’elle est entièrement garnie de poils blancs, équipés de minuscules crochets.
Les limaces, les chenilles et les petits insectes rampants ont fort à faire pour l’escalader. Quant à dévorer cette plante, c’est presque mission impossible !
Lorsqu’elle est jeune, elle est encore assez tendre pour être consommée. On la mangeait surtout en soupes, pendant les famines, quand on n’avait rien d’autre à se mettre sous la dent. Dès qu’elle grandit, on ne peut plus la manger, même lorsque l’on a très faim !

Le gaillet gratteron, galium aparine
Le gaillet gratteron pousse partout où le sol est un peu sec et où il ne fait pas trop chaud. C’est une plante molle, à la tige carrée revêtue de minuscules poils rugueux. Les fruits sont de petites boules vertes groupées par deux, qui collent autant que la tige et les feuilles. Impossible de se promener parmi les gratterons sans en emporter quelques échantillons.
La colle du gaillet gratteron est bien trop molle pour rester debout toute seule… Alors elle s’agrippe aux autres plantes plus solides qu’elle, et devient même envahissante quand elle finit par les étouffer.
Un autre gaillet, le gaillet jaune, est utilisé pour faire cailler le lait, en lui donnant en même temps une légère teinte jaune et un parfum agréable. Il suffit de faire infuser une petite poignée de fleurs dans le lait tiède pour le faire prendre. Le chester, fromage anglais, est traditionnellement fabriqué à partir de lait caillé avec du gaillet jaune.

La garance voyageuse, rubia peregrina
La garance préfère les endroits secs et un peu ombragés. Ses fleurs sont très visibles de couleur vert clair donnent des baies qui noircissent à maturité. De consistance rugueuse et coriace, elle rampe en se faufilant dans les broussailles grâce aux minuscules aiguillons crochus qu’elle porte sur ses feuilles et sur sa tige à quatre angles.
Les crochets de la garance, très aigus et inclinés vers l’arrière, lui permettent de s’accrocher aux plantes voisines et de prendre un peu d’altitude. Sans ses aiguillons recourbés vers l’arrière, la garance ne serait qu’une rampante, traînant au ras du sol sa tige molle et flexible. C’est pour ne pas être recouverte par les herbes au milieu desquelles elle pousse que la garance pose sur elles ses petits grappins. La mollassonne se fait porter et se sert des voisines pour avoir sa place au soleil.
Depuis l’Antiquité, la garance des teinturiers, une espèce voisine de la garance voyageuse, est  cultivée pour sa racine qui donne une teinture rouge appréciée. C’était, par exemple, la couleur des pantalons des soldats français au début de la guerre de 1914-1918.

Les plantes qui piquent et qui brûlent
L’ortie, urtica doïca
L’ortie est une grande plante à la tige raide qui pousse en troupes denses sur les terrains riches et fertiles. Ses feuilles dentelées spnt bordées d’une multitude de piquants qui sont des sortes de minuscules seringues remplies d’un liquide toxique. Lorsqu’on touche l’ortie, la pointe des seringues se casse. Le liquide est alors injecté dans la peau et ça fait très mal !
C’est pour se défendre que l’ortie pique et brûle ceux qui la touchent. Les animaux bien protégés par leur pelage ne la craignent pas trop, mais ils n’osent pas la brouter de peur de se faire piquer le museau. Les ânes et les brebis en grignotent quand même de temps en temps. La plupart des insectes ne semblent pas sensibles à ses piqûres et se nourrissent de ses feuilles.
Malgré son abord rébarbatif, l’ortie est une plante utile qui sert à des dizaine d’usages. Au printemps, les jeunes pousses permettent de préparer une soupe délicieuse et revitalisante. Les fibres de sa tige donnent un tissu très doux appelé ramie. Les feuilles, mises à fermenter avec de l’eau, servent à faire le purin d’ortie, un excellent engrais pour les plantes du jardin.

La vipérine, echlium vulgare
La vipérine fréquente les friches et les jardins en terrain sec. Toute la plante est recouverte de poils hérissés urticants peu engageants. Sur chaque tige, les fleurs s’épanouissent du même côté, les unes au-dessus des autres. De couleur rose au départ, elles virent progressivement au bleu violacé.
La vipérine ne pique pas vraiment : elle se protège grâce à ses poils recourbés qui se plantent légèrement dans la peau.
On croyait autrefois que cette plante soignait les morsures de vipère. Attention ! Mais elle a de grandes qualités. Abeilles, bourdons et papillons apprécient le nectar de ses jolies fleurs, c’est donc une plante très utile au jardin.

