Vieux remèdes de chez nous

De Magali Amir qui s’est intéressée à l’environnement végétal de l’Auvergne dans les domaines du remède et de l’aliment…

Lexique :
- anti-catarrhal : adjectif qui signifie « contre le catarrhe ». Le catarrhe est une inflammation aiguë ou chronique des muqueuses engendrant une hypersécrétion de mucus au niveau de la zone enflammée, pouvant être ensuite le siège d’infection.
- apéritif : qui stimule l’appétit.
- astringente : l’astringence désigne une capacité à contracter les muqueuses. Certaines substances sont astringentes, comme les tanins du vin, le thé, la prunelle, le kaki ou le coing. Quand on ingère une substance astringente, la bouche se dessèche sous son action sur une protéine contenue dans la salive, l’amylase. Les traitements contre l’acné  sont composés de produits astringents afin de resserrer les pores de la peau. Cela permet également une action rapide sur les piqûres d’insectes et petites plaies.
- béchique : qui guérit la toux.
- coricide : un coricide est une substance, issue d’une plante ou d’un médicament, qui agit localement pour détruire les cors aux pieds. Parmi les plantes coricides on peut citer la chélidoine.
- dépuratif : qui est propre à dépurer le sang en y éliminant poisons et diverses toxines.
- diurétique : Un diurétique est une substance qui augmente la production d’urine. Ce terme désigne le plus souvent une classe de médicaments qui fait partie des plus prescrites. Mais il existe aussi des diurétiques naturels comme le thé vert, le pissenlit, l’ortie ou le vinaigre de cidre qui peuvent être utilisées en cas de rétention d’eau et de symptômes qui vont généralement avec les jambes lourdes, les sensations de gonflement ou de ballonnements.
- emménagogue : On appelle emménagogues des plantes médicinales qui stimulent le flux sanguin dans la région pelvienne et l’utérus. Des plantes telles l’absinthe, l’armoise commune, le persil, l’angélique, l’achillée millefeuille, la muscade et le gingembre ont été utilisées par des femmes pour stimuler l’apparition des règles.
- émolliente : substance qui amollit, relâche les tissus tendus et calme l’inflammation dont ils sont le siège.
- fébrifuge : qui fait tomber la fièvre.
- hépatique : qui a trait au foie.
- hypoglycémiante : qui diminue le taux de sucre dans le sang.
- laxatif : substance accélérant légèrement le transit intestinal et l’évacuation des selles.
- stomachique : qui est bon pour l’estomac.
- tonique amer : un tonique de gout amer, tels que la quinine, gentiane, quassia, etc., qui agit principalement par la stimulation de l’appétit et l’amélioration de la digestion.
- vulnéraire : du latin vulnerarius (de vulnus, blessure) désigne de manière générale ce qui est propre à la guérison des plaies ou des blessures.

Achillée millefeuille : achillea millefolium

Emménagogue, antihémorragique, cicatrisante, fortifiante.

Bien reconnaissable le long des chemins en juin, elle découpe ses feuilles à l’infini – trois à quatre fois en fait, jusqu’à ce que les parties les plus petites soient de simples segments très courts – et fleurit d’ombelles de fleurs pareilles à de toutes petites marguerites, d’un rose délavé ou d’un blanc pur.
Au cœur de l’été, pendant le temps des vacances, certains enfants de la région allaient récolter la plante entière en pleine floraison afin de la vendre aux herboristes et gagnaient ainsi quelques sous.
Plante liée au sang, celui des femmes, des blessures et des bêtes, l’achillée millefeuille est nommée dans certaines régions d’Auvergne achillée mille-fleurs ou plus simplement mille-fleurs – et c’est vrai que ce nom va aussi bien à la multitude de petites fleurs qui composent cette « boule de neige ». Elle était préparée en tisane pour aider les premières règles de la jeune fille. Elle servait aussi en cas de coupures et de blessures, pour arrçeter le sang et aider à leur cicatrisation.
En usage externe, on la compare parfois à la camomille car son infusion adoucit les irritations et les inflammations des yeux.

Armoise : artemisia vulgaris
Emménagogue, anti-hémorroïdaire
Une tige haute rainurée de rouge, des feuilles découpées, vertes dessus, blanches et cotonneuses au-dessous signent l’armoise, très commune au bord des talus, dans les décombres et sur les remblais le long des routes.
Ses  fleurs nombreuses, d’un jaune un peu pâle, sont petites et passent inaperçues. Son nom lui vient d’Artemis, Diane chez les Romains, la déesse grecque de la chasse et des femmes libres !
Les grands-mères la faisaient sécher en bouquets pendus aux poutres des greniers, afin d’en préparer des tisanes emménagogues. On en buvait quand on était indisposée. Dans l’ancien temps, on soignait ses règles sans en rien dire à personne, c’était très discret ces choses-là.
Pour faire venir les règles, on faisait une tisane avec les jeunes feuilles d’armoise. On peut rapprocher l’usage des jeunes feuilles aux jeunes filles dont les premières règles tardent à se déclencher.
Ces propriétés emménagogue et calmante des douleurs des menstruations sont très répandues dans les campagnes françaises. Par contre, un usage qui semble moins courant concerne les hémorroïdes. On en prenait alors des bains de siège de la décoction.

Arnica des montagnes : arnica montana
« Pour les coups », maturatif, cicatrisant
Les fleurs d’arnica, groupées par deux ou trois sur la tige, grandes marguerites entièrement jaunes – ligules et fleurs du « cœur » – parsèment d’or les prairies siliceuses d’altitude. On les reconnait grâce à cette allure toujours un peu ébouriffée d’une belle sortant du lit aux premièrs rayons du soleil, ou que le moindre souffle de vent décoiffe. Les Auvergnats savent bien qu’on peut facilement les confondre avec d’autres fleurs. Alors ils donnent les détails pour bien la repérer : feuilles opposées, lancéolées et légèrement duveteuses, odeur très particulière, couleur jaune vif, et puis l’endroit où elle pousse, les tourbières pleines de fleurs en été.
Creux qui habitent en altitude allaient la cueillir près de chez eux, mais les Auvergnats des plaines allaient la récolter en été, parfois à l’occasion d’un pèlerinage dans un lieu saint, effectuant alors des kilomètres à pied.
Cette fleur, précieuse entre toutes, était mise à macérer dans l’eau-de-vie ou dans l’alcool.
Quand on s’était fait un coup, qu’on avait un bleu, on prenait un coton qu’on trempait dans ce jus et on frottait. C’était efficace. Ou même, on sortait simplement une fleur pour frictionner avec, sans coton.
Pas sur les blessures ni les plaies ouvertes, dit encore une dame d’ici. On préparait aussi, avec la même mixture, des cataplasmes pour les abcès ou dans lres cas de phlébite.
Dans le Cantal, on mettait les fleurs à macérer dans l’huile de noix, qui renforçait le côté adoucissant.

L’aubépine : crataegus monogyna
Calmante, astringente, équilibrante
En mai, l’aubépine sculpte d’une dentelle neigeuse les haies impénétrables le long des chemins et des routes fr campagne. Les feuilles d’un vert foncé, comme lustrées, étalent leurs cinq lobes arrondis. Les fleurs petites et délicates, à cinq pétales d’un blanc pur, groupées en ombelles fournies, donnent plus tard, en début d’été, des pommettes d’un rouge éclatant à la peau lisse et sucrée. La chair est farineuse, avec un gros noyau central - on les mangeait quand on était petit, mais il y a beaucoup d’os ! Ces grignotages enfantins rappellent que la cenelle de l’aubépine a longtemps servi de complément de nourriture en période de disette.
On cueillait le petit bouquet fleuri – certains spécifient « en lune descendante pour mieux la conserver » – juste en début de floraison. Ceux qui avaient des problèmes cardiaques, des douleurs ou des angines de poitrine s’en préparaient des infusions.
C’est aussi une plante qui agit sur la sphère nerveuse. Prise en infusion du soir, elle calme les angoisses, aide au sommeil et permet d’éviter les cauchemars.
Enfin, certaines personnes vantent ses effets sur les maux de gorge. Son effet astringent permet de resserrer les tissus irrités.

