La vie secrète des arbres


Moi-même ai toujours mal ressenti les attaques que l’homme pouvait faire aux arbres, surtout aux feuillus. Je détestais que l’on grave « à un tel ou une telle pour la vie », agression faite au couteau sur leur tronc. Aimerait-on qu’on nous fasse la même chose ? Je me souviens du roman Le pain de l’étranger d’Henri Troyat qui commence par l’abattage d’un vieux tilleul annonciateur déjà les malheurs à venir. C’est qu’il ne fait pas bon s’en prendre impunément à de tels seigneurs.
Peter Wohleben est l’auteur d’un best-seller en Allemagne;  son livre vient enfin d’être traduit en français, après l’avoir déjà été dans une trentaine de langues.
Il s’agit  d’une sorte de conte naturaliste où le narrateur nous invite, avec des mots simples mais avec la rigueur scientifique de son métier de forestier, à partager « le bonheur » de la fréquentation des forêts, source vivifiante de réflexion non seulement sur la place de la nature, mais aussi sur les sociétés humaines. Pour peu, bien sûr, que l’on accepte de changer son regard, comme il l’a fait lui-même en se transformant de coupeur de bois – « j’en savais à peu près autant sur la vie secrète des arbres qu’un boucher sur la vie affective des animaux », confesse-t-il – en gardien éclairé d’une hêtraie de la région de l’Eifel, à l’ouest de la Rhénanie.
Pas à pas, comme un semeur de graines, il nous révèle le langage des arbres, capables de communiquer entre eux par les odeurs et par les signaux électriques qu’ils émettent, mais aussi par un étonnant réseau racinaire comparable à un « Wood Wide Web », toile souterraine où s’échangent des informations sur les insectes environnants ou la sécheresse du sol. On y apprend comment les populations sylvestres mettent en place des stratégies collectives de défense contre leurs agresseurs, à l’image des acacias de la savane africaine dont les feuilles se gorgent de substances toxiques pour éloigner les girafes qui les broutent, en même temps que la libération d’un gaz avertisseur alerte leurs congénères du danger.
On y découvre aussi que les arbres sont régis par une véritable organisation sociale, fondée sur l’entraide et la solidarité. Au sein d’une même espèce et d’un même peuplement, ils échangent des éléments nutritifs par leurs systèmes racinaires. Les « parents-arbres » veillent…
Envoyé spécial a réalisé un reportage à ce sujet avec « la Vie secrète des arbres ». https://duckduckgo.com/?q=la+vie+secr%C3%A8te+des+arbres&t=ffab&iax=videos&ia=videos&iai=eh6rnaqSPto

Novembre 2017

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