Andrée Vincent

Dédée ici devant et au centre

Elle est mon aînée de deux ans et elle a passé comme moi son enfance à Pont d’Alleyras. Elle est la plus jeune de sa fratrie et n’a pas  connu son père puisqu’il est décédé, victime d’un accident de train, quelques mois avant sa naissance. Si bien que sa mère, une femme courageuse, a dû élever seules ses six enfants que j’ai tous connus.
Le plus grand, Roger, est lui aussi décédé il y a longtemps et enterré au cimetière d’Alleyras. Il est suivi de Denise, Michel, Daniel, Marc, Marie-France et enfin Andrée dite Dédée et que nous, les enfants, nommions la Dédée, Dédouche, Piou… Nous nous sommes assises sur les bancs de la même école avec les mêmes camarades de classe.
Sa maison se trouvait au centre du village, en face du « perré » qui soutient le talus de la voie de chemin de fer, en contrebas de la gare. Quand il faisait chaud, Dédée s’y étendait au soleil comme savent le faire les lézards, ce qui fait que Jeannot, le fils de la Rosine, l’avait surnommée du nom patois d‘Ingrisove.
Cette maison appartenait à Camille Vigouroux à ce moment là puis à son fils  Jeannot  qui en héritera. Elle a été rachetée par Virginie Savy et Stefan Ballestra qui l’ont restaurée en partie mais le chantier est grand et ils ont encore bien du boulot.
Dédée bénéficiait d’une liberté de mouvement dont j’étais privée et et que je lui enviais. J’étais un peu jalouse de sa indépendance. Sa mère était factrice. Elle a aujourd’hui dépassé les cent ans, ne voit plus et n’entend presque plus et elle est partie vivre à Brioude.
Dédée habite à quelques mètres de ma maison dans la même rue que moi, ce qui fait que je la vois souvent. Même si elle ne l’admet pas, elle a une jolie maison qu’elle a arrangée avec goût. Mais, ce qui me plait par dessus tout, ce sont son jardin en terrasses et ses plantes. Elle adore jardiner, planter, gratter la terre. Nous échangeons des plantes. Elle m’a donné un kalanchoé tigré sur les bords des  feuilles duquel poussent de nouvelles plantules. Puis un jasmin grimpant qui résiste au froid, des tubercules de dalhia… Elle se promène tous les jours pour faire sortir son petit chien.
Elle m’a aussi prêté quelques photos anciennes pour que je les scanne. C’est une personne de ressources et de bon conseil, une amoureuse de notre pays, une voisine précieuse.

 

Avril 2015

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