L’aulne glutineux : alnus glutinosa

Fébrifuge, anti-inflammatoire, adoucissant, cicatrisant
L’aulne glutineux aime l’eau, il pousse au bord des ruisseaux, sur les cailloux dans les lits des rivières et des marécages. Au printemps, les rives en sont grenat, car les bourgeons ont cette couleur particulière. Les feuilles arrondies avec une petite échancrure caractéristique à l’extrémité du limbe portent des nervures parallèles très marquées. De la m$ême famille que le noisetier, les fleurs mâles pendent en longs chatons et les fleurs femelles se regroupent en cônes donnant des fruits écailleux de la grosseur d’une noisette, mais non comestibles.
En interne, on utilisait peu la feuille d’aulne en Auvergne, et il semble uniquement pour ses vertus fébrifuges.
En usage externe, les cors aux pieds étaient adoucis et ramollis en frottant la feuille fraîche. Dans le Sancy, c’est l’infusion des feuilles qui est considérée comme cicatrisante, on s’en sert en cas d’ulcères et de plaies.
Quelques échos nous parviennent des rites qui associent plantes et magie. Ainsi, dans les cas de brucellose, des branches d’aulne (ou de viorne) « étaient plantées aux quatre coins de l’étable par un guérisseur qui disait un secret en même temps, et la brucellose s’arrêtait ».

Le cassis : ribes nigrum
Anti rhumatismal
Le cassis, arbuste bien connu des jardins, pousse spontanément dans les bois humides du nord et de l’est de l’Europe. C’est donc une plante qui aime la fraîcheur et que l’on trouve souvent dans les potagers de chez nous, même en altitude. Toute la plante – bourgeons, feuilles lobées d’un vert cru et couvertes de glandes jaunâtres sur la face inférieure, exhale une forte odeur musquée. Les fruirs sont acidulés, un peu âpres mais mleur saveur est incomparable. On fabrique une confiture très prisée en Auvergne et aussi une liqueur dont les recettes varient à l’infini. On ramasse les cassis, on les fait macérer avec du sucre, on rajoute un peu d’alcool. Il faut être patient, attendre plusieurs semaines avant de goûter.
Ce sont les feuilles qui sont médicinales, on les récolte en été, on les fait sécher à l’ombre. On les coupe en petits morceaux pour les remiser dans un pot. On fait infuser un poignée pour une tasse d’eau d’eau bouillante pendant un quart d’heure. Cette tisane parfumée est un excellent remède anti-rhumatismal.

Le cerisier : prunus cerasus sl
Diurétique, laxatif
Cet arbre, bien connu cultivé dans les jardins donne les délicieux fruits rouges si évocateurs du début de l’été. Les pédoncules – les queues – qu portent les cerises sont médicinaux. Le plus simple est de les préserver quand on les déguste ou quand on fabrique de la confiture. Mais certains ne boudent pas la forme sauvage, le merisier (prunus avium) qui élance ses longs fûts en bordure des champs ou des chemins et qui fournit aux oiseaux – d’où son nom – de petites merises, aux formes et aux saveurs variées. Les queues sont alors plus longues, souvent plus fines, plus difficiles à atteindre, mais leur côté rustique est le garant d’une qualité irréprochable, surtout quand on va faire sa cueillette un peu loin des routes.C’était la cerise sauvage, on ébranchait l’arbre, on retirait les cerises, on les mangeait et on faisait sécher les queues en les étalant au grenier. Elles étaient minuscules, rouges ou noires, les ronges un peu acides et les noires bien sucrées. Et puis les feuilles étaient données aux lapins, rien n’était perdu.
Dans cette société d’économie de moyens et dans les familles les plus pauvres, c’était la feuille qui était cueillie pour les mêmes usages. Feuilles et queues sont diurétiques et leur infusion aide les personnes qui ont des difficultés à uriner, des problèmes de rétention d’eau. Ainsi, par ses propriétés diurétiques et laxatives, la queue de cerise aide à éliminer.

Le genévrier : juniperus communis
Dépuratif, digestif, anti-catarrhal
Le genévrier, arbrisseau aux feuilles piquantes striées d’une seule bande blanche sur la face inférieure, habite les landes où il tord son tronc fibreux. Les fruits, « fausses » baies violacées au goût résineux, d’abord âcre puis sucré, murissent en automne après deux ans de maturation. Ils entrent dans la cuisine pour leur parfum et leurs vertus digestives, on en fabrique des boissons réputées comme le gin - gin et genévrier ont la même racine -, et ils sont aussi utilisés comme remèdes avec des propriétés nettoyante et apéritive. On les croque alors qu’ils sont encore frais en vue de se dépurer le sang.
Chez nous, ce sont surtout les branches et les feuilles qui sont requises pour se soigner. Les anciens ramassaient les branches de genévrier qu’ils plaçaient sur des braises dans un genre d’étouffoir et ils faisaient des fumigations quand ils avaient le nez bouché; ça servait pour les gens et aussi pour les bêtes.

La gentiane jaune : gentiana lutea
Apéritive, fortifiante, tonique amer, dépurative, stomachique
La gentiane jaune lance ses hampes robustes et élégantes dans les prairies d’alpage jusqu’à 2500 mètres d’altitude et elle domine toutes les autres plantes. Les fleurs se regroupent en verticilles fournis tout au long de la tige et les pétales jaune d’or s’étalent en étoile. Les feuilles grandes, aux nervures parallèles, d’un vert un peu glauque s’opposent deux à deux sur la tige.  On peut la confondre aisément – et tous le savent et s’en méfient – avec le vératre, très toxique, qui pousse aux mêmes lieux et qui lui ressemble fortement, mais dont les feuilles sont alternes et velues en dessous. Jusqu’à ik y a peu de temps, quand la récolte de la gentiane était réglementée, les gens montaient en altitude ramasser la racine aux grandes et multiples vertus. C’est en effet une des plantes médicinales majeures de chez nous et surtout en montagne, on avait très souvent recours à ses bienfaits. Son amertume lui confère une action dépurative et apéritive. Elle est en outre fortifiante et digestive.
Autrefois, on coupait la racine en petits bouts, on la mettait à macérer dans du vin rouge pendant huit jours et il fallait boire ça quand on avait mal à l’estomac, pour se fortifier aussi.
Certains utilisaient la fleur en infusion et la prenaient pour nettoyer les intestins.  Cette infusion était aussi appliquée pour faire « mûrir les panaris ».

La grande camomille : tanacetum ou leucantheum parthenium
Digestive, hépatique, calmante, dépurative, « pour les yeux »
On la rencontre derrière les fermes et dans certains jardins où elle a été invitée pour ces propriétés médicinales alliées à son aspect décoratif et où elle se ressème spontanément. Une tache claire qui joue avec la lumière du soleil, dans une ambiance ombragée, une tige qui balance des petites marguerites blanches au cœur jaune et des feuilles découpées d’un vert printanier, telle se présente cette camomille. Elle pousse dans les lieux secs, mal aérés, il y en avait toujours dans un coin du jardin. Elle est réputée et grandement appréciée.
Digestive, on en buvait une infusion quand on avait trop mangé et aussi pour soulager les douleurs d’estomac, les coliques, les gaz intestinaux et quand les enfants avaient des vers. A forte dose, elle est vomitive.
Cette même infusion calme les personnes qui s’endorment difficilement et les enfants énervés.
En usage externe, on utilisait sa décoction pour calmer les yeux irrités, enflammés, en compresses ou en bain d’œil et encore contre les orgelets. Elle passe aussi pour atténuer les taches de la peau, de rousseur ou de vieillesse et pour vider et nettoyer les furoncles.

La joubarde des toits : sempervivum tectorum
Émolliente, vulnéraire, adoucissante, coricide.
La joubarde des toits met à profit les moindres fissures pour étaler sa rosette de feuilles charnues et juteuses, serrées les unes contre les autres à la manière de l’artichaut (c’est d’ailleurs un de ses noms populaires), d’où se lance une hampe de très jolies étoiles d’un rose ancien. Quand cette hampe fane, toute la plante sèche et se meurt. Associée à Jupiter, d’où vient son nom de joubarde, elle était souvent plantée sur le toit ou près de la maison, car elle était censée la protéger de la foudre. En Auvergne, on la rencontre dans tous les étages de la végétation puisqu’elle pousse de 200 à 2800 mètres d’altitude.
On la connait comme coricide et  c’est l’une de ses indications majeures dans tous les endroits où elle est présente. Ma grand-mère retirait la peau d’une demi-feuille de joubarde et l’appliquait sur les cors qu’elle avait au pied. Elle enroulait un pansement par-dessus.
On l’apprécie aussi pour ses vertus vulnéraires dans les cas de brûlures, coupures, boutons, « tous les bobos de la peau ». Elle arrête les saignements, calme les démangeaisons de toutes origines et les piqûres d’insectes. Certaines personnes l’ont expérimentée dans des problèmes d’escarres qui n’arrivaient pas à guérir et l’ont trouvée souveraine. C’est alors son suc qu’on presse directement de la feuille sur la partie malade.

