L’ortie côté jardin

Pulvérisation d’ortie

L’ortie signale les terres riches en azote. Plantée dans le jardin, elle stimule la croissance des autres plantes et accroît leur résistance aux maladies; elle augmente la teneur des aromatiques en huile essentielle et favorise la qualité et la quantité des fruits à pulpe.
Préparation et cuisson : 15 mn
- 1 grosse poignée d’ortie, tiges et feuilles
- 2 litres d’eau

Hachez les orties. Faites bouillir l’eau, ajoutez les orties et laissez infuser 15 mn. Filtrez soigneusement sur un linge très fin.
Mettez le liquide dans un pulvérisateur et vaporisez régulièrement sur les plantes attaquées par le mildiou, les pucerons, les punaises, etc.

Purin d’ortie

Le purin d’ortie a fait parler de lui dans les médias lorsqu’un arboriculteur du Jura a été menacé d’être traduit en justice pour avoir enseigné aux participants de ses cours la préparation de ce liquide.
Préparation : 20 mn
Macération : 5 à 21 jours
- 1 brassée de jeunes feuilles d’ortie fraîches (un peu plus de 1 kg)
- 10 litres d’eau de pluie
Hachez grossièrement les feuilles et mettez les dans un grand récipient. Laissez macérer pendant environ 8 jours en remuant bien tous les 2 jours. Filtrez avec un tissu, mettez en bouteilles et stockez dans un lieu frais pour utiliser au fur et à mesure de vos besoins.
Le purin ainsi obtenu est très concentré et ne doit jamais être utilisé pur. Il se conserve 1 année à température modérée. Attention à le préserver du gel.

Quelques utilisations du purin d’ortie :
- dilué à  5% en pulvérisation sur les plantes, il favorise la croissance et les protège des pucerons et autres parasites ainsi que des maladies cryptogamiques. Il évite les carences en minéraux, telles la chlorose des feuilles. Renouvelez tous les 10 à 15 jours durant toute la durée de vie de la plante.
D- on trempe aussi les plants à repiquer dans un purin d’ortie et de prêle. Dilué à 10-20 % en arrosage sur le sol, il régénère ce dernier en favorisant la vie microbienne souterraine et agit comme engrais. Renouvelez l’opération tous les 10 à 15 jours.

- non dilué, il repousse les limaces. Mais il faut être prudent car il brûle les végétaux.
- après 2 à 4 jours seulement de fermentation à 20° C, dilué à 5 %, il possède des vertus insectifuges. On peut le pulvériser régulièrement sur les tiges et le feuillage afin de les débarrasser des pucerons et des acariens.
https://www.youtube.com/watch?v=21RPTbL2ZAw

Décembre 2014

 



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Cuisine à L’ortie

Soupe d’ortie « nouvelle vague » :
Il y a soupe d’ortie et soupe d’ortie. Quelques restaurateurs de renom ont su mettre en vedette cette plante qui sait réjouir nos papilles. En particulier, la recette de Pascal Barbot, jeune chef triplement étoilé de l’Astrance à Paris.
Préparation :35 mn
Cuisson :35 mn
Pour 6 personnes
- 2 oignons
- 1 cuillère à soupe d’huile d’olive
- 1 grand saladier de jeunes feuilles d’ortie

- 2 pommes de terre de taille moyenne
- 4 courgettes de taille moyenne
- 1,5 litre d’eau
- sel
- 2 cuillerées à soupe de sucre
- 25 cl de lait
Faites revenir les oignons avec l’huile d’olive dans une grande casserole. Hachez les feuilles d’ortie. Pelez les pommes de terre et coupez-les en petits morceaux. Coupez les courgettes en morceaux.
Lorsque les oignons sont devenus transparents, ajoutez les deux tiers des feuilles d’ortie et laissez fondre en remuant. Incorporez les pommes de terre et les courgettes. Ajoutez l’eau, salez et laissez cuire 20 mn.

Lorsque les légumes sont cuits, retirez du feu et mixez la soupe. Ajoutez le reste des orties crues et mixez de nouveau.
Préparez un caramel en faisant fondre le sucre sans eau dans une petite casserole sur feu doux. Faites tiédir le lait. Dès que le caramel blondit, retirez la casserole du feu et versez précautionneusement le lait tiède. Mixez bien afin que le caramel fonde dans le lait.
Au moment de servir, mixez le caramel de lait en inclinant le mixeur afin de former ine mousse. Servez la soupe d’abord sans caramel puis en prenant un peu de mousse avec le liquide et appréciez le contraste des saveurs.

