Claire adolescence de Cayres


Gilbert Boudoussier pense ici à sa mère qui vivait jadis à Cayres et met cette évocation en rimes…

Le ciel surplombe de sa grandeur le clocher de Cayres,
Cette majestueuse église qui a connu ma mère,
Les monts du Devès, et Mézenc, Meygal
En dessinant le haut de la toile.

De son beau pays, je veux revoir sa maison,
Ses fontaines, ses prairies, le tout à l’unisson,
Ses chemins, ses souvenirs et ses routes d’enfance,
Me surprendre à penser à elle dans ce coin de France.

Au cœur de sa chère commune natale,
Lorsqu’elle emmenait ses vaches au « pastural »,
La retrouver sur une de ces photos jaunies
Et constater combien elle était jolie.

Me délecter d’un automne aux framboises
Qu’elle avait goûtées un beau soir,
Parcourir sa grande forêt
Celle bien sûr du lac du Bouchet.

J’imagine ses journées d’adolescence
Où ses quatre frères la guidaient avec obligeance
S’asseoir un instant au carrefour d’une croix
Et où le lieu prend tout son poids.

Ma chère maman, je revisite tes clairières et tes mouchoirs brodés…
Un matin de printemps, tu conduisais ton troupeau au pré,
Je retrouve l’endroit que j’irai revoir,
Qui saura me conter un peu ta belle histoire.

Ta chanson « la fleur de la jeunesse »
N’a pas pris une ride de vieillesse
Ma chère maman, je veux revoir ton plateau
Où tu as vécu tout près de Costaros.

Réentendre le bourdonnement des ruches
A l’ombre des frênes dressés derrière ta maison
Et te deviner à la fontaine portant ta cruche
Contempler ce qui faisait ton horizon.

Je voudrais sentir ces effluves pures
Que tu respirais dans cette nature
En des mémoires si lointaines
Qui ne s’achèveront point.

Je reviendrai sans cesse à ta source
Qui toujours me ramènera à ta jeunesse,
J’arriverai empressé au pas de course
Retrouver tes pierres qui me conteront tes prouesses.

Te revoir au milieu de ta campagne en fleurs
Vivre heureuse dans cette nature préservée,
Redécouvrir ce temps que le vent te racontait
Chantante, insouciante et sans peur.

Au détour d’un chemin, tu fredonnais
Une de tes chansonnettes préférées
Ou des airs de musette qui te faisaient rêver
Quand parfois on te laissait aller danser

Ces jours-là une mésange se posait
Sur un arbre secret connu de toi;
Ces jours-là, un pinson ou un rossignol te chantaient
Une douce mélodie résonnant dans les bois.

Née dans une famille extrêmement croyante
Où la chrétienté était grandissante,
Dans ton église gothique tu priais
De ta ferveur et ta beauté tu resplendissais.

Tes cantiques s’entendaient jusqu’au Puy,
Montant dans le ciel, illuminant la nuit,
Ma chère maman je veux croire à ton Dieu,
Ses obligeances et prières pour que ça aille mieux.

Toi qui de ton allure altière
As croisé les Allemands en temps de guerre
Sur les routes sombres et amères
Au village se chagrinait ton père.

Ma chère maman, je te revois souvent
Quand je traverse ta commune
En plein jour ou sous la lune
Cette image me fascine et je t’entends.
Août 2017

 

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