Les thermes de La Souchère-les-Bains

Article tiré de La Haute-Loire secrète, n° hors série, novembre 2017


A plus de 1 000 mètres d’altitude, le petit village de La Souchère se situe en Haute-Loire, dans la commune de Félines, près de La Chaise-Dieu.
tp://water-label.pagesperso-orange.fr/html/la%20souchere%20les%20bains.htm

La source ferrugineuse, ou  source Ligonie, aujourd’hui abandonnée, attirait des curistes venus pour bénéficier des bienfaits de son eau minérale.
L’eau était embouteillée quotidiennement avant d’être expédiée.
Cette source fut découverte en 1877. La société des eaux minérales La Souchère fut fondée en 1910 par un médecin de Craponne, le docteur Thévenon, alors propriétaire des lieux.

De la prospérité au déclin
L’histoire de l’exploitation des sources est liée à la famille Ligonie, aux descendants  de celle de Vital Giraud qui contribuèrent beaucoup au développement de ce site thermal. Une histoire marquée par Claude Ligonie venu s’installer au village en 1822 après avoir épousé la petite fille de Vital, Anne-Marie.
En 1837, il achète une partie du pré sur laquelle se trouvent les sources Anciennes et  Séraphine; il augmente ainsi  ses  parts, vingt ans plus tard. Dans les années 1860, La Souchère voit apparaître le premier établissement thermal.
Un an auparavant, Claude a perdu son fils Paul âgé de 31 ans. Claude Ligonie meurt à son tour deux ans plus tard.
Sa succession va opposer les propriétaires indivis. Une vente aux enchères est proclamée le 18 juillet 1869 pour rompre cette indivision. Agissant au nom de ses enfants, la veuve de Paul, Séraphine, devient propriétaire du pré et des sources pour un montant de 12 110 francs. Elle a deux enfants, Caude (15 ans) qui porte le prénom de son grand-père, et Jean-Baptiste (12 ans). Deux enfants qui vont faire la renommée de La Souchère-les-Bains.

Une source découverte pas hasard
La prospérité de ce village  isolé est en marche. En 1870, Pierre Gallon, copropriétaire de quelques sources, fait construire un hôtel ainsi que des bains à côté de ceux construits dix ans plus tôt par Claude Ligonie grand-père.
En 1875, les familles Gallon et Ligonie demandent l’autorisation de « livrer et administrer au public ces eaux ». Le site a acquis une belle réputation. L’eau est vendue sur place.
En juin 1877, la famille Ligonie fait appel à un instituteur de Vernassal pour étudier les sources d’eaux minérales qu’elle possède. Et c’est presque par hasard en creusant que l’on en découvre une autre, la source Ligonie. Une source reconnue eau minérale par arrêté ministériel du 10 juillet 1909, et qui va contribuer au développement de la station thermale et à sa réputation, bien au-delà des frontières régionales.
En 1883, un partage des biens intervient au sein de la famille de Claude et Jean-Baptiste Ligonie. Claude conserve les sources Anciennes et Séraphine tandis que Jean-Baptiste hérite de la source Ligonie. Ce dernier fait construire l’année suivante un magnifique hôtel à l’entrée du village constitué de 21 chambres.
Hôtel dans lequel séjournera le géographe parisien Pierre Foncin en aout 1998. Il a d’ailleurs retracé son séjour dans un carnet de villégiature paru dans la Revue  pour les jeunes filles en 1899.

Jusqu’à 3 000 curistes
Jean-baptiste est aussi à l’origine de la construction en 1902 de l’établissement thermal situé devant la source Ligonie; un établissement grand standing avec une chaufferie à bois équipé de cabines de bain avec baignoires de fonte  émaillée. A quelques mètres de l’entrée de l’établissement coule la source Ligonie abritée par un kiosque en bois où la population entour vient régulièrement se ressourcer.
La Souchère-les-Bains accueille à cette époque quelques 3.000 curistes par an. Parmi eux, de nombreux bourgeois du Puy, des Stéphanois, des religieux et d’autres touristes venus de la France de la France entière, qui apprécient le lieu pour son air vivifiant et son calme. Et pour acheminer tout ce petit monde jusqu’aux thermes, une ligne de chemin de fer dessert la nouvelle gare de La Souchère fraîchement inaugurée au début du XXème siècle, et située entre la village de La Souchère et le hameau de Chamborne. Un autre hôtel est construit près de la gare avec des courts de tennis. La station devient de plus en plus prisée.

Un casino et une patinoire
Claude Ligonie construit une buvette et contribue à la renommée de cette eau minérale, ferrugineuse et gazeuse, mise en bouteille pur être expédiée jusqu’à Paris.
Pris dans le tourbillon du succès, Claude s’endette. Mais la clientèle ne suit plus. Les dettes s’accumulent. Tous ses biens sont vendus aux enchères. Ruiné, Claude et ses six enfants partent s’installer à Félines où sa femme Léontine possède des propriétés.
Les sources Anciennes et Séraphine vont voir défiler plusieurs propriétaires jusqu’à la reprise par le docteur Frédéric Thévenon de Craponne. Il fonde la société des eaux minérales de La Souchère. Il a de nombreux projets qui resteront en l’état. Il meurt en 1912. Et avec lui les sources Anciennes et Séraphine.
Jean-Baptiste Ligonie meurt à son tour le 24 octobre 1913. Son fils Claudius trouve la mort le lendemain. sa femme, Victorine, meurt deux ans plus tard.
En 1914, la première guerre mondiale vient jeter le coup de grâce à la station de Souchère-les-Bains. La suspension de l’autorisation d’exploiter la source Ligonie intervient en 1915. La station va tomber dans l’oubli pour disparaître définitivement sous la végétation.

Mars 2018

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3 réponses à Les thermes de La Souchère-les-Bains

  1. jean louis roche dit :

    en balade, ce lundi 17 , je suis repassé à La Soucheyre. Je n’avais pas accordé attention aux immenses batiments. Une discussion avec un résident, natif de là, et qui a eu pris le train, à la station, pour St Etienne, me renseigne quelque peu. Votre site, bien davantage. A une certaine époque, les bâtis de la colonie ont accueilli des « apprentis ». Un pote, passé à titre professionnel, comme représentant, s’est entendu dire, par un prof d’atelier, ne tournez pas le dos aux « élèves » ! Vous n’imaginez pas ce qu’ils risquent de vous lancer. J’ai connu, comme Instit remplaçant, de tels types d’établissements. On a plaisir à ne pas y séjourner. ROCHE.

  2. Jeroen van Dijk dit :

    dimanche le 05.08.2018
    J’ai été choqué de voire que la bâtisse de la source Ligonie a été caché par des briques et pierres de manière que on ne peut plus accéder à la fontaine.
    Cette source Ligonie est la seule des 6 sources qui est accessible.
    Je crains que c’est le premier pas vers la disparition totale.

  3. serafina foglia dit :

    j ai relue tes nouvelles si ce sont des nouvelles vraies pour moi tu vas bien? je t embrasse c est dommage je voudrais bien connaitre les sources de seraphine et anciennes!!!

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