Si Gourlong m’était conté…

Hier, quelques adhérentes du G.E.M. se sont rendues à Pont d’Alleyras où leur avait donné rendez-vous le beau Léon, artiste conteur dont j’ai déjà écrit un article dans les textes de mon moulin. De là, il nous a conduites jusqu’au hameau de Gourlong et au ruisseau qui porte le même nom. De ce lieu templier, nous dit-il en nous les montrant,  il ne reste qu’un pan de mur et quelques ruines envahies par les arbres, le lierre et les ronces. On  aperçoit une pierre portant, gravée, la croix de l’Ordre que vous pouvez voir sur l’image à gauche. Après une rapide salutation aux ânes de mon amie Nisou, nous montons en direction de la fontaine de Gourlong.
Nous croisons le four à pain proche, bien de section dont Yvette Vigouroux et Didier Dufix continuent de s’occuper. Ils y font cuire chaque année le repas du village. Plus haut, nous rencontrons un lavoir agrémenté de géraniums sans doute par Yvette presque face à la fontaine ronde. En vis à vis, cette dame se trouvait devant sa maison très fleurie et a échangé quelques propos avec nous. Je crois que Gourlong serait bien vide sans elle qui fait preuve d’une activité et d’une vitalité débordantes. Léon nous entraîne jusqu’au la rue principale du hameau d’où il nous montre l’Allier en contrebas et les monts de la Margeride et du Gévaudan qui surplombent le paysage. Nous retournons sur nos pas pour retrouver la fontaine et obliquer à gauche vers le ruisseau et vers le temps des contes. Nous longeons un long chemin herbeux que Léon a débroussaillé à la machette et qui était devenu une forêt de broussailles avant juillet. Je constate qu’un conteur peut se transformer en jardinier du paysage lorsque les propriétaires des lieux ont abandonné l’entretien des passages piétonniers ! Nous nous arrêtons sous un arbre… pour écouter premier conte du cerisier. En demi cercle autour de lui, nous écoutons. Je vois que Léon a travaillé sa voix devenue grave et profonde, haute et claire, sa diction toujours aussi pénétrante. Nous entrons dans cet univers d’enfants que nous sommes restés, feutré, magique et un peu irréel des « il était une fois… » Ce cerisier qui se tord peu à peu pour approcher ses branches lourdes de ses fruits et les penche jusqu’à en mourir vers les mains des enfants, quelle abnégation et quel altruisme si généreux que j’en ai la larme à l’œil !
Nous poursuivons le parcours au cours duquel, surprise ! nous découvrons que nous tournions le dos à un noir corbeau que Léon avait placé sur ce chemin. C’est le moment du conte de corbeau. Là, le conteur m’a soufflée : il raconte même en vers et fait un festival de rimes pour cette histoire. J’en suis esbaudie, estomaquée, ébahie, épatée par autant de talent oratoire ! Comme il a dû travailler !  Respects, mon cher Christophe ! Ce compliment émane bien de l’ancien professeur de français que j’étais avant ma retraite ! Tu peux  être fier de ton talent ! Je précise que Léon écrit tous ses textes lui-même. Mais, il se met à pleuvoir et nous ramasserons une bonne saucée.
Nous continuons vers le ruisseau Gourlong que nous traversons grâce aux pierres que Léon avait préparées. Il nous montre une très vieille voiture jetée dans le lit du ruisseau il y a fort longtemps; c’est celle de la Beloune, une dame du pays et dans laquelle Yvette se rappelle être allée au bal. Nous longeons cet affluent de l’Allier dont Léon nous signale qu’il contenait jadis des écrevisses mais…  tout s’en va, tout se meurt… Nous le quittons peu après avoir terminé la balade près de l’ancienne scierie Portalier mue par une chaudière à vapeur.
Il pleut fort… Léon nous amène sous l’abri S.N.C.F. pour clôturer cette rencontre par l’histoire des pantins de paille posés çà et là au décours des chemins de la commune, par  l’association En Camin et de ses fondateurs, Josette et Yvon Gacon dont vous suivrez la vidéo sur ce lien :

https://www.youtube.com/watch?v=wCp1DOgXGYk

 

Ces deux heures trente de promenade, originales, diverses et dynamiques nous ont plu et donné envie au groupe de revenir lorsque le temps sera meilleur. Merci Léon, nous recommencerons !

Le site web Alleyras Capitale contenait cet article concernant notre conteur et signé Marko en 2012 à voir avec ce lien :

http://alleyras.capitale.dulibre.net/spip.php?article120

11 octobre 2014

 

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Une réponse à Si Gourlong m’était conté…

  1. Alice dit :

    Le conte du corbeau, superbe, bis repetita placent !

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