La menthe : mentha spicata
Digestive stomachique, antispasmodique
De la famille des lamiacées qui comporte de nombreuses plantes aromatiques, la menthe comprend plusieurs espèces aux parfums plus ou moins puissants, fins et agréables, souvent rafraichissants. Mais toutes les menthes sont considérées dans la perception populaire comme possédant à peu près les mêmes vertus. Elles fleurissent de petites fleurs roses disposées, selon les espèces, en épis allongés ou sphériques, des feuilles opposées plus ou moins glabres ou veloutées, souvent dentées et avec des nervures saillantes qui leur donnent un aspect plus ou moins gaufré.
La menthe est considérée comme excitante. Pour d’autres, elle au contraire, elle est préconisée comme calmante, on en boit une infusion pour avoir un meilleur sommeil. Il semble que cette indication se rapporte plutôt à la propriété digestive de la menthe. Quand on digère mieux, le sommeil est meilleur. Car tous s’accordent à dire qu’elle facilite la digestion. Pour d’autres, elle est antispasmodique.

Le millepertuis : hypericum perforatum
Cicatrisant, vulnéraire, adoucissant, « calmante des maux de tête », antidépresseur
Le millepertuis offre au solstice d’été ses bouquets de fleurs d’un jaune solaire ponctuées de glandes rouges sombre. Les feuilles opposées tout au long de la tige sont elles aussi comme percées de trous, des billes d’huile essentielle transparentes. C’est une des plantes les plus réputées, elle entrait souvent dans la pharmacie familiale sous forme d’une préparation cicatrisante. Très connu comme vulnéraire, le millepertuis est aussi utilisé pour calmer les maux de tête. On fait alors un cataplasme de fleurs séchées avec de l’eau bouillante.

La myrtille : vaccinium myrtillus
Hypoglycémiante, bonne pour l’acuité visuelle.
Les pentes nord des montagnes de chez nous, les sous-bois siliceux sont couverts de myrtilles, arbrisseau aux tiges ramifiées et aux racines souterraines formant un lacis dense. Les feuilles arrondies ont des bords crenelés et les fleurs en forme de grelot d’un rose très pâle donnent en quantité ces fruits délicieux, bleutés et recouverts d’une pruine argentée, à la saveur douce et à la chair violette. C’est un fruit sauvage qui a été beaucoup récolté pour la confiserie, les bergers et les enfants gagnaient quelques sous en les vendant.
Outre la confiture que l’on confectionne toujours dans les familles, la myrtille a quelques usages édicinaux et on l’utilisait toutes les parties de cette plante. Les baies étaient réputées pour donner de « bons yeux », une bonne vision, on les mangeait crues, en tarte ou en marmelade. La confiture est bonne pour les intestins, elle est considérée comme anti-diarrhéique. La feuille en infusion était recommandée en cas de diabète.

Le noyer : juglans reggia
Dépuratif, stomachique, antidouleur.
Chez nous, on rencontre surtout le noyer dans les prés frais, ceux qui bordent les rivières, plutôt à basse altitude. On reconnait ce bel arbre, le plus souvent planté mais aussi spontané, à ses feuilles lisses et épaisses, composées de cinq à sept folioles, et bien sûr à son fruit, la noix.
Les noix de la Saint-Jean, vertes et tendres, servent encore couramment à la préparation du vin de noix.
L’infusion des feuilles est dépurative, on la prenait en cure d’une semaine aux mois de mars ou d’avril.
En usage externe, la décoction de feuilles de noyer servait à préparer un bain dans lequel on trempait les enfants atteints de convulsion. On dit aussi que « l’écorce de la racine n’ayant pas vu le soleil était appliquée sur la face extrerne de la joue, à l’endroit d’une dent malade ». C’est là un écho de pratiques de cueillettes qui exigeait parfois des conditions très précises. En effet, les anciens tenaient compte des lunaisons et des saisons pour faire leursd récoltes. Ces pratiques ont tendance à disparaitre et il reste, de ci, de là, des témoignages d’une vision très cosmogonique de l’univers et du domaine des soins.
Dans le Cantal, on versait quelques gouttes d’huile de noix dans l’oreille dans les cas d’otites.

L’ortie : urtica dioïca
Anti-rhumatismal, circulatoire, fortifiante.
L’ortie piquante aime la compagnie des gens et des bêtes, et surtout l’azote dont ceux-ci enrichissent la terre par leurs déjections. On la rencontre ainsi dans tous les lieux où les vaches séjournent, près des étables ou des chalets s’estive, les reposoirs dans les prairies, auxalentours des maisons. Ses feuilles opposées deux à deux, irrégulièrement dentées, sont couvertes de poils piquants dont la base, une petite glande translucide, renferme un acide proche de l’acide formique. C’est lui qui donne cette sensation de brûlure urticante qui vient dès qu’on caresse la plante d’un peu trop près.
On faisait sécher les feuilles d’ortie au moment des foins pour en avoir des provisions pour l’hiver. C’était pour la circulation du sang.
En externe, la principale indication des orties concerne les rhumatismes dont on se frictionnait.

La pensée sauvage : viola tricolor
Dépurative, antitussive, anti-anémique
On va chercher les pensées sauvages dans les terres à genêts et à bruyères et les terrains pauvres qu’elles égaient de leurs couleurs vives. De la famille des violettes, la pensée est d’ailleurs nommée communément violette. Elle associe dans ses cinq pétales – quatre supérieurs dressées et l’inférieur en éperon – de différentes teintes allant du blanc crème au violet foncé en passant par  les jaunes plus ou moins soutenus. Les fruits laissent échapper par trois salves une quantité de petites graines rondes.
Elle possède de nombreuses vertus. Au sud-ouest du Puy-de-Dôme, on différencie les indications selon la couleur de la fleur. L’infusion des fleurs jaunes séchées était donnée aux nourrissons quand ils avaient de l’eczéma. La blanche était censée combattre la constipation des jeunes enfants. Car la pensée sauvage est’une des rares plantes qui soignent les tout-petits. On en buvait l’infusion quand on était engorgé, pour ses vertus dépuratives.
Elle était aussi appréciée comme antitussive et réputée bonne pour les bronches.
Enfin, à l’extérieur, on s’en servait en bains pour les yeux irrités.

Le pin sylvestre : pinus silvestris
Béchique, antitussif
Le pin sylvestre couvre de grandes surfaces de forêts entre 500 et 1300 mètres d’altitude, seul ou parfois associé au bouleau, comme espèces pionnières des terres siliceuses à l’abandon. On reconnait le pin sylvestre à son tronc de couleur rougeâtre et souvent tortueux, à ses petits cônes et à ses aiguilles par deux, relativement courtes. Avec la sève, on fabriquait de manière semi-artisanale des bonbons réputés comme antitussifs. Au niveau familial, ce sont les bourgeons qu’on utilise pour ces propriétés, avec différentes méthodes. Quelles qu’elles soient, il faut d’abord aller ramasser les bourgeons au tout début du printemps, quand ils forment des cônes roussâtres à l’extrémité des branches, juste avant qu’ils s’allongent pour former les nouveaux rameaux. on les fait ensuite sécher en couche mince à l’ombre d’un grenier ou d’une remise. on peut alors les préparer en infusion en cas de rhumes, de maux de gorge.

Le pissenlit : taraxacum officinale
Laxatif, diurétique, nettoyant
Le pissenlit si commun dans nos campagnes, couvre d’un jaune d’or les prés au printemps. On le reconnait parmi fd’autres fleurs de cette famille des acéracées, également à fleurs jaunes, à des feuilles lisses, dentelées de différentes façons, d’un vert foncé et à ses capitules de fleurs en languettes se chevauchant les unes les autres, tellement serrées qu’on dirait une seule fleur de velours, le tout sur une tige unique et creuse. Les fruits en aigrettes s’envolent au moindre souffle de vent. C’est un aliment remède consommé cru et cuit, et avec des vertus médicinales. Il est considéré comme diurétique et surtout laxatif mais il est rarement bu en infusion.
On ramasse les feuilles de pissenlit avant la naissance des boutons dans le cœur feutré, et on les déguste en salade pendant tout le printemps. Dans certains coins, les feuilles de pissenlit sont mangées demi-cuites avec du lard.

