Cette vidéo explique de quoi il s’agit :
https://www.youtube.com/watch?v=v4vZfhtWH38
Le bois raméal fragmenté, ou encore bois raméaux fragmentés (B.R.F.), est le nom donné à un mélange non-composté de résidus de broyage (fragmentation) de rameaux de bois (branches). Dans cette vidéo Lydia Bourguignon et Bernard Ronot nous expliquent les avantages et la façon de l’utiliser cette nouvelle technique.
C’est au Québec que le professeur Lemieux imagine ce qu’il nommera B.R.F. Par extension, le terme « B.R.F. » désigne une technique culturale agricole innovante qui, par l’introduction du broyat dans la couche supérieure du sol ou en paillis, cherche à recréer un sol riche, aéré et riche en micro-organismes, comme on en trouve souvent en forêt.
Le Professeur Lemieux de l’Université Laval, Québec, Canada montre que les caractères des sols forestiers peuvent être transmis aux sols agricoles comme une stabilité de la fertilité et de hauts niveaux de productivité végétale. Le B.R.F. favorise en effet la pédogenèse nécessaire à la création de l’humus. Son utilisation peut avantager l’agriculture de type biologique ou dans une agriculture de protection. Il est aussi parfois utilisé en jardinage, à partir des tailles de haies par exemple.
Le B.R.F. sert principalement à réinstaller l’activité biologique mise à mal par le travail du sol (labour) qui détruit le lieu de vie des habitants du sol (pédofaune) en le bouleversant et le mettant à nu. On incorpore pour cela le B.R.F. en surface (0 à 4 cm, voire jusqu’à 20 cm ou plus sur un sol très dégradé), puis les vers de terre se nourrissent de la cellulose pendant que les champignons dégradent la lignine.
Le B.R.F. est un mélange non composté de résidus de broyage (fragmentation) de rameaux de bois (branche). Quand je me trouvais encore au foyer d’accueil médicalisé, Serge Guégan en avait fait acheter un pour que nous puisions broyer les branchages des osiers taillés en têtard afin d’en faire une couverture posée sur le jardin. Il avait décidé, avant que je ne parte, que nous cultiverions en travaillant le moins possible et en pratiquant la culture en lasagne.
A Pont d’Alleyras, Yann a suivi ses pas. Pourquoi utiliser du B.R.F. ? Mieux que le compost, disent ses adeptes, les bois raméaux fragmentés, ou BRF, sont pour eux une révolution agronomique. Il s’agit d’apporter directement au sol de jeunes rameaux de feuillus broyés, issus de la taille de haies ou d’élagage.
Les premiers essais de la technique B.R.F. remontent aux années 1970 où quelques chercheurs québécois ont eu cette idée saugrenue. Renouvelés avec toutes sortes de cultures et sous différents climats, les résultats de ces essais semblent très encourageants : importante production d’humus, amélioration très nette de la structure des sols, importante production d’humus, rendements accrus avec des effets prolongés sur trois ans, importante réduction des besoins en eau, moins de désherbage, de maladies et de ravageurs…
En fait, tous se passe comme si on reproduisait, en les accélérant, les processus dans la formation de l’humus forestier. Les bois raméaux, extrémités des branches des arbres de diamètre inférieur à 8 cm, concentrent 80% de tous les nutriments des arbres. La plupart de ces nutriments sont assez facilement dégradables. L’un d’eux, la lignite – matériau carboné qui assure la rigidité et la durabilité du bois – l’est beaucoup moins. Mais dans les petits rameaux, elle n’a pas encore acquis la stabilité qu’elle acquiert dans les plus grosses branches. Au contact du sol, après broyage des rameaux, cette lignite est rapidement attaquée par une famille de champignons, les basidiomycètes du sol, également appelés « pourriture blanche ». Cette déconstruction de la lignite stimule considérablement la vie du sol en provoquant toute une série de transformation et elle produit de grandes quantités d’humus. L’utilisation directe des B.R.F. permet de faire l’économie du processus de compostage, avec une efficacité supérieure puisqu’il n’y a ni montée en température, ni perte d’éléments.
Alice a recouvert de B.R.F. mon jardin de fleurs et d’aromatiques soule moulin de B.R.F. et j’ai continué. Il est devenu une petite jungle avec des plantes devenues des géantes, abondantes, à tel point que j’ai dî de frayer un passage pour y pénétrer. Alice en a pris quelques photos :
Décembre 2014