Soupe au chalet de la Gruyère:
Dans les Pré Alpes de la Gruyère, en Suisse, les garçons vachers passaient jadis  tout l’été dans les alpages à préparer leur fromage. Le chénopode bon-henri, le rumex alpin et l’ortie se trouvaient ainsi communément associés en une soupe revigorante.
Préparation : 15 mn
Cuisson : 15 mn
Pour 6 personnes
- 1 saladier de feuilles d’ortie
- 1 saladier de feuilles de rumex alpin
1 saladier de chénopode bon-henri
- 2 litres d’eau
- 8 pommes de terre de taille moyenne
- 400 g de pâtes de votre choix
- 250 g de crème fraîche
- 200 g de fromage râpé (gruyère suisse, beaufort ou comté)
Dans une grande marmite, faites cuire les plantes à l’eau avec les pommes de terre coupées en morceaux. Ajoutez ensuite les pâtes et laissez cuire la soupe. Avant de servir, ajoutez la crème fraîche et le fromage râpé.

Crème d’ortie :
Les recettes de la soupe d’ortie peuvent être multipliées à l’infini.
Préparation : 15 mn
Cuisson : 20 mn
- 1 oignon
- 2 cuillerées à soupe d’huile de sésame
- 2 gousses d’ail
- 1 saladier de jeunes pousses d’ortie
- 2 cuillerées à soupe de farine blanche
- 50  cl de lait de soja
- 50 cl d’eau
- sel, poivre
Pelez l’oignon, coupez-le en petits morceaux et faites le revenir dans l’huile. Pelez et hachez finement l’ail et ajoutez le. Coupez grossièrement les orties et faites les revenir à leur tour jusqu’à ce qu’elles aient fondu.

Ajoutez la farine puis, progressivement, le lait de soja et l’eau en remuant constamment. Salez, poivrez et laissez cuire 10 mn à feu doux. Retirez du feu et passez au mixer plongeur pour obtenir une crème onctueuse.

Canapés aux orties :


Conservez le beurre quelque temps à température ambiante afin de le rendre crémeux. Malaxez le avec l’huile d’olive, l’ail pressé, le jus de citron et le sel. Hachez très finement les orties crues et incorporez les au mélange précédent.
Tartinez de beurre d’ortie de belles tranches de pain de campagne et détaillez celles-ci en carrés de la taille d’une bouchée. Décorez les de diverses fleurs comestibles. Dégustez avec un vin blanc sec très parfumé.

Oeufs en cocotte aux orties :
Ces œufs en cocotte sont très savoureux et ils apportent à l’organisme tout ce dont il a besoin. Rien ne vaut la médecine préventive et voici un excellent moyen de joindre l’utile à l’agréable.
Préparation : 20 mn
Cuisson : 18 mn
Pour 4 personnes
- 1 oignon
- 1 cuillerée à soupe d’huile d’olive
- 1 bol de pointes d’orties
- sel
- 1 verre de vin blanc sec
- 1 gousse d’ail
- quelques cerneaux de noix
- 4 cuillerées à soupe de crème épaisse
- 4 œufs
Faites revenir l’oignon finement haché dans l’huile d’olive. Ajoutez les pointes d’ortie ciselées. Salez et remuez bien. Ajoutez le vin blanc, l’ail et les noix hachées. Laissez cuire 5 mn.
Versez 1 cuillerée à de crème dans 4 ramequins. Cassez l’œuf par dessus. Disposez sur chaque œuf un quart de la garniture d’orties. Faites cuire au bain-marie au four à 180° (th 6) pendant 8 mn.

