Voilà cinq ans révolus que je fréquente le foyer d’accueil médicalisé Après. J’y suis entrée quatre mois après la survenue de mon A.V .C. et de ses conséquences neurologiques (vision amputée). Au début, j’y venais quotidiennement et je m’y suis accrochée comme une naufragée à une planche de salut ; le désespoir me submergeait alors. Il y a eu tout de suite des bouées sur lesquelles je me suis arrimée : je pense surtout à Serge Guégan et à Françoise Vérots dont l’écoute, la patience et les encouragements étaient omniprésents. Que serais-je devenue sans leur aide ? Je leur dois une bonne part de ma reconstruction.
J’ai croisé d’autres personnes qui ont beaucoup compté pour moi et d’abord Denis Thomas, cette grosse baleine, qui me faisait si souvent rire et trouvait ainsi un dérivatif à ma souffrance et ma copine Sérafine Foglia. Et je pense à Laurent Reynier qui me consolait quand je pleurais, et Josette Delpic qui venait me parler normalement, moi qui m’estimais devenue tellement anormale que j’avais honte, que je devais me cacher, qu’on ne devait pas me reconnaître ! Quelques mois après mon arrivée, j’ai rencontré l’éducateur sportif Gilles Alcaraz qui m’a fait découvrir le sport et ses nombreux bienfaits. Grâce à lui, je me suis ouverte sur l’extérieur : j’ai mis ma honte de côté, je me suis inscrite à l’E.P.G.V. G.(éducation physique et gym volontaire) et j’ai fait de l’acti’marche. Gilles est tellement persuadé que le sport est un remède qu’il m’a contaminée. D’ailleurs, celui-ci occupe une place importante dans ma vie. Avant mon A.V.C., je n’en pratiquais pas car je privilégiais mon travail. Je reconnais aujourd’hui que j’avais bien tort !
Sur ma ma route, je pense à la psychomotricienne Elsa, à Stéphanie l’ergothérapeute avec lesquelles j’ai longtemps travaillé l’équilibre, la relaxation et la confiance en soi. Avec Viviane R. , ma thérapie a été plus tourmentée ; je m’estime différente d’autrefois. Et puis, j’ai rencontré Chantal Fanget, l’infirmière aux conseils précieux et éclairés avec laquelle je partage une certaine philosophie médicale. Le journal conduit par Anne Lemarre puis Jacques Jamon m’a profité puisque j’en initie un moi-même.
Merci à tous !
Février 2013
En parlent de bigleux .