Articles pour l’Eveil de la Haute-Loire

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Dans le cadre de l’association locale pour malvoyants à laquelle j’appartiens, le journal du département a proposé à certains adhérents de parler de leur handicap invisible en rédigeant une dizaine de lignes afin d’ouvrir une petite chronique suivie dans ses pages.
Pour ma part, j’en ai rédigé :
La chronique pourrait s’intituler « Vis ta vue »

1. Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas les étoiles qu’on n’en a pas plein les yeux !
Comme je me rendais au centre Roger Fourneyron, la malvoyante que je suis cheminait au volant de sa canne jaune, aide aux personnes atteintes d’une déficience visuelle importante mais autre que la cécité. Si je vois mal, je vois par contre bien ce qui se trouve dans mon champ visuel bien qu’amputé. Et que vois-je ? Devant moi, un chien pose au milieu du trottoir un énorme étron aux volutes molles. Sitôt le besoin accompli, son maître tire sur la laisse pour faire avancer coûte que coûte son compagnon à quatre pattes ! Je l’apostrophe donc pour lui rappeler son devoir : ramasser les déjections de son animal ! C’est alors que je me suis vue traitée par ce quidam de fausse aveugle et d’autres billevesées et calembredaines.
Fausse aveugle, certainement pas mais vraie voyante !
Cette anecdote pour illustrer la méconnaissance des gens sur la malvoyance !

2. Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Anecdote d’une malvoyante (moi) : En allant faire des courses en ville, je marchais sur le trottoir. Certains d’eux sont très étroits et, comble d’embûches,  souvent encombrés de poubelles.
Sur une façade, au rez-de-chaussée d’un immeuble, il y avait des volets de bois, mal fermés ou mal ouverts que je me suis pris en pleine tête ! Aïe !!! ça fait mal ! Encore une bosse !
C’est aussi ça être malvoyant, ce genre de mésaventures arrive… Bien que ça fasse rire,  on ne le fait pas exprès pour amuser la galerie … Parfois on en rit aussi à contre coup, mais c’est toujours jaune, tant le rire que la bosse. Petit message pour vous dire de prêter attention aux poubelles et volets, on ne sait jamais si un déficient visuel en colère passe par là…

3. On est toujours ignorant quand on ne connaît pas.
La bigleuse que je suis s’arrêta devant la vitrine de la maison de la presse pour regarder les ouvrages présentés aux passagers curieux de nouveautés littéraires.  Mal m’en prit ! Je choquai une passante qui me fit une remarque verte et malvenue. Une utilisatrice de la canne jaune comme moi aurait du éviter une telle bévue… Il est évident pour le vulgum pecus qu’elle est incapable de lire avec ses yeux !
Mais si, détrompez vous ! Une malvoyante peut lire ! Tout dépend de son handicap visuel.
Sachez qu’il y en a parmi elles qui le peuvent le faire malgré leur déficience visuelle reconnue par les autorités ad hoc. Elles sont pourtant bien d’authentiques malvoyantes l Apprenez à connaître le handicap visuel !
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Mars 2016

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