Emotions en terre aubracienne

Novembre 2019, le troisième livre de Gilbert Boudoussier, Emotions en terre aubracienne, est sorti. Son auteur est un ami d’enfance avec lequel je partage le goût de l’écriture.
Originaire du hameau d’Aussac dans la commune d’Alleyras, il m’a fait l’honneur de me laisser introduire son ouvrage par la préface que je lui ai écrite.

Il vendra son livre au prix de 15 € et le dédicacera lors de la fête des potiers de Vabres et lors de la fête des amis du bourg d’Alleyras en  juillet et août 2020.

PRÉFACE

Gilbert Boudoussier est du pays, de mon pays. Un an de différence sépare nos âges.
Mon père parlait de lui comme le fils de Milou1. Justement, Milou était semblable  à mon père, un homme de la terre, un faucheur aguerri et expérimenté qui maniait la daille2 comme personne.
Gilbert possède une sensibilité à fleur de peau qui ressemble à la mienne et comme moi, il  aime écrire pour raconter et se raconter.
Nous avons d’ailleurs tous deux conservé la faux de nos pères respectifs. Nous possédons en effet et par atavisme une âme de paysans et nous sommes viscéralement attachés à la terre, celle que raconte ici Gilbert.
Outre cette proximité de cœur et d’esprit, nous sommes allés aux mêmes écoles de Pont d’Alleyras et cette fréquentation scolaire rapproche inévitablement.
Je me souviens d’un garçon gentil et simple, sans prétention, portant des lunettes rondes cerclées de métal et qui bégayait face au maître d’école. Celui-ci a mené la vie dure au fils de Milou.
Que de coups Gilbert n’a-t-il pas reçus ! Que de punitions n’a-t-il pas écopées ! J’en étais malade, un tel acharnement sur un enfant serait aujourd’hui dénoncé. Mais, c’était un autre temps.
Gilbert avait donc de quoi être dégoûté de l’école, du calcul, de l’écriture et du reste.
Que nenni pourtant !
Moi qui suis devenue prof de français en lycée, je suis et reste scotchée3 par ses compétences littéraires, même si elles comportent quelques imperfections. Et je suis d’autant plus impressionnée qu’il fut infiniment malheureux à l’école et je peux même dire persécuté par la bêtise de nos maîtres.
Son supplice commença dès le cours préparatoire : il eut le malheur de naître gaucher, ce qui était inadmissible pour notre maîtresse. Elle lui attacha donc sa main habile pour le contraindre à utiliser la droite. L’époque était de contrarier à tout prix  la « gauchitude ».
Maintenant, les psychologues savent que les gauchers contrariés peuvent en subir des troubles du langage et de l’écriture mais il est certain que tous attrapent un mal à l’âme qui tient du vertige et de l’exil.
Bref, d’emblée gaucher combattu, il fut négativement jugé par l’institutrice qui voulut corriger cette « déficience ». Cette main maudite était devenue pour elle la main du diable.
Les conséquences ? Il se mit à bégayer, devint maladroit de sa main droite écrivant à la plume sergent major sur sa page truffée de  pâtés et avec une écriture imparfaite ; les erreurs s’ensuivirent. Tout cela impacta sa scolarité et ternit son crédit, il passa pour un cancre !
Pourtant, force est de constater qu’il a déjà écrit et publié deux ouvrages, Les Crayons de l’Arc-en-Ciel en 2002 et Partitions de mes Montagnes et Vallées en 2016 aux éditions ACVAM.
C’est donc ici son troisième ouvrage.
Que ceux qui ont le jugement acerbe et prompt en prennent acte. Et qu’ils publient autant que Gilbert avant de préjuger car la critique est facile mais l’art est difficile.
Émotions en terre aubracienn
e nous ramène au pays du jeune âge et dans l’Aubrac chers à l’auteur. Si ces lieux sont merveilleux et se rattachent à l’enfance et la jeunesse, ils recèlent parfois des drames épouvantables qui marquent la vie pour toujours.

1Milou : diminutif d’Emile.
2
Daille : de l’occitan dalha, sorte de faux à manche court.
3Scotchée : impressionnée.

Quatrième de  couverture

Je vous emmène aujourd’hui sur d’autres traces de mon pays en France et sur certaines étapes de ma vie. : une période dure avec la disparition rapide de mes parents puis d’autres histoires insolites et fruitées sur nos chemins bordés de haies.
Suivez-moi donc dans les cueillettes d’automne et au ramassage des tubercules.
Vous ferez connaissance avec la vache de race Aubrac, vous jouerez aux petits chevaux, ferez vos achats auprès du marchand ambulant et vous assisterez pour finir à une veillée rurale.
Mon pays natal se couvre au printemps de jolis narcisses qui sont aussi la fleur des poètes.

Gilbert Boudoussier



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