Risotto d’ortie :
Le risotto est l’une des spécialités les plus appréciées du nord de l’Italie où le riz pousse sur les vastes rizières de la plaine du Pô. On peut le faire varier à l’infini selon les ingrédients ajoutés en cours de cuisson. La saveur marquée de l’ortie ressort bien.
Préparation et cuisson : 35 mn
Pour 4 personnes

-
2 oignons
- 1 litre d’eau
- sel, poivre
- 2 cuillerées à soupe d’huile d’olive
- 200 g de riz à risotto
- 1/2 bouteille de vin blanc sec
- 5 feuilles de laurier

- 1 saladier de pousses d’ortie
- 20 g de beurre
- 30 g de mascarpone
- 60 g de parmesan
Pelez les oignons et faites bouillir les épluchures dans l’eau légèrement salée. Pendant ce temps, hachez les oignons et faites les revenir dans une sauteuse avec l’huile d’olive jusqu’à ce qu’ils soient devenus transparents. Ajoutez le riz et remuez vigoureusement pendant environ 5 mn. Versez le vin blanc, ajoutez les feuilles de laurier, salez, poivrez et laissez cuire doucement pendant un bon quart d’heure.
Hachez grossièrement les orties et ajoutez les en cours de cuisson du riz. Versez régulièrement un peu de bouillon de pelure d’oignon er remuez.
Lorsque le riz est encore un peu al dente, ajoutez le beurre, le mascarpone et le parmesan.
Si nécessaire, ajoutez encore un peu de bouillon.  Remuez bien  et laissez reposer à couvert.

Lasagnes aux orties :
Lasagne aux orties
Vous trouvez les lasagnes banales ? Certainement pas si vous y incluez des orties. Et celles-ci comportent un autre élément original et savoureux d’épaisses tranches d’aubergine.
Préparation :35 mn
Cuisson : 1 h 05
Pour 6 personnes
es restants.
Préparez une sauce béchamel avec la farine, le reste  d’huile d’olive et le lait froid. Hachez finement les orties.
Pelez les aubergines et détaillez les en longueur sur environ 6 mm d’épaisseur. Poêlez rapidement à sec.
Dans un plat à gratin, disposez par couches la sauce tomates, les feuilles de lasagnes, les orties hachées, les tranches d’aubergines poêlées, la sauce béchamel et de nouveau les feuilles de lasagnes.
Continuez ainsi en terminant par une couche de béchamel. Saupoudrez de fromage râpé. Laissez reposer 30 mn puis faites cu- 2 oignons

- 6 cuillerées à soupe d’huile d’olive
- 3 tomates
-  1 cuillerée à soupe de concentré de tomate
- 3 gousses d’ail
-  thym, sauge
- sel
- 30 g de farine
- 50 cl se lait
- 1 saladier de feuilles d’ortie
- 2 aubergines de taille moyenne
- 500 g de feuilles de lasagnes ne nécessitant pas de cuisson
- 150 g de fromage râpé (comté, beaufort ou gruyère suisse)
Hachez les oignons et faites les revenir à la poêle dans 1 cuillerée à soupe d’huile d’olive. Pelez les tomates après les avoir plongées 1 minute dans de l’eau bouillante afin que la peau se détache facilement. Coupez les en morceaux et ajoutez les aux oignons.Incorporez le concentré de tomate, 1 gousse d’ail hachée, la moitié de thym et de sauge. Salez et laissez cuire à feu doux, à couvert, jusqu’à ce que la sauce épaississe. En fin de cuisson, ajoutez l’ail et les herbire à four chaud (200° th 6-7= environ 40mn.

Quiche d’ortie
Quiche aux orties
C’est encore un plat très simple à réaliser, de base classique mais renouvelée grâce à notre bonne « mauvaise herbe ».
Préparation : 40 mn
Cuisson : 50 mn
Pour 6 personnes
- 250 g de farine + 1 cuillerée à soupe
- 10 cl d’huile de sésame
- 10 cl d’eau chaude
- sel

- 2 oignons
- 1 cuillerée à soupe d’huile d’olive
- 1 saladier de feuilles d’ortie
- 3 œufs
- 10 cl de lait
- 10 cl de crème épaisse
- 150 g de fromage râpé (comté, beaufort ou gruyère suisse)
Préparer une pâte brisée : placez 250 g de farine, l’huile de sésame et l’eau avec un peu de sel dans une boîte hermétique et remuez énergiquement en tous sens (vérifiez que le récipient est bien fermé !)
Foncez-en un moule à tarte et faites précuire la pâte au four à 200°C  (th 6-7) pendant 10 mn après en avoir recouvert le fond de papier sulfurisé et de haricots secs pour éviter qu’elle ne se déforme.
Pendant ce temps, hachez les oignons et faites les revenir dans une poêle avec l’huile d’olive.
Ajoutez les orties et laissez les fondre doucement.
Une fois les légumes cuits, transférez les dans une passoire posée sur un saladier et laissez s’égoutter le jus de cuisson.
Mélangez la cuillerée de farine et les œufs puis mouillez de lait. Incorporez ensuite la crème et le jus de cuisson des légumes. Salez. Ajoutez enfin les légumes, mélangez bien. Disposez la préparation sur le fond de la tarte. Saupoudrez de fromage râpé et mettez au four à 180° C (th 6) pendant environ 35 mn.