La clématite, clématis alba
La clématite est une liane dont les longues tiges rappellent les cordages de navires : elles s’élancent dans les arbres et se suspendent jusqu’à une dizaine de mètres du sol. La fleur ressemble à une étoile blanche à quatre longues queues plumeuses de poils blancs et soyeux. Lorsqu’elle est encore verte, c’est une plante dangereuse qui irrite la peau et peut causer des allergies. Mais une fois séchée, plus de problèmes !
La clématite est une liane, c’est-à-dire une plante qui peut devenir aussi grande qu’un arbre, mais dont le tronc est si mince et flexible qu’elle ne peut pas tenir debout toute seule. Alors elle grimpe sur les autres arbres et s’en sert comme support pour se tenir droite !
La clématite n’a pas la force des lianes tropicales, mais il suffit de tirer dessus pour constater qu’elle est tout de même solide. Elle peut servir de cordage, de lien pour attacher les fagots. Dans les campagnes, les enfants s’en servaient comme cigarettes en fumant en cachette ses tiges séchées.

Les plantes qui griffent
Le figuier de barbarie, opunta ficus-indica
Les feuilles du figuier de barbarie ressemblent à des raquettes de tennis sans manche. Aussi, la plante fait-elle penser à un amas de raquettes posées les unes sur les autres. Mais impossible de jouer au tennis avec, car elles sont tapissées d’aiguillons. Ceux-ci sont de deux sortes :  les uns, longs de quelques centimètres, bien visibles; les autres, beaucoup plus courts et recourbés, terriblement difficiles à extirper de la chair.
A la floraison, le sommet de chaque feuille, ou cladode, se couve de plusieurs grosses fleurs jaunes qui deviendront des fruits rouges de la grosseur d’un citron. Eux aussi sont parsemés de petits aiguillons. Prudence donc avant de s’en délecter.
Les aiguillons qui recouvrent la plante empêchent les différents prédateurs de croquer les feuilles très charnues, et les figues, gavées de pulpe sucrée. Les raquettes sont en réalité les tiges du figuier de barbarie qui contiennent beaucoup d’eau et de réserves nutritives pour lui permettre de résister à la sécheresse. Quant aux feuilles, elles se sont transformées en aiguilles et protègent les réserves contre la voracité des animaux.

La salsepareille, smilax aspera
La salsepareille est une plante grimpante des régions méditerranéennes. Ses feuilles coriaces ont la forme d’un cœur étiré. Dès la fin de l’été, elle fleurit en grappes de fleurs blanches qui se transforment peu après en des baies brun-rouge et toxiques.
C’est une plante râpeuse qui griffe les bras et les jambes au moyen d’une multitude de petits crochets recourbés qui hérissent à la fois ses tiges et ses feuilles.
Cette plante est parfaitement équipée pour la randonnée sur terrain sec, dans les garrigues et le maquis. Elle grimpe sur les buissons grâce à ses vrilles sur les plantes plus hautes qu’elle, comme un ours grimpe aux arbres.
Ses racines peuvent être prescrites en cas de rhumatisme et contre certaines maladies de peau comme l’eczéma.

Les plantes qui blessent
L’agave, agave americana
Avec ses longues feuilles bleu-vert, bordées de dents de scie et se terminant en pointe acérée, l’agave est doté de redoutables moyens de défense. Quiconque tenterait l’assaut de ce colosse végétal se blesserait immanquablement. C’est une plante frileuse qui ne supporte pas le gel et préfère les jardins exotiques de la Côte d’Azur.

Les feuilles espèces et charnues de l’agave sont remplies de sève rafraichissante, ce qui attire de nombreux animaux et même les hommes qui en tirent une boisson fermentée. C’est donc pour se protéger que l’agave « sort ses armes ».
La fibre des feuilles d’agave, appelée tampico ou sisal sert à toutes sortes d’usages : brosses, cordes, tissus ou tapis.

Les autres plantes surprenantes
- Leur odeur ne passe pas inaperçue
Le ginkgo biloba
Les fruits du ginkgo sentent le beurre rance
Le lupin
Les fleurs du lupin sentent le poivre.
La ballote fétide

Elle a une odeur âcre de pourriture (vieux grenier).

- Celles qui piquent ceux qui s’approchent
L’argouusier et l’aubépine sont munis de piquants.

- Celles qui crépitent et claquent
Les gousses de la glycine et les capsules du buis claquent en s’ouvrant.
Les fruit de la bourrache crépitent doucement.

- Celles qui brûlent la peau
Les feuilles et les tiges du panais sauvage sont très irritantes pour la peau.
Les feuilles de figuier occasionnent des rougeurs douloureuses.

- Celles qui collent et s’accrochent
Les feuilles de la sauge glutineuse sont poisseuses.
Les fruits du gui contiennent une substance visqueuse qui sert à faire de la colle.

- Celles qui piquent ceux qui s’approchent
Les feuilles du houx et du chêne Kermès sont bordées de dents pointues.

Septembre 2016

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