Mon médecin s’appelle P.M. et il se range parmi les personnes qui comptent dans ma vie.
Je l’ai rencontré il y a sept ans dans un moment marqué par ma profonde détresse psychique et durant lequel j’étais anéantie, au fond d’un gouffre dont je ne voyais aucune issue. Et, comme on connaît les arbres aux fruits que portent leurs branches, je juge ce médecin à l’aune de l’aide et des services qu’il m’a rendus. J’ai eu beaucoup de chance de croiser sa route, une immense chance ! Après notre première entrevue, il s’est occupé de moi et de mon état de désespérance de l’époque. C’est un homme remarquable, d’une compétence rare et d’un humanisme à revendre.
Je me souviens qu’au début de nos rendez-vous, je pleurais souvent, que je ne riais jamais, persuadée que plus jamais je ne pourrais rire. A force de persévérance, d’explications, de soutien, de patience et de conseils, il a su mettre en place la meilleure façon de me soigner. Grâce à lui et avec l’équipe qui l’entourait, j’ai rencontré régulièrement des auxiliaires médicaux. C’est ainsi que l’un d’eux a recherché pour moi un lieu de soins approprié. Je suis donc allée dans une clinique nîmoise spécialisée dans la rééducation visuelle où j’ai rapidement progressé : ma vue et mon moral sont remontés !
On peut dire que monsieur M. m’avait apprivoisée. C’était et ça reste d’autant plus inespéré et remarquable que je suis devenue soupçonneuse et « insoignable » après les malheureux traitements hospitaliers que j’ai subis : depuis lors, j’éprouve une méfiance extrême à l’encontre des médecins à l’instar du handicap dont j’ai écopé.
Je ressens pourtant de la gratitude, un grand respect et une profonde estime pour ce spécialiste là. Je ne pourrai pas lui rendre tout ce qu’il m’a apporté ! D’ailleurs, il m’a réconciliée avec quelques médecins que je choisis désormais au compte-goutte mais qui ne lui arrivent néanmoins pas à la cheville.
* Esculape : dieu romain de la médecine
Hiver 2013