Jeanne

Jeanne Rousset née Archer, ma mère, je l’ai retrouvée égarée en ce début du mois de mars 2017 au centre hospitalier d’Alès. Elle va fêter ses 91 ans le 30 mars prochain, presque un siècle.
Née à Saint-Préjet-d’Allier en 1926, elle a passé son enfance à Pont d’Alleyras.
J’ai trouvé chez elle un texte qu’elle avait soigneusement recopié, et qui avait dû lui plaire :

« Le tablier de grand-mère

Te souviens-tu du tablier de ta grand-mère ?
Le principal usage du tablier était de protéger la robe qui était en dessous, mais en plus de cela, il servait de gant pour retirer une casserole brulante du fourneau.
Il était merveilleux pour essuyer les larmes des enfants et, à certaines occasions, pour nettoyer les frimousses salies.
Depuis le poulailler, il servait à transporter les œufs, les poussins à ranimer et parfois les œufs fêlés qui finissaient dans le fourneau.
Quand les visiteurs arrivaient, il servait d’abri aux enfants timides. Et quand le temps était frais, grand-mère s’en emmitouflait les bras.
Ce bon vieux tablier faisait office de soufflet, agité au-dessus du feu de bois. C’est lui qui ramenait les pommes de terre et le bois sec dans la cuisine.
Depuis le potager, il servait de panier pour de nombreux légumes. Après la récolte des haricots  venait le tour des choux et de bien d’autres encore.
En fin de la saison, il était utilisé pour ramasser les pomme tombées de l’arbre. Quand les amis arrivaient de façon impromptue, c’était surprenant de voir avec quelle rapidité ce vieux tablier pouvait faire la poussière.
A l’heure de servir le repas, grand-mère allait sur le perron agiter son tablier, les hommes aux champs savaient qu’il était temps de passer à table.
Grand-mère l’utilisait aussi pour poser la tarte aux pommes à peine sortie du four sur le rebord de la fenêtre pour qu’elle refroidisse. De nos jours, sa petite-fille la pose dans le micro-onde pour la décongeler.
Il faudra de bien longues années avant que quelqu’un invente quelque objet qui puisse remplacer ce bon vieux tablier qui servait à tant de choses. »

Été 2005 : Jeanne et sa sœur Simone dans le pré du « Pasturaou » à Pont d’Alleyras :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mars 2017

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2 réponses à Jeanne

  1. Danielle Rodde dit :

    Quel beau texte!

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