Marie-José Didion fait paraître ce nouvel article tiré de Mémoire virtuelle d’une ide :
Dans le Velay oriental, sous l’œil lointain du Seigneur de ces lieux, se dresse le mont Mézenc qui culmine à 1753 m. Une série de plateaux, puis les gorges boisées de la Gagne (affluent de la Loire dont la source se situe au lac de St Front) signe une région où les hivers sont rudes, les chemins peu nombreux, les moyens de transports rudimentaires, qui ne facilitèrent pas la vie des paysans d’antan. Mais la région riche en matières premières diverses à proximité leur facilita la construction d’habitats.
Les toits en lauze sont issus des proches carrières de phonolites découpées en dalles pour les toits ou en prismes pour les murs, et avant que les carrières ne soient exploitées, les rivières de pierres dites clapiers ou chiers (qui sont des blocs fragmentés par le gel et dégel durant les périodes glaciaires) fournissaient la région.
Les toits de la région furent aussi faits de paille de seigle qui poussait bien, ils étaient plus légers que les toits de lauze et ne nécessitaient pas une lourde charpente, par contre ils ne duraient qu’une génération, contrairement à la lauze qui pouvait abriter trois générations de suite. Le village de Bigorre situé sur la commune de St Front est l’un des rares avec celui de Moudeyres (à 24 kms de Bigorre) à les avoir conservés.
Édifiées à la fin du XVIIIe siècle et début XIXe siècle, elles ont été pour certaines restaurées dans les années 1970.
L’une d’elles abrite un écomusée qui se visite en Juillet et en Août. Une vue magnifique sur le suc de Chapteuil éclairé, et dans l’ombre, le suc de Monac.
Mai 2016