Paulette Chanal

Un jour de début mars 2014, Gilbert Hugony  nous a appris la mort de cette  grande dame au grand cœur, d’une remarquable érudition et pourvue de qualités rares. Je sais qu’elle s’interrogeait sur la vie après la mort et je pense qu’elle trouvera là où elle sera la sérénité. Elle le mérite tellement !
Son décès nous touche particulièrement, que ce soit Alice, Yann, Serge, les garçons ou moi. Comme j’éprouvais la phobie hystérique dans mon jeune âge de recevoir de l’eau dans les yeux et que je hurlais durant cette opération, je me souviens qu’elle me lavait les cheveux avec une visière ad hoc pour m’épargner la vindicte maternelle dont elle se doutait.
Les petits moments même épisodiques qui nous unissaient ont beaucoup compté dans ma vie : Madame Chanal,  une référence pour moi, une mère dont j’ai rêvée dans mon enfance, jamais dans le jugement et toujours dans l’acceptation.
Je l’ai tant défendue contre les jugements  injustes, persifleurs et malsains de certains bien-pensants du village que ceux-ci m’ont dégoûtée.
Sa  maison qui se trouve juste au-dessous de celle de ma grand-mère paraîtra bien vide sans sa présence tranquille et rassurante sur laquelle nous comptions. Très proche de ses filles Claude et Nisou, elle a su constituer une famille  unie.
Elle  repose désormais au cimetière d’Alleyras dans sa tombe jadis arborée de deux ifs et a rejoint son mari Jean-Louis.
Je me rappelle d’elle cousant et brodant à la perfection, assise sur son fauteuil devant la fenêtre de sa salle à manger. De cette place qu’elle affectionnait, elle écoutait chaque jour l’émission « Questions pour un champion » de Julien Lepers.
Grande lectrice, elle s’intéressait à un peu tout et possédait une vaste culture.
Elle adorait les animaux, penchant qu’elle a transmis à ses deux filles.  D’ailleurs Nisou,  ma grande copine d’enfance, veille avec Gilbert sur César, Rosalie et Gaspard, les trois ânes qui broutent au village.
Lorsque ma grand-mère est morte en 1976, madame Chanal a gardé son chien Pied Blanc jusqu’à ce que cette bête quitte la vie.
Elle avait ces dernières années adopté des chats que  Gilbert Hugony lui avait emmenés : Pépino et Maryline. Ils faisaient en même temps qu’elle la navette entre Marseille pour y passer l’hiver  et Pont d’Alleyras pour l’été.
Bêtes et gens d’ici perdent une personne chère…

Mars 2014

 

 

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