A une loi inique
Bien fol qui s’y pique
Les règlements des administrations
Ne souffriraient-ils pas une exception ?
Seraient-elles à ce point conformées
Qu’elles refuseraient tout débat d’idée ?
Et nos propos nous étayons
De ces quelques rimes à votre intention.
Un brave couple s’en allait gaiement
Accompagner à l’école tous les matins ses enfants.
Pas une ombre au tableau
Tout était harmonie et idéaux.
Evitant les seringues d’Esculape
Par peur de tomber dans quelque chausse-trappe
Ils avaient en sorte de surseoir
Jusqu’alors aux injections vaccinatoires,
Ayant recours à quelque naturopathe
Ou autre orthodoxe à deux pattes.
C’était sans compter sur les réactions
De l’inspecteur de l’éducation :
» Dans les écoles les enfants nous accueillons
S’ils se sont soumis à la vaccination
Et en l’absence de contre-indication,
Le non respect de cette obligation
Entraîne illico leur éviction. »
Les parents qui ne voulaient pas s’en laisser conter
Et refusaient d’en céder avec leurs idées
Restaient sur leur position ainsi que notre administration.
Quoi ! Tout ne serait qu’affaire de texte
Qui de l’exclusion serait le prétexte
Et les récalcitrants des malpropres
Susceptibles de contaminer et récolter l’opprobre ?
Quel avenir pour les enfants
Ballottésentre l’école et les parents ?
Quel camouflet pour ce foyer
A la vindicte et l’anathème voué !
Mais, direz-vous, ils ont fait un choix
En voulant échapper au devoir qui leur échoit.
Dans cette impasse, il s’offre une solution :
Tout est souplesse et interprétation.
Que jamais l’incompréhension ne soit pour l’enfant spoliation.
L’honneur est sauf, le cœur serein
Et la vie reprend comme tous les matins.
Granoux, 1994