Le 24 décembre 2017, mon fils Olivier et sa famille, partis pour quelques jours aux Canaries, ont visité un jardin dans lequel ils ont vu cet arbre endémique, d’où mes recherches… C’était un dragonnier.
Le célèbre dragonnier des Canaries de Icod de los Vinos sur l’île de Tenerife à gauche.
Le dragonnier des Canaries (Dracaena draco), ou dragonnier commun, est une plante arborescente monocotylédone de la famille des Liliacées.
Il a l’allure d’un grand parasol qui lorsqu’il est âgé, peut atteindre plus de 20 m de hauteur, avec un large pied évasé portant un houppier très touffu, en forme de calotte sphérique d’une vingtaine de mètres de diamètre, soutenu par un réseau dense de branches entrelacées.
De toute blessure ou incision, s’écoule une résine rouge, connue sous le nom de sang-dragon . Utilisée comme matière médicale depuis l’Antiquité, elle était très prisée et vendue très chère. La source canarienne s’est tarie au XIXe siècle.
Les populations sauvages sont en déclin depuis longtemps, l’espèce est sur la liste rouge des espèces en voie de disparition.
Situé au Nord de l’île de Tenerife, à Icod de Los Vinos, le parc du Drago est un lieu emblématique édifié autour de cet arbre symbole : « El Drago ».
El drago : plus qu’une plante, une légende
Déclaré monument national en 1917, le Drago (Dracaena Draco Canariensis) est le centre d’intérêt principal du « Parque del Drago » crée en 1996 pour protéger l’arbre des voitures et du vandalisme.
Emblématique et légendaire, il serait plusieurs fois millénaire mais personne ne connaît vraiment son âge, cependant il est estimé entre 800 et 1000 ans. D’une hauteur de 20 mètres pour un diamètre de plus de 10 mètres, il posséderait plus de 300 branches. Il fait l’objet de nombreuses attentions, un ventilateur a même été placé dans la cavité au centre de son tronc afin de faire circuler l’air et ainsi éviter le risque de diverses attaques cryptogamiques.
Ce spécimen unique et endémique de l’île est entouré de sujets de tailles plus modestes, nommés « les gardiens du Drago ». Ces dracaenas ont pour intérêt de représenter les diverses phases de croissance de l’arbre et de montrer son évolution au fil des années.
Un parc autour d’une plante légendaire :
Les trois hectares à flanc de colline qui composent le parc sont peuplés d’une flore typique mise en scène tout au long de petits sentiers botaniques. Certains végétaux qui le composent on un intérêt alimentaire, d’autres culturel, ou encore traditionnel.
Tenerife est le berceau de nombreuses plantes endémiques aux Canaries ; on compte environ 140 espèces originaires de cette île. Généralement xérophiles, elles sont adaptées aux conditions climatiques spécifiques de l’île et à son sol volcanique. Parmi elles, des plantes grasses comme les Aéonium canariense ou tabuliformis et l’Euphorbia canariensis qui ressemble à un grand cactus colonnaire mais qui est reconnaissable à son latex blanc. On trouve aussi de nombreuses variétés d’opuntias naturalisées ici, dont les raquettes couvertes d’aiguillons blancs, jaunes ou bruns, se parent d’une splendide floraison aux coloris éclatants.
De petites plantes basses peuplent aussi cet univers aride, c’est le cas du genet du Teide (Spartocytisus supranububius), du genévrier des Canaries, du cytise du pic (Adenocarpus viscosus) ou encore la gracile Marguerite du Teide (Argyranthemum teneriffae).
Parmi les plus imposantes, la vipérine rouge dressant fièrement sa longue hampe florale ou le Phoenix canariensis, palmier devenu célèbre sur la côte d’Azur mais pourtant bien originaire des îles Canaries.
Plus haut dans le parc, il est possible de découvrir des anciennes grottes troglodytiques occupées autrefois par les habitants de la région. Des vestiges d’une momie y seraient même présents.
25 décembre 2017