Sablés à l’ortie

Pendant la dernière guerre, de nombreux citadins étaient carencés du fait de la raréfaction des légumes et des fruits.  Un professeur de médecine, Léon Binet, proposa de réduire en poudre des végétaux sauvages et de les adjoindre à la farine afin de profiter des vertus nutritionnelles de ceux-ci.
Préparation : 30 mn
Cuisson : 15 mn
- 1 petit saladier de feuilles d’ortie séchées
- 300 g de farine
- 200 g de sucre
- 200 g de beurre mou
- 50 g de chocolat blanc
- 1 branche de menthe fraîche
- 1 verre de lait
Broyez les orties et tamisez les afin de les réduire en poudre fine. Mélangez 100 g de poudre d’ortie à la farine, au sucre et au beurre. Sablez du bout des doigts en malaxant le moins possible. Étalez la pâte et découpez des formes à l’emporte-pièce. Disposez les sablés sur une plaque et faites les cuire au four à 180° C (th 6) pendant 10-15 mn en surveillant.
Faites fondre le chocolat au bain-marie. Ciselez finement les feuilles de menthe. Mélangez au mixer le chocolat avec le lait et la menthe ciselée. Recouvrez chaque sablé de chocolat à la menthe et laissez refroidir avant de servir.
http://www.dailymotion.com/video/xergdw_cuisiner-l-ortie_lifestyle

http://www.lesamisdelortie.fr/

Décembre 2014

 




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Remèdes à l’ortie

Suc d’ortie
L’ortie est un dépuratif efficace contre les dermatoses, tels l’eczéma, le psoriasis et les dartres. On l’emploie fraîche sous forme de suc ou séchée en décoction.
N’oubliez pas de manger régulièrement de la soupe d’ortie en complément.
Préparation : 10 mn

- 1 bol de tiges et feuilles d’ortie fraîches

- 1 verre d’eau
Si vous ne possédez pas de centrifugeuse, hachez finement l’ortie. Ajoutez l’eau. Mixez et filtrez en exprimant le suc. Diluez le suc dans un peu d’eau  et buvez-en un verre avant les repas, deux fois par jour. Quelque soit son mode de préparation, le suc d’ortie ne se conserve pas et doit être confectionné au moment de l’emploi.

Décoction dépurative
Au plus fort de l’hiver, on aura recours à l’ortie séchée. Pour augmenter son effet dépuratif, on peut associer cette dernière à d’autres plantes comme la pensée sauvage ou le pissenlit.
Préparation : 20 mn
- 1 litre d’eau
- 1 cuillerée à soupe de feuilles d’ortie séchées
- 1 cuillerée à soupe de fleurs de pensée sauvage
- 1 cuillerée à soupe de racines de pissenlit
Faites bouillir l’eau et ajoutez les plantes concassées. Laissez frémir pendant 5 mn. Retirez du feu et faites infuser 10 mn environ. Filtrez. Buvez un verre de cette décoction avant chaque repas.

Décoction de rhizomes
Les rhizomes d’ortie se montrent efficaces dans le traitement de certains troubles de la prostate. Ceux-ci concernent environ 30% des hommes de plus de 50 ans et près de 85 % de ceux qui ont entre 60 et 80 ans.
Préparation : 10 mn
- 6 cuillerées à soupe de rhizomes d’orties séchés
- 1 litre d’eau

Mettez les rhizomes d’ortie préalablement concassés dans l’eau et portez à ébullition. Faites bouillir 10 mn puis laissez refroidir.
Buvez un demi-litre de ce breuvage aux effets dépuratifs marqués jusqu’à régression des symptômes. Mais ne le  consommez jamais plus de 3 semaines d’affilée sans une interruption d’au moins 8 jours. cette décoction à but médicinal peut également se préparer avec des rhizomes frais, hachés.