Le poireau : allium porrum
Diurétique, maturatif, adoucissant
Le poireau est originaire d’Asie Mineure où il a été cultivé depuis la plus haute antiquité. Ses feuilles aplaties le différencient de l’oignon aux feuilles ronde, de la même famille (les liliacées) et aux vertus thérapeutiques.
En usage externe, on se sert du poireau dans les cas de brûlures et de piqûres d’insectes; Il faut frotter une feuille et faire suinter le jus sur la partie endolorie. Ainsi, le poireau aux propriétés émollientes car riche en mucilages, a la faculté d’adoucir les irritations.
Autre indication : les feuilles de poireau cuites dans du saindoux sont efficaces dans les cas de furonculoses, les panaris, les abcès, les boutons qui s’infectent.

La reine-des-prés : spirea ulmoria
Diurétique, anti-rhumatismale, emménagogue
Belle élégante des terres humides et des bords des ruisseaux, la reine-des-prés – quel  beau nom pour une plante !- lance ses hautes tiges terminées par une inflorescence triangulaire formée de petites fleurs d’un blanc crème au pollen jaune d’or. Ses feuilles sont composées de trois à dix-sept folioles dentées et les fruits s’enroulent en spirales, d’où son nom. Connue depuis la Renaissance pour ses vertus médicinales, elle a une place privilégiée dans les pharmacies. L’infusion des sommités fleuries entre dans la pharmacopée pour des affections assez diverses. Elle est diurétique, sert à faire pipi, dans les cas de rétention d’eau. Elle permet d’éliminer en cas d’infection urinaire. En outre, elle fait tomber la fièvre et calme les douleurs menstruelles. Ses propriétés anti-rhumatismales sont aussi réputées.

La ronce : rubus fruticosus
Adoucissante, antitussive, anti-diarrhéique
La ronce est un remède populaire en Europe occidentale. Très commune, elle pousse à proximité des villages où elle forme des haies parfois inextricables. Nos ancêtres en ont fait de nombreux usages et ont tout utilisé dans cette plante : jeunes pousses, feuilles, fruits et tiges. La pousse de ronce est décrite comme médicinale, c’est-à-dire le bourgeon avec juste une feuille et parfois la première feuille. Il faut la ramasser au printemps pour la pousse, en été pour la feuille. On en fait provision pour l’hiver en la faisant sécher sur un journal, à l’ombre.
L’infusion avec une cuillerée de miel est efficace contre la toux, les maux de gorge, les enrouements et même les angines.
La gelée ou la confiture de mûres servent aussi de remèdes dans les mêmes indications.

Le tilleul : tilia sp
Calmant, digestif, adoucissant
Grand arbre des forêts, très souvent planté près des fermes, le tilleul embaume de sa floraison généreuse le début de l’été. Une bractée jaune pâle ee tend comme une main vers la fleur odorante, brillante de nectar et de pollen, gorgée de sucs et d’abeilles ivres. Les feuilles ont des formes différentes selon les espèces, en forme de cœur pour les unes, dentées et pointues pour d’autres, ou argentées en dessous.
On récolte toujours bractées et fleurs en pleine floraison, en fin juin, début juillet. On les fait sécher au grenier ou dans une remise, bien à plat sur du papier journal. Le tilleul est connu pour ses vertus calmantes. Celles adoucissantes – la fleur est riche en mucilages – calment les brûlures et les irritations de l’estomac ou des intestins, on en boit l’infusion pour mieux digérer.
En usage externe, ses propriétés calmantes et émollientes se conjuguent dans les cas d’entorses par exemple. On fait un cataplasme de feuilles bouillies.

Juin 2016

 

 

 

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Bienvenue dans moon jardin au naturel 2016

Le week-end des 11 et 12 juin 2016 avait lieu cette opération qui se renouvelle annuellement. Plusieurs jardins étaient ouverts au public. Comme nous en connaissions déjà pas mal, nous n’en avons visité que que deux inédits, les autres se trouvant à Langogne en Lozère, trop loin pour nous.


Samedi, le jardin d’Étienne Valladier situé à Bilhac près de Polignac nous a ouvert ses portes. A l’entrée, nous avons d’abord rencontré à l’accueil Léon, un paon juché en hauteur, esquivant ainsi un jars et une oie de Guinée. Nous étions bien une dizaine de visiteurs dont ma cousine Denise Mathieu que je n’avais pas revue depuis longtemps.
L’accueil fut chaleureux, le jardinier très bavard et tout à son affaire.
Etienne Valadier est un passionné de nature et un jardinier expérimenté. Son jardin est un véritable univers où se côtoient le pragmatisme, l’expérimentation, le spontané et des surprises botaniques dans chaque recoin. Il y avait des salades feuille de chêne un peu partout qui s’étaient spontanément ressemées. Étienne et son épouse disposent d’un jardin et poulailler familial autosuffisant d’environ 500 m² et 1500 m2 de céréales, dont ils font moudre le grain.
Une serre abritant aubergines, poivrons, piments, courgettes bricolées pour 100€ complète ce potager. Ala sortie, le couple nous a proposé boissons et gâteaux faits maison.
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Dimanche, nous avons consacré la matinée au jardin de Marie-Ange et Guy Monteillard qui se situe à Lanthenas près de Loudes. La terre volcanique, leur jardin en terrasse sont riches de légumes. Malheureusement, des rats taupiers y sévissent comme le déplore Guy.
Guy et Marie-Ange jardinent depuis trente ans, de manière naturelle pour une alimentation saine et le respect de l’environnement. Sous les traits d’un jardin « classique » ils cultivent une belle diversité notamment les légumes racines dans une terre légère exposée au sud et bien arrosée.
Vadrouille, leur border colley nous a accueillis à l’arrivée et suivis durant toute cette visite. Guy nous a quittés après nous avoir offert du sirop de cassis maison et une brioche aux pralines Merci à ces jardiniers qui rendent le monde plus beau.

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Juin 2016

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Bientôt une fragrance 100% Haute-Loire

Lu dans Zoom43 du 11 juin 2016 : http://www.zoomdici.fr/actualite/Bientot-une-fragrance-100-pourcents-Haute-Loire-grace-a-vous–id151964.html

 

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L’abbé Henri Hugon

L’abbé Hugon (1869-1944) est né à Lafarre en Haute-Loire et décédé à Saint-Étienne dans la Loire. Il fut missionnaire apostolique et dominicain conseiller de différents papes.
Un de ses ouvrages a été réédité par l’édition du musée de Saint-Didier : Au Pays des Cévennes et Le tailleur d’habits ambulant.  Certains chapitres m’ont intéressée, ceux qui parlaient de chez nous.

Les Muletiers et les potiers
Les muletiers venaient de la basse Ardèche. Ils faisaient généralement le commerce du vin qu’ils transportaient à dos de mulet, dans des outres, qui pendaient de chaque côté des flancs du mulet. Ils venaient de Montpezat et Saint-Cirgues ou par Le Béage; mais le plus souvent ils suivaient la route qui d’Aubenas menait au Puy en passant par Cayres, Thuyets, Lanarce, Peyrebeille et Pradelles. En général, ils vendaient du bon vin du bas Vivarais et ils se contentaient d’un léger bénéfice. Ils voyageaient souvent plusieurs ensemble.Les marchands de teraille ou potiers venaient quelquefois de Brives-Charensac mais généralement, c’étaient des originaires d’Alleyras, Alleyras-aux-Ecuelles… selon l’expression reçue, petite commune des bords de l’Allier, entre Langeac et Langogne. Ces braves gens étaient potiers de père en fils et, comme ils ne trouvaient pas à débiter sur place leur marchandise, ils la transportaient au loin. Dans leur caisse on voyait, bien rangés, les pots à eau, les pots à lait de diverses dimensions, mais surtout les écuelles, ces fameuses écuelles en terre grossière, avec deux oreilles. Le prix de ces divers objets était peu élevé, et je me demande comment ces pauvres gens arrivaient à faire vivre leurs familles.
Et cependant ils étaient généralement pleins d’entrain et ils fredonnaient volontiers la chanson du potier ambulant, vieille chanson qui attirait les acheteurs et faisait oublier la fatigue.

