La pomme de terre est une bonne fille. Elle n’aime pas la solitude mais vit en famille, en groupes, en tribus. Elle est grégaire.
Qu’elle soit rouge, rose, bleue, jaune, blanche, elle s’entend bien avec ses nombreuses sœurs, réunies en groupes autour du même tubercule mère enfoui en terre. Chacun d’eux poursuit son cycle de développement dans son coin du champ choisi par le jardinier.
Sous de sa raie, la pomme de terre commence sa germination au niveau de ses yeux dont chaque bourgeon produit de jeune tiges blanches qui s’allongent en secret dans le sol. Lorsque ce tubercule tarde trop à la cave, le printemps qui annonce le renouveau de la nature et des plantes, manifeste la vie en filets blancs, qui lui sortent par tous les yeux.
Au-dessus de son sillon, le plant développe son feuillage et active son ombrage. Sous terre, il poursuit son enfantement prolifique dans les ténèbres secrètes.
La pomme de terre vit heureuse et a beaucoup d’enfants si le jardinier chasse les rats taupiers qui la grignotent et s’en délectent.
Ceux qui l’affectionnent apprécient pleinement sa rondeur un peu cabossée. On la connait dans sa version patate douce cultivée sous les tropiques; de forme plus ou moins allongée, voire arrondie, à la peau fine, sa couleur peut être beige, brune, jaune, orange, rouge et même violette. Sa chair varie également. Mais elle garde toujours ce goût délicatement sucré.
Quand elle vieillit puis se ratatine et ramollit pendant l’hiver, sa peau ridée cache une chair devenue flasque.
Vitelotte, rate, belle de Fontenay, charlotte, roseval ou désirée, elle est pleine d’amidon. Ce légume féculent qui se conserve plusieurs mois après sa récolte se mange après une cuisson variée selon son utilisation : à l’eau, à la vapeur, au four, en purée, en ragoût, rôtie, frite, à la poêle. Une variété inégalable !
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Janvier 2016