Infusion d’ortie
Les feuilles d’ortie sont préconisées contre les douleurs rhumatismales, l’arthrite, l’inflammation des voies urinaires et les hémorragies. Elles peuvent aussi prévenir la formation de calculs rénaux. Dans le traitement du diabète, elles font baisser le taux de sucre.
Préparation : 10 mn
- 1 litre d’eau
- 50 g de feuilles d’ortie séchées
Faites bouillir l »eau, éteignez le feu et laissez infuser 10 mn. Prenez une tasse de cette infusion avant chaque repas jusqu’à la diminution des symptômes.

Gargarisme d’ortie
L’ortie renferme du tanin. Cela explique son efficacité sous forme de gargarismes en cas d’angine. On peut y ajouter avantageusement de jeunes pouces de ronces.
Préparation et cuisson : 20 mn
- 15  g de semences d’ortie
- 50 cl d’eau
- 1 cuillerée à soupe  de feuilles d’ortie séchées
1 cuillerée à soupe de pousses de ronces
Faites bouillir l’eau et ajoutez les plantes réduites en morceaux. Laissez frémir pendant 5 mn. Retirez du feu et laissez infuser 10 ln environ. Filtrez. Gargarisez-vous régulièrement avec cette décoction.

Lotion anti rhumatismale
Si vous êtes atteint de rhumatismes, vous pouvez avoir recours au traitement héroïque préconisé depuis l’Antiquité, consistant à se flageller avec des tiges d’ortie munies de leurs feuilles. Mais si le courage vous manque, appliquez cette lotion à base d’ortie.

Préparation : 10 mn
Macération : 48 h
- 3 poignées de feuilles d’ortie
- 2 poignées de feuilles et de fleurs de chélidoine
- 2 grandes feuilles de chou
2 litres d’eau de pluie

Hachez grossièrement les plantes. Faites-les macérer à température ambiante pendant 48 h dans l’eau. Filtrez et itilisez ainsi pour des applications locales.

Du plantain contre les piqûres d’ortie
Vous aurez beau user de toutes les techniques possibles pour récolter les orties, vous finirez par vous faire piquer, à moins de mettre des gants. La solution est là, tout près. Il suffit de cueillir une feuille de plantain, de l’écraser entre les doigts et de frotter vigoureusement l’endroit de la piqûre. En moins de 30 secondes, la douleur disparaît. Riche en tanin et en mucilage, le plantain cicatrise les blessures dont il évite l’infection et adoucit les tissus. Il se montre également efficace contre les piqûres d’araignées et de guêpes.

Vinaigre d’ortie
L’ortie passe depuis toujours pour être un véritable régénérateur du cuir chevelu. Peut-être  cela est-il dû aux minéraux de cette plante qui « nourrissent » ce dernier. Le résultat sera encire meilleur si vous l’accompagnez d’un massage pour irriguer la peau du crâne.
Préparation et cuisson : 30 mn
Infusion : 12 h

-
1 petit saladier de feuilles d’ortie
- 50 cl de vinaigre de cidre
- huiles essentielles de citron, de thym et de cèdre ’5 gouttes de chacune)
Hachez les feuilles d’ortie rt faites les bouillie doucement dans le vinaigre pendant 20 mn environ. Laissez reposer une nuit. Filtrez le liquide. Ajoutez les huiles essentielles.  Remuez bien puis versez dans une bouteille en verre. Conservez à l’abri de la lumière, au frais 2 semaines au maximum ou 1 mois au réfrigérateur. Versez un peu de vinaigre sur les cheveux et frictionnez le cuir chevelu 30 mn avant le shampoing. Pour un meilleur effet, vous pouvez utiliser ce vinaigre en rinçage.

Lotion à l’ortie
Cette recette est moins concentrée que la précédente. Elle peut être utilisée pour l’entretien régulier des cheveux.
Préparation et cuisson : 25 mn
Infusion : 12 h
- 1 petit saladier de feuilles d’ortie
- 50 cl d’eau
- 25 cl de vinaigre de cidre

Hachez grossièrement les orties et fzitres-les bouillir dans l’eau 15 mn. Laissez infuser toute la nuit. Filtrez puis ajoutez le vinaigre. Mélangez bien.