 

 

I
Voici le potier qui passe,
Qui passe et qui repasse,
Et qui ne reviendra pas
Et qui ne reviendra pas.
II
Braves gens, regardez, le fardeau est lourd.
Et je le porte depuis plusieurs jours.
Achetez tous mes pots,
Mes grands et mes petits pots.
III
Achetez mes écuelles
Elles sont toutes belles.
La soupe y sera bonne
Elle plaira aux hommes.
IV
Les femmes s’y mireront;
Les enfants les casseront.
Et bon, et bon, et balali bonbon.

 

Peu de renseignements subsistent sur les potiers de Vabres qui poursuivirent pourtant  leur activité, pour le dernier en date, jusque vers 1929. Parmi les renseignements dont nous disposons, citons les notes de  M. Fontès qu’Ulysse Rouchon reproduit sans autre indication dans sa vie paysanne en Haute-Loire (tome I) ainsi qu’un article paru dans la revue « Racines » en 1981.
- La préparation de la pâte : La matière première était constituée par une terre glaise de couleur noirâtre originaire de Vabres et d’une terre rouge plus légère provenant de la Triougaira à Alleyras les Écuelles.  La préparation de la pâte s’effectuait sur un sol dallé : deux couches de terre noire et une couche de terre rouge, les trois d’égale dimension  pour une épaisseur totale de quinze centimètres. L’ « impastirairé » mélangeait ces couches en les foulant avec ses sabots en bois.
Afin d’obtenir un mélange parfait, la terre disposée sur un massif établi de bois était frappée en cadence par plusieurs ouvriers munis de lourds gourdins en chêne.
- Le modelage et la cuisson : Le modelage s’effectuait au moyen du tour dont Ulysse Rouchon donne une description : « Le tour comprenait un arbre vertical qui entrainait la table chargée d’une boule d’argile. Le mouvement giratoire était imprimé par la force d’inertie d’un volant (roue à quatre rayons) lancé au moyen d’une barre calée entre deux rayons et prestement enlevée dès que le volant avait acquis une vitesse suffisante » (op. cit., p. 57).
Les pièces de poteries étaient ensuite mises à sécher sur de simples planches placées dans un lieu ventilé puis vernies ultérieurement à l’aide de silicate.
Pour la cuisson, on utilisait des fours de forme cylindrique : « Dans la partie inférieure était aménagé le foyer. La sole du four en forme de grille permettait l’ascension de la chaleur jusqu’aux poteries, empilées en quinconces, les plus grosses au fond et le pied en haut » (Ulysse Rouchon, op. cit., p. 57).
- Le transport : L’auteur de l’article paru dans « Racines » donne quelques précisions sur le mode de transport des poteries : « Le transport se faisait à dos d’homme dans un appareil rectangulaire fabriqué en osier ou en noisetier. La partie principale était verticale et s’appuyait sur le dos du colporteur, l’autre partie faisant corps avec la première était horizontale et s’appuyait sur la tête garnie d’un coussinet en crin… Le transport par mulet se faisait aussi à l’aide de paniers ayant la forme d’un navire, des couches de paille de  seigle rigide comblant les vides entre chaque poterie ».
- La gamme de fabrication : L’abbé Hugon cite les fameuses écuelles ainsi que les pots à lait et à eau, ajoutons les saloirs, les assiettes, les enfumoirs, les épis de faîtage, les plats à barbe.

Un article paru dans Alleyras Capitale pour compléter tout cela : http://alleyras-capitale.info/?273-alleyras-vabres-marie-barnier-se

Juin 2016

 

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Gâteaux invisibles sucrés

L’invisible pommes-vanille
Gâteau invisible pomme vanille
Ingrédients :
- 1 gousse de vanille
- 2 œufs
- 50 g de sucre roux
- 20 g de beurre
- 10 cl de lait
- 70 g de farine
- 1 sachet de levure chimique
- sel
- 6 belles pommes à chair sucrée

Recette :
Fendre la gousse de vanille et récupérer les graines. Dans un récipient, casser les œufs, le sucre et les graines de vanille. Battre jusqu’à ce que le mélange blanchisse et devienne mousseux.
Faire fondre le beurre. L’ajouter, ainsi que le lait au mélange précédent. Tamiser la farine et l’ajouter progressivement. Ajouter la levure et une pincée de sel.
Préchauffer le four à 200° (th6- 7).
Peler les pommes, ôter le trognon et les couper en lamelles les plus fines possible (à faire idéalement à la mandoline). Ajouter les lamelles de pommes au fur et à mesure à la pâte.
Bien mélanger pour que les pommes soient le plus possible imprégnées de pâte.
Beurrer et fariner un moule à manqué et y verser le mélange pomme / pâte. Bien lisser la surface à l’aide d’une spatule.
Enfourner pendant 35-40 minutes : la surface doit être bien dorée.
Laisser tiédir et servir… avec une boule de glace vanille… ou une cuillère de caramel beurre salé… ou saupoudré de cannelle…

L’invisible poire et éclats de chocolat noir
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Ingrédients :
- 6 poires
- 40 gr de chocolat noir
- 2 œufs
- 50 gr de cassonade ou sucre roux
- 20 gr de beurre demi-sel
- 10 cl de lait
- 70 gr de farine
- 1 sachet de levure
- 1 pincée de sel

Recette :
Préparer dans un premier temps la pâte de l’invisible.
Dans un bol batteur, cassez les œufs et verser le sucre. A l’aide d’un fouet, battre vivement jusqu’à ce que le mélange mousse et blanchisse.
Faire fondre le beurre, le verser avec le lait et bien mélanger. Réunir la farine, levure et sel, tout en remuant, tamiser progressivement ce mélange sur la pâte.
La pâte doit être homogène et sans grumeaux.
Préchauffer votre four à 200°C. Peler les poires avec un économe et les couper en quatre puis ôter le trognon.
A l’aide d’une mandoline, tailler chaque quartier en tranches très fines et les déposer dans la pâte.
Remuer régulièrement et délicatement pour enrober la poire de pâte afin d’éviter qu’elle ne noircisse.
Prendre un moule en silicone, verser la pâte dedans. Lisser avec une spatule.
Enfourner pour 40 minutes, la surface doit être dorée.
A l’aide d’un couteau à pain, concasser le chocolat en petits morceaux.
Dès la sortie du four, parsemer le gâteau des copeaux de chocolat.
L’invisible se mange tiède ou bien froid.

L’invisible pêche de vigne

Ingrédients :
- 1 kg de pêches de vigne pas trop mûres
- 90 g de poudre d’amande
- 2 œufs
- 50 g de sucre roux
- 20 g de beurre salé fondu
- 70 g de farine
- 10 cl de lait entier
- 1 sachet de levure chimique
- sucre glace

Recette :
Fouettez les œufs avec le sucre.
Ajoutez le beurre fondu, puis la farine, la levure et la poudre d’amandes, en mélangeant bien, jusqu’à obtenir une pâte homogène.
Délayez avec le lait petit à petit.
Lavez les pêches et plongez-les deux minutes dans de l’eau frémissante, puis dans de l’eau très froide, afin de les éplucher. Coupez les pêches en deux, ôtez les noyaux, puis avec un couteau très aiguisé, taillez chaque moitié en lamelles de 2 mm d’épaisseur.
Incorporez-les à la pâte.
Préchauffez le four à 190 °.
Versez la préparation dans un moule à manqué de 26 cm de diamètre, beurré et saupoudré de sucre roux.
Enfournez pour 1 heure environ, en vérifiant la cuisson, la pointe d’un couteau piqué en son milieu doit ressortir sèche.
Laissez refroidir avant de démouler.
Faites griller les amandes effilées 5 minutes à la poêle.
Répartissez-les sur le gâteau et saupoudrez de sucre glace.

