Le néflier

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J’étais pourtant bien droit
A côté du bord de notre toit
La maladie a eu raison de moi

Le vide occupe ta place
Tu tenais beaucoup d’espace
Je fus contraint de te faire grâce

Sur le petit côté
De la maison j’arborais
De ma belle verdure
Votre coin de nature

Il n’y aura plus
D’automne flamboyant
Sur mes feuillus
Ni de fleurs au printemps

Ton absence
Sera un long silence
Toi, mon néflier
Que je regretterai

19 ans de compagnie
Tu étais devenu un ami
En hiver sans bruit
Tu nous offrais tes fruits

Combien de fois
Êtes-vous passés près de moi
M’arrosant quand je le demandais
Votre humeur je la devinais

J’ai tout compris de l’existence
Le début d’été fut ma sentence
Vous allez tourner les pages
Dans l’écriture de mon feuillage.

Je me suis éteint lentement
Sous les étoiles du firmament
Et les rayons du soleil brulant

Plus jamais ne passeront
Dans les branches les saisons
Plus jamais ne chanteront
Les oiseaux et oisillons

Gilbert Boudoussier

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