Shampoing à l’ortie
La plupart des shampoings du commerce renferment des substances chimiques qui agressent les cheveux. En fait, ces derniers se lavent très bien avec des produits naturels et non moussants.
Préparation et cuisson : 15 mn
Infusion : 2 h
- 2 cuillères à soupe de feuilles d’ortie séchées
- 1 cuillère à soupe de feuilles de romarin
- 50 cl d’eau
- 1 pot de 200 g de savon noir liquide
- 5 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée ou de lavande
Pour les cheveux bruns :
- 1 cuillère à soupe de thé noir
- 1 cuillère à soupe de feuilles de lierre
Pour les cheveux blonds :
- 1 cuillère à soupe de feuilles et de fleurs de camomille allemande
- le jus d’un citron
Mettez toutes les plantes dans un récipient. Faites bouillir l’eau et versez-la sur les plantes. Ajoutez le jus de citron (pour les cheveux blonds) et laissez infuser 2 h.
Filtrez en pressant les herbes avec le dos d’une cuillère. Ajoutez le savon noir ainsi que l’huile essentielle et mélangez bien.
On obtiendra les meilleurs résultats en commençant par laver la chevelure à l’eau chaude, ce qui a pour effet d’ouvrir les « écailles » et permet aux principes actifs des végétaux de pénétrer à l’intérieur du cheveu. Puis on appliquera le shampoing en laissant agir une dizaine de minutes avant de rincer à l’eau froide (de pluie si possible, non calcaire en tout cas) et qui refermera les « écailles » des cheveux. Enfin, on frictionnera avec du vinaigre de cidre, par exemple un vinaigre d’ortie préparé selon la recette précédente.


Huile d’ortie
Un bon moyen de profiter des multiples vertus de l’ortie est d’en extraire les principes bénéfiques dans de l’huile. Le processus est très simple et l’huile obtenue se conserve pendant plusieurs mois.
Préparation : 15 mn
Infusion : 1 h
- 1 bol de feuilles d’ortie fraîche
- 25 cl d’huile d’olive

Hachez finement les orties. Faites chauffer doucement l’huile d’olive
dans une casserole et ajoutez les orties hachées. Retirez du feu avant l’ébullition (85° C au maximum) et laissez infuser pendant 1 h environ. Filtrez d’abord sur une passoire fine puis sur un papier filtre.
Conservez cette huile dans une bouteille en verre à l’abri de la lumière.

Un lavage régulier du visage, du thorax et du dos si nécessaire, à l’aide d’une lotion à base de plantes dépuratives s’avère bénéfique en cas d’acné. Cette décoction peut aussi être bue.

Lotion à l’ortie
Préparation et cuisson : 25 mn
- 50 cl d’eau
_ 1 cuillère à soupe de feuilles d’ortie séchées
_- 1 cuillère à soupe de feuilles de plantain
- 1 cuillère à soupe de racines de pissenlit
_ 1 cuillère à soupe de bardane
Faites bouillir l’eau et les plantes pendant 10 mn puis laissez infuser 15 mn environ. Filtrez.
Imprégnez un coton de cette lotion. Baignez-en soigneusement le visage et les parties atteintes par l’acné.  Il est conseillé, en complément, de boire un ou deux verres par jour de cette décoction dépurative.

La ficelle d’ortie
Voici, étape par étape, les explications pour fabriquer une corde en ortie. Cette corde est étonnamment résistante, facile à faire avec un matériau abondant et gratuit. Vous pouvez vous en servir pour réparer un lacet de chaussure, fabriquer un piège (l’odeur naturelle de l’ortie n’alertera pas les animaux), réparer une sangle de sac à dos, accrocher votre popote au dessus du feu, faire une dragonne pour un couteau… les utilisations sont innombrables. Bien sûr, vous récupérerez les feuilles des orties pour faire la soupe le soir au campement.

