Le jardin en mouvement de Gilles Clément


C’est Serge Guégan, jardinier du F.A.M. Après,  qui m’a parlé de Gilles Clément, un paysagiste écrivain et ingénieur horticole.
France Inter lui a consacré un émission le 28 mars 2014 que vous pouvait écouter ici : http://www.franceinter.fr/emission-lheure-des-reveurs-le-reve-dun-jardiniergilles-clement
Gilles Clémentenseigne depuis 1979 à l’école nationale du paysage de Versailles, en parallèle de son activité de concepteur. Il a beaucoup voyagé à travers le monde, en particulier dans l’hémisphère austral, où il a particulièrement étudié la flore des milieux soumis à un climat méditerranéen.
En 1977, il s’installe à Crozant , dans la Creuse ; il a consacré en 1991 un livre (La Vallée) à sa petite propriété, cachée au fond d’un vallon.
Son intervention au parc André-Citroën à Paris,  inauguré en 1992, l’exposition spectaculaire sur Le Jardin planétaire dont il a été commissaire en 1999 à la Grande Halle de la Vilette et ses nombreux écrits, qui constituent une œuvre à la fois théorique et littéraire, l’ont rendu célèbre auprès du grand public.
En 2011-2012, il est titulaire de la Chaire annuelle de Création artistique au Collège de France.
Il est l’auteur de plusieurs concepts qui ont marqué les acteurs du paysage de la fin du XXe siècle ou le début de ce XXIe siècle, dont notamment :
- le «jardin en mouvement » « faire le plus possible avec, le moins possible contre » ;
- le «Jardin planétaire » » ; nous vivons sur une planète qui est ou peut être une sorte de jardin sans mur mais néanmoins fini : l’enclos planétaire, qui n’est autre que la biosphère, dans un monde spatialement et volumétriquement fini et limité, occupé par des jardiniers plus ou moins bons et responsables (l’humanité),
- le « Tiers paysage »
Ces concepts découlent de l’observation qu’un paysage naturel n’est jamais figé, que les espèces et les gènes doivent circuler.
Au lieu de cantonner les plantes dans un lieu précis afin d’organiser une création, le jardinier peut et doit, selon Gilles Clément, faire plus confiance à la nature et accepter de lui laisser le « champ libre«  ; les plantes pour partie suite au hasard des chutes de graines et pour partie selon les préférences pédologiques et phyrocociologiques pourront ainsi trouver les lieux qui leur conviennent le mieux.
Ainsi voit-on les « plantations » des jardins devenus jardins naturels se « redessiner » au long de la succession des saisons et des années, comme dans le tiers-paysage, ces délaissés où la flore et la faune s’organisent selon des lois qui ne sont ni celles du jardinier, ni celles de l’agriculteur, du sylviculteur ou du paysagiste traditionnel.
Le jardin de G. Clément présente un aspect qui au même endroit changera imprévisiblement demain, à la prochaine floraison et saison.
Gilles Clément est aussi favorable au métissage des espèces, qu’il appelle plutôt « brassage », et qui s’est tissé au fil des âges. D’où cette idée de jardins et de forêts planétaires qu’il cultive en protecteur, considérant avec une même bienveillance les « herbes folles » qui tentent de pousser sur les pavés des villes et les essences les plus rares plantées dans les jardins de prestige.
Il intègre la globalisation du monde actuel par la «planétaritisation» de la terre comme jardin, c’est-à-dire comme lieu de vie : « Je voudrais montrer la diversité extrême de ce qui existe sur la planète ».
Déçu par l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence et estimant que ce choix ne permettrait pas le nécessaire sursaut écologique de la politique française, Gilles Clément a décidé alors d’annuler tous ses contrats avec l’État français et de se consacrer à des « projets de résistance ». Il admet toutefois que cette position n’est pas irrémédiable.
Un premier projet, inauguré en juin 2007, répondait à une commande artistique pour la biennale d’art contemporain de Melle  (Deux-Sèvres). Ce jardin, prévu pour être durable, se compose d’un jardin d’eau et d’un jardin d’orties avec un bassin où l’on peut réaliser le purin d’orties, utilisé en jardinage biologique pour renforcer l’immunité des végétaux, éviter les traitements et les pesticidesd de synthèse.
Un second projet, a été un jardin dans la nécropole de Tuvixeddu à Cagliari en Sardaigne, répondant à une demande du président de la région.
Il est aussi engagé en politique. Pour les élections régionales en Limousin, il est en 9e position (non éligible) sur la liste départementale e Creuse d’Europe Écologie.
Il parle ici de son art jardinier dans sa propriété.
https://www.youtube.com/watch?v=AShOIqGLCkM

Octobre 2014

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3 réponses à Le jardin en mouvement de Gilles Clément

  1. Alice dit :

    Pour moi, Gilles Clément, c’était celui qui faisait rêver mon prof de géographie en classe prépa khâgne. Quand il nous en a parlé pour la première fois, j’étais fière de déjà le connaître ; sans doute grâce à toi !

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