Bienvenue dans mon jardin au naturel 2014

https://www.youtube.com/watch?v=TWtlflq4FJo

Le week-end du 14 et 15 juin 2014, le C.P.I.E. de la Haute-Loire organisait des visites de jardins de particuliers : neuf altiligériens ouvraient  gratuitement et bénévolement les portes de leurs jardins au public. Je les remercie chaleureusement car ce fut très enrichissant tant pour les connaissances transmises que pour la gentillesse et la disponibilité des hôtes. Le prospectus disait : « Jardiner au natuel, c’est jardiner sans produits de synthèse (pesticides, engrais chimiques) et en s’aidant de processus que l’on retrouve dans la nature. » J’y suis allée avec mon mari, ma fille Alice et son compagnon Yann. Nous avons découvert cinq jardins durant ces deux jours.

Samedi matin, nous avons commencé par celui de Christine Ovity au Puy. « À entretenir un potager, autant qu’il soit sain », dit-elle. Christine est une passionnée de jardinage depuis 17 ans, elle expérimente sans cesse. Elle cultive en mémoire de son grand père, grand féru de jardinage dans le centre de la France. Sa spécialité : la tomate ! qu’elle sème en quantité et en variété sous sa véranda dès la fin du mois de février. Le jardinage demande de la patience et de la pondération. C’est pour Christine une thérapie qui lui permet de supporter plus facilement les douleurs liées à ses problèmes de santé. Les légumes de son petit jardin familial de 200 m2 environ étaient particulièrement avancés : tomates diverses dont certains gros pieds greffés, fraises, haricots, salades, plantes aromatiques, belle haie de framboisiers. Christine sème et  fait la plupart de ses plants,   les commence tôt car sa maison possède une grande véranda au sud qu’elle utilise aussi comme serre.  Son jardin en pente est bien abrité. Pour avoir de la salade longtemps, elle a fait récemment un carré plus ombré. Elle met des billes de pouzzolane sur la terre de son coin à  fleurs pour limiter l’évaporation. Très accueillante et diserte, cette jeune femme nous a donné des tas d’explications et m’a même envoyé un gentil commentaire sur une recette de mon blog. Elle-même en fait un : http:/creanicienne.canalblog.com/

L’après- midi a été consacré au jardin de Mme et M. Bonnevialle à Beaubac. Ils  sont des jardiniers écologiques de la première heure. En respectant le site, sa biodiversité, ils ont transformé une terre argileuse difficile,  en potager varié, productif et fleuri, toujours à la recherche de nouveautés. Des essais sont en cours par exemple pour cultiver sans travail du sol. Une serre s’ouvre et se ferme toute seule. Pour eux le jardin, c’est créativité et liberté ! Sur 1000 m2, un beau potager fleuri et arboré divisé en deux parties présente une multitude de plantes qui ne peuvent que nous esbaudir. Le cadre est particulièrement soigné. La maison jadis en ruines dans laquelle poussaient même des frênes a été superbement restaurée ! Dès l’entrée, les fleurs nous invitent à pénétrer dans les lieux : un seringa, de la centaurée, de la vigne vierge… Une fois le portique franchi, nous rencontrons une multitude  fleurs dont s’occupe l’hôtesse de ces lieux. Comme le dit son époux, il y a parfois  lutte entre eux pour le foncier jardinier. ! Monsieur s’occupe des légumes, et il y en a beaucoup comme ces gros artichauts, les salades, cardes, choux… Le jardinier cultive des petits fruits : baies de goji, muroise, cassissiers, groseillers, framboisiers, fraises, raisins. Il prépare et tamise son compost, prépare des purins d’ortie et consoude qu’il dynamise. Cet ancien fraiseur qui connait bien la mécanique a aménagé un système hydraulique innovant pour irriguer ses plants. Son sol amendé depuis longtemps pour le rendre plus léger s’avère par contre très argileux dans le second terrain qu’il loue et dans lequel il a dû ramer ses petits poix à l’aide d’une barre à mine. Comme il a des ânes, des poules, des pigeons et des oies, il dispose de fumier mélangé riche en éléments nutritifs.

Le lendemain dimanche, nous avons passé la matinée dans le jardin de  Guy et Christiane Trescarte à Marcilhac près de  Saint-Paulien. Sous un aspect traditionnel le jardin potager de M. et Mme Trescarte réserve bien des surprises : paillage des tomates à la pouzzolane, pierres laissées sur le sol pour retenir l’humidité et parce que « le bon Dieu les y a mises », respect des cycles lunaires, arrosage minimum, travail minimum du sol… 40 années de pratique pour être autonome en légumes frais et sains toute l’année et un vrai plaisir à échanger et révéler ses « trucs ». Jardiner, c’est refaire le monde. « Cerise sur la tomate » : des crêpes à la farine de lentilles à déguster ! Le fond du jardin est consacré à de nombreux pieds de rhubarbe dont le jardinier a déjà vendu 100 kilos de tiges et se réserve encore deux autres récoltes similaires. Devant sa maison, madame cultive les fleurs : rosiers anciens, chardons bleus, magnifique fenouil pourpre. Monsieur Trescarte passe une retraite très active : outre son grand jardin, il anime souvent une émission consacrée au jardinage sur R.F.M. 43, milite à la Confédération paysanne et à S.O.S. Loire vivante.

Yves Castanet nous a reçus à 14H à Augeac près de Cordes. Le goût des fleurs et des arbustes lui vient de sa mère. M. Castanet n’en oublie pas pour autant le potager qu’il tient avec soin et attention, mais toujours avec de la couleur ! Le plaisir de manger frais, sain et embellir son paysage telles sont ses motivations. M. Castanet aime aussi expérimenter : système maison de récupération d’eau de pluie et grand compostage en tas de très belle qualité en récupérant les déchets verts de ses voisins pour ensuite améliorer son sol. Mais comme les abeilles, qu’il aime et élève aussi, son secret c’est surtout une présence sans faille. Jardinier très ordonné et méticuleux,  un peu maniaque, son jatdin bien abrité est à son image. Un parcours fléché et un petit réglement jardinier nous ont cadrés et Yves Castanet nous a raconté sa passion du jardin d’une façon souvent très rigolote comme lui-même peut l’être…

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir dans le jardinier quelqu’un que je connaissais déjà pour l’avoir rencontré à la bibliothèque municipale où il travaille. A 17 H, le cinquième et dernier jardin visité fut celui de Ron Schuiling à Aiguilhe. Petite parcelle de 150m ² noyée dans d’autres parcelles de jardins familiaux, son jardin est structuré par planches. Avant tout, pour Ron, le jardinage est une activité physique plaisante. Depuis 4 ans, il cultive une parcelle de 150m². Se considérant comme novice, il prend conseil auprès de ses voisins dont certains sont là depuis des dizaines d’années. Particulièrement intéressé par les aromates qu’il cultive au pied de l’abricotier, Ron les utilise ensuite dans ses recettes qu’il aime cuisiner. Cette année,  il abandonne la culture de la pomme de terre, dégouté d’avoir à écraser les doryphores. Par contre, même s’il ne les aime pas beaucoup, il garde les pieds de topinambours simplement parce qu’il trouve que la plante est belle ! Point remarquable : Ron possédait des gros plants de panais montés en graine qui se ressémeront seuls.

Juin 2014

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