L’invisible coing et citron

Ingrédients :
Pour les coings:
- 900 g de coings (3 à 4 en fonction de leur taille)
- 1 litre d’eau
- 50g de sucre en poudre
- 1 càc de vanille en poudre
Pour la pâte:
- 1 citron non traité
- 2 œufs
- 50g de sucre roux
- 20g de beurre
- 10cl de lait
- 70g de farine
- 1 sachet de levure chimique
- 1 pincée de sel
Pour un moule rond de 20 cm de diamètre:
- 30g de beurre mou
- 30g de farine

Recette :
Nettoyez les coings sous l’eau et pelez-les, coupez-les en quatre et épépinez-les. Placez les quartiers avec les épluchures dans une casserole avec l’eau, le sucre et la vanille en poudre; portez à ébullition puis baissez le feu. Faites cuire 8 a 10mn jusqu’à ce que les quartiers de coings soient tendres. Égouttez et laissez refroidir.
Préparez la pâte : Prélevez les zestes de la moitie du citron avec une râpe. Dans un récipient, cassez les œufs et versez le sucre. A l’aide d’un fouet, battez jusqu’à ce que le mélange mousse et blanchisse. Faites fondre le beurre, versez-le avec le lait, ajoutez les zestes de citron puis mélangez bien. Réunissez la farine, la levure et le sel puis, tout en remuant, tamisez ce mélange sur la pâte. La pâte doit être homogène et sans grumeaux.
Coupez-les quartiers de coings en fines lamelles et déposez-les au fur et a mesure dans la pâte. Mélangez délicatement afin d’enrober tous les fruits.
Préchauffez le four à 200° C (th. 6-7). Beurrez le moule à l’aide d’un pinceau et farinez-le puis retournez-le afin d’ôter l’excédent de farine.Versez les lamelles de coings enrobées de pâte et lissez bien la surface à l’aide dune spatule. Enfournez pendant 35 à 40mn, la surface doit être dorée. Laissez tiédir avant de couper des parts.Vous pouvez déguster ce gâteau invisible tiède ou froid.

L’invisible d’Hallowen
Ingrédients :
- 1 kg de potiron
- 80 g de noix de pécan
- 2 œufs
- 50 g de sucre roux
- 20 g de beurre
- 10 cl de lait
- 70 g de farine
- 1 sachet de levure chimique
- 1/2 càc de quatre-épices
- 1 càc de cannelle en poudre
- 1/2 càc de gingembre en poudre
- sel
Pour un moule rond de 20 cm de diamètre ou un plat carré de 20 cm de côté :
- 30 g de beurre mou
- 30 g de farine

Recette :
Préparez la pâte. Hachez les noix de pécan. Dans un récipient, cassez les œufs et versez le sucre. A l’aide d’un fouet, battez vivement jusqu’à ce que le mélange mousse et blanchisse. Faites fondre le beurre, versez-le sucre. A l’aide d’un fouet, battez vivement jusqu’à ce que le mélange mousse et blanchisse. Faites fondre le beurre, versez-le ensuite avec le lait, les noix hachées et mélangez bien. Réunissez la farine, la levure, les épices et le sel puis, tout en remuant, tamisez progressivement ce mélange sur la pâte. La pâte doit être homogène et sans grumeaux.
Préchauffez le four à 200° C (th. 6-7). Pelez le potiron et coupez-le en trois ou quatre en fonction de la taille de la tranche. A l’aide d’une mandoline, taillez chaque morceau en très fines lamelles. Déposez-les au fur et à mesure dans la pâte. Remuez légèrement et délicatement pour les enrober de pâte.
Beurrez le moule à l’aide d’un pinceau et farinez-le puis retournez-le en tapant d’un coup sec sur le plan de travail pour ôter l’excédent de farine. Versez les lamelles de potiron enrobées de pâte et lissez bien la surface à l’aide d’une spatule. Enfournez pendant 35 à 40 mn, la surface doit être dorée.
Laissez tiédir avant de couper des parts. Vous pouvez déguster ce gâteau invisible tiède ou froid.

L’invisible comme un carrot cake
Recette de carrot cake
Ingrédients
:
- 1 orange non traitée (le zeste)
- 6 à 8 carottes (environ 900 g)
- 80 g de noix
- 2 œufs
- 50 g de sucre roux
- 20 g de beurre
- 10 cl de lait
- 1 càc de vanille liquide
- 1 càc rase de de muscade en poudre
- 2 càc rases de cannelle en poudre
- 1 càc de gingembre en poudre
- 70 g de farine
- 1 sachet de levure chimique
- sel

Pour un moule rond de 20 cm de diamètre ou un plat carré de 20 cm de côté :
- 30 g de beurre mou
- 30 g de farine

Recette :
Préparez la pâte. Zestez l’orange. Dans un récipient, cassez les œufs et versez le sucre. A l’aide d’un fouet, battez vivement jusqu’à ce que le mélange mousse et blanchisse. Faites fondre le beurre, versez-ensuite avec le lait, la vanille, les épices, les zestes de l’orange et mélangez bien.
Réunissez la farine, la levure et le sel puis, tout en remuant, ajoutez progressivement ce mélange. La pâte doit être homogène et sans grumeaux.
Préchauffez le four à 200° C (th. 6-7). Pelez et ôtez l’extrémité des carottes, coupez-les ensuite en deux dans la longueur.
A l’aide d’une mandoline, taillez chaque morceau en tranches très fines. Déposez-les au fur et à mesure dans la pâte. Remuez légèrement et délicatement pour les enrober de pâte.
Concassez les noix avec un couteau et ajoutez-les dans la pâte; mélangez à nouveau.
Beurrez le moule à l’aide d’un pinceau et farinez-le puis retournez-le en tapant d’un coup sec sur le plan de travail pour ôter l’excédent de farine. Versez les tranches de carotte  enrobées de pâte et lissez bien la surface à l’aide d’une spatule. Enfournez pendant 35 à 40 mn, la surface doit être dorée.
Laissez tiédir avant de couper des parts. Vous pouvez déguster ce gâteau invisible tiède ou froid.

L’invisible banane et ananas
Ingrédients :
- 1 petit ananas
- 3 bananes pas trop mûres
- 2 œufs
- 50 g de sucre roux
- 20 g de beurre
- 10 cl de lait de coco
- 70 g de farine
- 1 sachet de levure chimique
Pour un moule rond de 20 cm de diamètre ou un plat carré de 20 cm de côté :
- 30 g de beurre mou
- 30 g de farine
- sel

Recette :
Préparez la pâte. Dans un récipient, cassez les œufs et versez le sucre. A l’aide d’un fouet, battez vivement jusqu’à ce que le mélange mousse et blanchisse. Faites fondre le beurre, versez-le ensuite avec le lait de coco puis mélangez bien. Réunissez la farine, la levure et le sel puis, tout en remuant, ajoutez progressivement le mélange.
La pâte doit être homogène et sans grumeaux.
Préchauffez le four à 200° C (th. 6-7). Coupez les extrémités de l’ananas et épluchez-le avec un couteau à pain, veillez à bien retirer les « yeux ». Taillez l’ananas en tranches très fines à l’aide d’un couteau ou d’une mandoline, déposez-les dans la pâte. Pelez et coupez les bananes en très fines rondelles et ajoutez-les dans la pâte au fur et à mesure. Remuez pour enrober les fruits de pâte.
Beurrez le moule à l’aide d’un pinceau et farinez-le puis retournez-le en tapant d’un coup sec sur le plan de travail pour ôter l’excédent de farine. Versez les tranches fruits enrobés de pâte et lissez bien la surface à l’aide d’une spatule. Enfournez pendant 35 à 40 mn, la surface doit être dorée.
Laissez tiédir avant de couper des parts. Vous pouvez déguster ce gâteau invisible tiède ou froid.

Juin 2016

 

