Un document du XVIIIème révèle un remède contre la rage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Éveil publiait une chronique de « Forez » dans laquelle ce dernier narrait comment avant la découverte du sérum antirabique de Pasteur en 1886, on procédait autrefois dans nos campagnes à l’égard des personnes atteintes de la rage.
Si, dans certains cas, on étouffait le malade de la rage entre deux matelas, on lui ouvrait les veines ou encore on l’attachait et on l’abandonnait dans un lit-placard, il existait des pratiques plus humaines.
Forez citait le remède consistant à brûler la morsure au fer rouge; voici une lettre retrouvée dans des archives qui donne une méthode moins douloureuse.. :
Le 21 juin 1785, à Monistrol-sur-Loire, le sieur Guire s’adressait en ces termes à M. Sabatier, curé de Saint-Maurice-de-Lignon :
« Monsieur,
Je ne pense pas que la petite fille que vous m’avez adressée, éprouvée d’hydrophobie ou rage à la suite de la morsure qu’elle a essuyée de la part d’un chien qui peut n’être pas enragé, mais ce qui m’autorise à penser que les suites n’en seront pas fâcheuses, c’est parce que la morsure de bras faite par le chien qu’on m’a assuré être la seule, n’a pas divisé les téguments, qu’il n’y parait que deux petites ecchymoses ou meurtrissures sans qu’il y ait eu ouverture de la peau. Par conséquent, cet animal fut-il enragé, n’a pas pu communiquer la salive par une plaie puisqu’il n’y en a pas, ni il n’en a pas paru selon le rapport de la mère.
Il sera cependant prudent de lui faire tremper chaque soir les pieds dans l’eau moins chaude que tiède pendant une demi-heure et que l’on continuera pendant huit jours. On lui fera rendre aussi, par précaution, pendant une huitaine, le matin à jeun, une des prises qui lui ont été indiquées, elle boira après chacune des dites prises, un verre d’infusion de feuilles d’oranger qu’on trouvera aisément dans la ferme de Monsieur de Maubourg : la petite mordue en fera sa boisson ordinaire.
Prenez quatre à cinq feuilles d’oranger, coupez-les en morceaux, jetez-les dans environ deux verres d’eau bouillante, laissez infuser ces feuilles dans cette eau chaude pendant un quart d’heure hors du feu après avoir couvert le pot à infuser. Elle peut alors boire en y ajoutant un peu de sucre. Il faut qu’on observe si cette fille mordue ne perd pas son appétit, si elle conserve la gaité naturelle, si elle n’éprouve pas des inquiétudes, des insomnies, des mouvements de nerfs ou des convulsions, l’horreur de l’eau ou de tout autre liquide. On aurait dans ces cas alors recours à des remèdes plus énergiques.
Il faut encore qu’on ne perde pas de vue cette fille pendant au moins un mois. Il faut qu’on ne lui donne point à manger de viande salée ni des fromages vieux, Le laitage et les œufs doivent faire la principale nourriture, ainsi que la soupe maigre aux herbes.
J’ai l’honneur d’être avec la considération la plus respectueuse, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. »
Pour une fois, la conclusion sera « méchante » : en effet, nous l’avouons, nous aurions bien aimé que le remède à base de feuilles d’oranger, se soit avéré insuffisant, car le sieur Guire nous aurait dévoilé d’autres médications plus « énergiques ».
Diable, que notre curiosité est un vilain défaut !

Octobre 2016

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