Qui veut désormais être prof en 2017 ?

Moi qui étais professeur de français et professeur de français langue étrangère et mon fils qui a réussi en juin dernier le CAPES de maths, ne pouvons qu’être accablés par le contenu de  l’article que nous avons lu récemment sur cette condition d’enseignants.

Le problème du recrutement des enseignants se fait de plus en plus aigu : posez la question autour de vous… Qui veut, désormais, entrer dans l’enseignement ?
Qui veut être muté, en début de carrière, dans une région lointaine, inconnue ? Qui veut affronter la violence ordinaire, l’indiscipline des élèves ?
Qui accepte d’être déconsidéré, méprisé dans une société où l’autorité des professeurs est sans cesse contestée par les parents, par les élèves eux-mêmes ?
Qui a envie de corriger des copies de plus en plus indigestes, mal orthographiées, mal rédigées, des copies de plus en plus nombreuses, car les classes sont de plus en plus chargées ?
Qui souhaite entrer dans un métier où l’enseignant est taillable et corvéable à merci ? Rencontres avec les parents, organisation de bacs blancs, de devoirs communs, correction des épreuves orales du baccalauréat, parfois dans des villes fort éloignées du lieu de travail et de résidence…
Qui a envie d’être contrôlé par des inspecteurs qui sont totalement coupés du terrain et n’en connaissent plus la réalité ?
La crise du recrutement des enseignants s’intensifie et ce n’est pas étonnant : même en période de crise et de chômage, le ministère a les plus grandes difficultés pour recruter de nouveaux enseignants : les candidats aux concours se raréfient…
La situation en devient dramatique : une campagne a même été lancée pour promouvoir le métier de professeur ! Des vidéos manquant totalement de réalisme ont été mises en ligne… on y voit un professeur d’histoire évoquer une expérience : le but étant de rendre les élèves acteurs du cours ! Les élèves sont invités à créer un nouveau parti politique !
Comme si on pouvait, ainsi, rendre sans cesse, les élèves acteurs d’un cours, comme si les programmes n’existaient pas, comme si l’activité d’un enseignant pouvait se limiter à animer des débats…
La réalité est là : dans certaines disciplines, on voit, aujourd’hui, plus de postes offerts que de candidats, et les jurys n’osent même pas les affecter tous sur ces postes tant le niveau est parfois, particulièrement bas.
Triste réalité ! Un des métiers les plus importants de nos sociétés est sacrifié à des modes : la transmission des connaissances n’est plus au cœur de ce métier, or, elle est essentielle, seules les connaissances permettent de progresser, elles sont un support indispensable de la réflexion.
Il faut redonner du sens, du poids à ce métier, le revaloriser non pas avec des vidéos truquées et sans intérêt, mais en remettant à l’honneur la culture, la grammaire, l’orthographe, en instaurant d’autres rapports entre enseignants et élèves : l’autorité est indispensable et les parents ne doivent pas la contester…
L’administration doit, aussi, soutenir les enseignants, les aider dans leur tâche, ne pas mettre en cause leurs décisions.
Les enseignants se retrouvent trop souvent isolés face à leur classe, leurs élèves, les parents, l’administration…
Oui, ce métier peut être passionnant dans l’échange avec les élèves, dans la transmission des savoirs qui est essentielle, mais à force de réformes mal pensées, hâtives, précipitées, l’enseignement a perdu de son prestige : il faut, absolument, redonner à ce métier son lustre, et en montrer toute l’importance…
L’enseignement ne devrait-il pas être une priorité dans une société moderne ? Ne devrait-il pas être au cœur et au centre de toutes les préoccupations ?
Il est temps d’arrêter les vaines réformes pour remettre, enfin, le savoir et la culture à l’honneur !

 

Article tiré de http://rosemar.over-blog.com/article-voulez-vous-etre-prof-123316012.html

Octobre 2017

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2 réponses à Qui veut désormais être prof en 2017 ?

  1. Danielle Rodde dit :

    Je trouve ton texte exprimant ta reflection (en parfaite connaissance de cause) sur la carrière actuelle des enseignants admirable! Il mérite d’être publié dans les grands journaux de France avant que ceux-ci disparaissent au profit de la mode  » webisante » qui gomme tout article de fond. Il faut des scoops que l’on jette le lendemain. La profession de journaliste est malade comme celle des prof. Je pense que le ministre de l’éducation, lui aussi, devait lire ce texte pour comprendre le desepoir qui mine l’édifice des nations qu’est l’enseignement.
    Bravo Viviane! Soutiens ton fils pour qu’ il continue et défende son indispensable et belle profession.

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