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Le retour de Léo

Lucie m’a téléphoné hier : elle avait réfléchi et décidé de nous laisser définitivement Léo. Léo, le petit chat qui était resté quelques mois à la maison et pour lequel  j’avais eu beaucoup de peine lorsqu’elle était venue le reprendre pour le faire castrer. En effet, elle a beaucoup d’animaux dont des chattes. Comme elle ne voulait pas en avoir davantage, issus de portées futures inévitables, elle savait cette opération nécessaire. Et ce fut fait.
Puis, Léo revenu dans son petit appartement où il n’avait pas la possibilité de sortir, miaulait et regardait de la fenêtre en implorant sans doute les bons esprits. Justement, il était bien tombé avec Lucie qui, le voyait malheureux et insatisfait de son enfermement. Mais, comme elle aime et comprend ses animaux, elle a pensé que la solution la meilleure pour lui était qu’il revienne vivre  ici où la maison est plus grande, où il peut aller dans la cour, voir des plantes et mener une vie extérieure à la maison. Lucie m’a dit qu’il ne ronronnait plus comme avant, qu’elle ne voulait pas agir en égoïste mais faire le bonheur de son chat.
Léo est donc ici depuis hier soir; il a tout de suite repris ses quartiers, réclamé qu’on lui ouvre la porte, s’est remis à ronronner. Merci à Lucie et merci pour Léo.
Lucie est une belle personne en sacrifiant son désir personnel et en privilégiant son animal. Si tout le monde pouvait en faire autant dans une situation identique ou équivalente, bien des  erreurs dommageables et de malheurs seraient évités. Quand j’écris ces phrases, je pense aux couples de divorcés qui se disputent la garde des enfants ou de leurs animaux (ne devrais-je pas dire plutôt la propriété, comme si on pouvait détenir la propriété d’êtres humains et d’animaux !)
Non, malgré sa jeunesse, Lucie est une sage personne, dotée de clairvoyance, d’humanité et de bienveillance. Une belle leçon pour tous les égoïstes que nous sommes! Son attitude m’en a bouché un coin ! Quel exemple !
D’autre part, notre vieux chat noir avait disparu en même temps qu’une de nos voisines est morte. Bizarre non ? Lucie a ajouté que cette coïncidence était peut-être un signe.
Léo était né le 15 octobre 2015. Il batifole à nouveau dans les plantes, sautille dans le verdure de la cour à la recherche d’une rencontre inopinée avec un insecte, un oiseau, un pair. Il sort et entre sans cesse, escalade les marches d’escaliers,  aux aguets, en perpétuel mouvement, à la recherche d’un nouveau passe-temps, d’un jouet…
Lucie viendra le revoir quand elle voudra. La seule peur que j’ai : qu’il soit écrasé par une voiture, les véhicules passent si vite sur la route !

Juin 2016

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L’Alllier

Allier

Toujours en lisant Bernard Lonjon…

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Torrent impétueux, il roule ses eaux tumultueuses depuis les monts de la Margeride après avoir pris sa source au Moure de la Gardille en Lozère à 1423 mètres. Il taille d’immenses gorges majestueuses dans le granit avant de prendre son temps et son aise dans de vastes dépressions sédimentaires tout en décrivant de bien curieux méandres. Entre Alleyras et Monistrol, les gorges s’élèvent parfois au-dessus de 500 mètres du niveau du val. Son nom était Elaver sous César puis Elaris au IXème siècle avant de porter son nom définitif Aléir (en occitan). Dans la région de Saugues, de nombreux cours d’eau sont ses affluents : l’Ance, la Seuge, le Panis, la Virlange, le Chapeauroux, la Desges. Il finit sa course dans la Loire à Nevers.
Mais est-ce bien sûr ?
Des géographes ont creusé le problème et leur conclusion est pour le moins surprenante. L’Allier ne serait pas un affluent de la Loire mais bel et bien un fleuve, c’est lui qui se jetterait dans l’Atlantique à Nantes et c’est la Loire qui rejoindrait l’Allier à Nevers.
Démonstration : Le fleuve est le cours d’eau qui se jette directement à la mer qui et qui joue le rôle de drain principal. Tous ses affluents se jettent dans l’Allier en formant un angle compris entre 60° et 90°. Lorsque les deux fleuves se rencontrent à Nevers, l’Allier continue sa route en ligne droite alors que la Loire fait un angle droit sur la gauche pour venir rejoindre l’Allier. De plus, argument implacable, la Loire coule toujours sur une altitude supérieure à celle de l’Allier pour venir descendre insensiblement jusque dans la région de Nevers afin de venir tomber dans l’Allier. « Ainsi ce dernier est bien le canal collecteur dans lequel tous les cours d’eau, y compris la Loire, viennent se jeter. L’Allier serait donc le dernier grand fleuve sauvage d’Europe (Dictionnaire amoureux de la Loire, Danièle Sallenave). »
La rivalité ne date pas d’aujourd’hui.  Certains historiens assurent que la Loire « serait plutôt un fleuve impétueux » alors que l’Allier a très tôt l’allure « d’un grand fleuve large et tranquille, avec de grandes plages de sable ». Ils confirment également  que dans leur remontée reproductrice, « les saumons n’hésitent pas un instant, ils bifurquent toujours à droite du Bec d’Allier, à 400 kilomètres de ses sources ».
Et voilà. Il ne reste plus qu’à revoir les manuels de géographie, d’histoire et les guides touristiques ! On visitera désormais les châteaux de l’Allier, la région s’appellera Les Pays de l’Allier, le département de la Haute-Loire sera rebaptisé Haut-Allier, les vins de Saumur, Bourgueil, Anjou, Chinon, Sancerre, Vouvray seront don des vins de l’Allier, les villes se nommeront La-Charité-sur-Allier, Saint-Benoît-sur-Allier.
Mais aucune chance que l’on change quoi que ce soit. La Seine, qui est en réalité un affluent de l’Yonne, demeure la Seine, c’est toujours elle qui officiellement coule sous Le pont Mirabeau d’Apollinaire, et sans doute pour la nuit des temps, tout comme Lumière reste l’inventeur du cinéma et Molière l’auteur du Misanthrope.
Cela n’empêche pas la pêche d’être fructueuse dans l’Allier :  brochets, saumons, truites arc-en-ciel, goujons et vairons s’y aiment d’amour tendre avant de se laisser tenter par un vil appât pendu au bout de l’hameçon tueur.

Mai 2016

 

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Commune d’Alleyras en littérature

Eglise d'Alleyras (Haute Loire)
J’ai lu le livre écrit par Bernard Lonjon, Dictionnaire impertinent du pays de Saugues en Gévaudan, duquel j’ai tiré une grosse partie de ces informations.

Une bizarrerie de l’administration française avec son partage entre les cantons de Cayres et de Saugues (cf. Vabres) ! Le hiatus est que Vabres fait partie intégrante du canton de Cayres, donc de l’arrondissement du Puy, tandis que Vabres est resté dans le canton de Saugues, donc dans l’arrondissement de Brioude. Curieusement, lorsque les électeurs de Vabres sont appelés à voter pour leur maire, ils le font à Alleyras, lorsqu’il s’agit d’élire leur conseiller général, c’est à Saugues que vont leurs voix ! Cet imbroglio juridique se conjugue toute l’année avec des incohérences et des difficultés de gestion. Encore un des paradoxes de notre administration !
Comme je l’ai déjà dit, on y célèbre saint Grégoire le grand, couronné pape en l’an… 590 ! Celui qui a donné son nom aux chants liturgiques, les chants grégoriens. Il y a bien une grosse pierre avec une empreinte de pas dans le village de Vabres dont on colporte depuis des générations que saint Grégoire y aurait posé le pied en venant visiter la région. Petit problème : ce pape-là, le 64ème, n’a jamais quitté Rome au cours des quatorze années de son pontificat !

Son église, érigée en pierres de taille volcanique de la région durant le XIIIème siècle sur l’endroit le plus haut du bourg est, comme disent les gens du coin, un peu romane, un peu gothique, mais a fière allure.
Alleyras est la seule commune du canton, avec Monistrol d’Allier à disposer d’une gare ferroviaire sur la ligne dite des Cévennes. Henri Vincenot (1912-1985) l’a fort bien décrite. Il est un écrivain, peintre et sculpteur né à Dijon dans le quartier cheminot, 8 rue des Perrières, près de la gare. Il passe son enfance dans une famille d’employés du chemin de fer. Son père est dessinateur-projeteur à la Voie, dans les bureaux du PLM (ligne de Paris-Lyon-Marseille) en gare de Dijon, son grand-père paternel, d’abord compagnon-forgeron à Châteauneuf, s’était engagé comme mécanicien de locomotives à vapeur sur le dépôt de Dijon. Son grand-père maternel était lui aussi compagnon-sellier-bourrelier. Ses deux grands-pères, Compagnons-Passants-du-Devoir, l’initient à l’esprit compagnonnique.
Il entra comme ingénieur à la S.N.C.F., fit du journalisme comme reporter, illustrateur et rédacteur à La vie du rail. C’est un écrivain du terroir. Il a fort bien décrit la gare d’Alleyras : « Dès la sortie de Monistrol d’Allier, les gorges se font de plus en plus profondes, de plus en plus rocheuses et pourtant une sylve (forêt bois des poètes) luxuriante et originale ne cesse de s’accrocher aux escarpements de leurs rives. De tunnels en viaducs, on fut bientôt à Alleyras, 668 mètres, avec les ruines du château puis la courbe de Vabres et ce fut l’émerveillement de trente kilomètres de cache-cache avec la rivière » (Les voyages du professeur Lorgnon, Henri Vincenot).
Les premiers vers du chant XVIII de Ludovico Ariosto du XVIème siècle parlent de la forêt d’Alleyras qui appartient depuis un millénaire aux descendants des Apchier : « A cette époque, il y avait là une antique forêt dont les taillis épais et hérissés de ronces étaient sillonnés par des sentiers étroits qui s’entrecroisaient comme un labyrinthe... » (Roland furieux, Arioste, 1474-1533). Celle-ci est aujourd’hui clôturée et utilisée pour le dressage des chiens à la chasse aux sangliers.
Le château de la Beaume a survécu à l’usure du temps, ce n’est pas le cas de celui de Rochefort au-dessus d’Anglard (ex Rocha-Fortis) dont il ne reste qu’un pan de mur qui a encore fière allure. Construit sur une ancienne voie romaine, près du sel pont qui avait alors été construit pour enjamber l’Allier dont il reste une pile, ce château recelait, d’après les anciens de la commune, un trésor de pièces d’or et un carrosse bien cachés dans un de ses souterrains. Alors à vos pelles et à vos détecteurs de métaux ! Sus au trésor !
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Mai 2016

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Madame Nury


Zézette Nury que j’appelais ma tante Nury est décédée le 19 mai et a été enterrée à l’église d’Alleyras puis transportée au cimetière le 23 mai 2016.
J’ai appris à cette occasion qu’elle portait le prénom de Berthe alors qu’on la prénommait pourtant Marie-Louise. Nous, on disait « Zézette ».
Sa maison était proche du moulin. je m’y arrêtais souvent pour discuter avec elle. Il y avait aussi sa fille Mireille, quelquefois son fils Yves, Lucette son épouse.
Nous avions toutes deux Bruno Remandet comme ami et nous évoquions souvent les souvenirs qui se rattachaient à lui.
Malheureusement, elle est morte. Je ne la reverrai plus, ça fera un grand vide. Son quartier me sera bien dépeuplé. Je conserverai un très bon souvenir d’elle.

Au revoir Zézette, au revoir madame Nury,

Ce mois de mai t’a foudroyée
Au bout de tes 89 années.
Nos cœurs sont bouleversés,
Ta maison semblera bien vide désormais…

Ta famille, tes enfants, tes amis
Sans oublier Bruno que tu avais conquis
Ne pourront pas oublier
La belle personne que tu étais.

 

Aux bons jours, sur ta terrasse,
Remplie de fleurs, on prenait place
Pour discuter avec toi simplement
Tu nous as offert ces bons moments.

Tu nous rendais souvent service
Et tout ça sans nul  artifice.
Le village démuni de ta présence
Déplorera longtemps ton absence.

Au revoir, Zézette, au revoir madame Nury.

Mai 2016

 

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Le parfum des roses

Rosa borboniana
Parler du parfum des roses est difficile. Car il existe de nombreuses combinaisons odorantes. Certaines fleurs ont une odeur de citron, d’autres de violette, d’anis, de pamplemousse ou encore dégagent des notes aromatiques ou camphrées.
Parfois, le feuillage du rosier est lui aussi parfumé. Traditionnellement, c’est la rose de Provins très parfumée qui sert de référence comme senteur typique de la rose.
Le 3 juillet 2015, des chercheurs français ont annoncé avoir découvert l’origine des composés principaux du parfum des roses. L’occasion de relire cet article sur la disparition progressive de l’odeur d’antan de la rose de bouquet… au profit de la résistance du végétal.

« Chez les fleuristes,  le constat est souvent le même : les bouquets de roses n’auraient plus d’odeur… En effet, depuis des décennies, seules les roses qui tiennent longtemps en vase sont vendues sur les étals. Des fleurs robustes, mais bien souvent inodores ! « C’est en sélectionnant uniquement des fleurs qui vivent plus de dix jours dans un vase que les roses ont perdu leur parfum », précise Jean-Claude Caissard. Comme d’autres scientifiques, ce chercheur en biologie végétale tente de cerner les mystères de cette fleur qui, même sans odeur, reste la fleur coupée la plus vendue au monde.

À la recherche de roses très résistantes

Très tôt, la rose a soulevé les passions. Dès l’Antiquité, elle était appréciée pour son parfum et sa beauté. « La domestication de la rose commence avec les Romains. Puis cette pratique s’est perdue au Moyen Âge, où la rose n’était plus utilisée que pour ses fonctions pharmaceutiques », ajoute le chercheur. Mais, au XIXe siècle, inspiré par les jardins fleuris à l’anglaise, l’engouement pour la rose explose en France. Dès 1860, les bouquets de roses affluent sur le marché parisien des Halles. « Les pépiniéristes ont alors créé de nouvelles variétés de roses pour répondre à une demande de plus en plus forte », explique Blandine Veith, sociologue spécialiste de la marchandisation et de la patrimonialisation du végétal ornemental.
C’est en sélectionnant uniquement des fleurs qui vivent plus de dix jours dans un vase que les roses ont perdu leur parfum.

D’une dizaine au départ, les variétés de roses sont aujourd’hui passées à plus de 30 000 ! « L’explosion des croisements arrive à la fin du XIXe siècle. On cherche à avoir des roses toujours plus grosses, toujours plus colorées, mais surtout qui fleurissent toute l’année… », ajoute Jean-Claude Caissard. Car, naturellement, une rose ne fleurit que quinze jours par an… Pas assez pour les fleuristes et les créateurs de roses, qui partent à la recherche de fleurs plus résistantes. Au fil de la commercialisation massive de roses, le parfum, essence même de la fleur, a été involontairement relayé en second plan.

Le parfum, un caractère fragile

Mais l’hybridation des roses n’est pas seule coupable de cette perte d’odeur… Le parfum a toujours été un caractère extrêmement fragile et difficile à préserver d’une fleur à l’autre. « Sur une descendance de roses, 90 % ne garderont pas le parfum de leurs parents. C’est ce qu’on appelle un caractère génétique quantitatif », précise Jean-Claude Caissard. Dans 10 % des cas, la rose garde une odeur mais qui n’est pas forcément celle prévue : « Le parfum que va avoir une rose est toujours une surprise ! Certaines sentent l’ananas par exemple », ajoute le chercheur. Ce sont les pétales, qui libèrent des dizaines de composés volatils, qui confèrent à une rose son parfum. Alors que le géraniol et le 2-phényléthanol sont les principaux composants de l’odeur de la rose européenne (et moyenne-orientale), la rose chinoise, elle, sent le thé. Au fil des siècles, ces deux parfums distincts ont été croisés des milliers de fois, donnant naissance à une foule de senteurs différentes.
Avec son équipe, Jean-Claude Caissard cherche à expliquer pourquoi une rose à longue tenue en vase est souvent synonyme d’inodore. Pour l’instant, aucun lien génétique entre ces deux caractères n’a été trouvé, mais une cartographie des gènes qui confèrent aux roses leur senteur est en cours d’élaboration. « On a aussi émis l’hypothèse que les roses à longue tenue en vase avaient des pétales épais, qui donc emprisonneraient plus le parfum, mais ce n’est pas non plus le cas », précise Jean-Claude Caissard.

Une question de rentabilité ?

« Le problème des roses parfumées est qu’elles ont des pétales plus fragiles. Elles supportent donc mal les voyages en avion », explique Blandine Veith. Dans une logique de marchandisation massive, le commerce des roses est devenu international. L’Amérique du Sud et l’Afrique de l’Est concentrent l’essentiel des grandes fermes mondiales. Un seul critère sur place : la rentabilité. « Au Kenya, on produit des roses en toute saison, inodores et à des coûts salariaux très inférieurs à ceux de l’Europe », ajoute la sociologue. En bout de course, ces roses inondent les fleuristes du Nord et « aboutissent à la commercialisation d’uniquement deux types de roses standardisés », explique Blandine Veith. L’évolution de la rose, première plante à avoir pu être brevetée, dépendrait donc surtout d’enjeux économiques…
« La diffusion massive des roses pourrait aboutir à une baisse de la biodiversité sur les étals »,
ajoute la sociologue. Face à cela, certains rosiéristes s’organisent pour remettre au goût du jour les roses anciennes, extrêmement parfumées. La plupart des obtenteur qui obtiennent de nouvelles variétés végétales., conscients de l’importance du parfum pour les acheteurs, s’activent à redonner des senteurs aux bouquets de roses. En parallèle, des amateurs s’amusent aussi à créer des roses de jardin aux parfums extraordinaires : persil, anis ou même vin rouge !

Juin 2016

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