La matière première : des tiges d'ortie débarrassées de leurs feuilles et laissées dehors 24h

La matière première : des tiges d’ortie débarrassées de leurs feuilles et laissées dehors 24h
Deuxième étape : Écraser les fibres avec une pierre (ou le manche de votre couteau) pour récupérer de fines lanières souples débarrassées de la pulpe de l’ortie (partie blanche et dure à l’intérieur de la tige).
Vous devez obtenir des fibres.  Il faut essayer de les récupérer sur la plus grande longueur possible.
Avec trois brins de même longueur, vous pouvez tresser la corde. Regardez cette vidéo pour la réalisation.

http://www.art-survie.com/faire-une-corde-en-ortie

Décembre 2014

 

 


 

 


 

 

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L’ortie

D’abord, la chanson de l’ortie pour vous mettre en mouvement : https://www.youtube.com/watch?v=YrPFgLdYZ00
Pour vous, l’ortie n’est sans doute qu’une détestable mauvaise herbe, tout juste bonne à mettre au compost, voire à noyer d’herbicide pour éviter de se piquer les doigts en l’arrachant. Grave erreur !
Car l’ortie est une plante pleine de ressources et de vertus, probablement une des plus intéressantes qui soient.
Elle pousse spontanément le long des murs et des chemins, au bord des haies ou des fossés et dans les jardins. Elle aime goulûment l’azote et ne vient que dans des terrains qui en sont riches. Elle est donc un bon indicateur des sols fertiles. Les botanistes la traitent de « plante rudérale », du latin rudus qui signifie « décombres ». Elle suit l’homme partout !
Le mépris que l’on affiche trop souvent pour l’ortie disparaît dès que l’on s’y intéresse un tant soit peu. C’est une plante alimentaire nutritive et agréable, quasiment inépuisable : la soupe d’ortie est bien connue. Mais elle se prépare aussi en omelette, en quiche, en gratin, en soufflé ou en timbale et même dans des desserts. Elle peut aussi se déguster en limonade ou en sirop.
Pour profiter au mieux de la finesse de sa saveur, il faut savoir la cueillir : on ne ramasse que les jeunes pousses et quelques feuilles au sommet des tiges. Les feuilles peuvent se faire sécher au soleil. Pour s’en servir, il suffit de les réduire en paillettes en les froissant entre les mains car, sèches, elles ne piquent plus. Pendant la saison froide, on les saupoudre sur les aliments pour ajouter les vitamines et les oligo-éléments, gages d’une bonne santé hivernale.
Les orties en salade ? Quelques pousses finement ciselées et mélangées à d’autres légumes et à une sauce onctueuse ne piquent absolument pas. On en prépare aussi des canapés à déguster à l’apéritif.
Les extraordinaires qualités nutritionnelles de l’ortie méritent que l’on se pique un peu les doigts. Elle est bien plus riche en protéines que le soja ! Elle contient sept fois plus de fer que les épinards et renferme de nombreux sels minéraux, en particulier du calcium (presque autant que le fromage), du potassium, du phosphore, du magnésium. Sa teneur en provitamine A (carotène) est remarquable et elle s’avère sept fois plus riche en vitamine C que les agrumes. Il n’est pas étonnant que les volailles nourries de pâtée d’ortie comme les canards et les oies aient été si bien portants.
L’ortie a connu bien d’autres usages. On utilisait jadis une décoction concentrée de ses feuilles , saturée de sel, pour faire cailler le lait. Les fibres de la tige, très résistantes, ont longtemps servi à fabriquer des tissus, des cordres et des filets de pêche. Les jardiniers « branchés »  connaissent ses vertus fertilisantes et insecticides de l’ortie mise à fermenter quelques jours dans de l’eau pour en préparer un liquide malodorant mais efficace. Le « purin d’ortie » est un remarquable accélérateur de croissance des végétaux.
De ses racines jusqu’à ses graines, l’ortie a de multiples vertus.  C’est un tonique général de l’organisme, un dépuratif utilisé contre les dermatoses rebelles (eczéma, psoriasis et dartres). Elle possède des propriétés diurétiques et galactogènes. Ses propriétés astringentes sont mises à profit contre les hémorragies d’origines diverses : crachements de sang, règles trop abondantes, saignements de nez… Ses vertus anti antidiarrhéiques sont efficaces contre les diarrhées des tuberculeux et des affaiblis ou les entérites.
Il y a ortie et orties. Plus de 80 espèces d’orties poussent à travers le monde. 11 d’entre elles se concentrent en Europe et 5 en France. Toutes se distinguent par leurs poils urticants et leurs fleurs lilliputiennes, dénuées de pétales : elles n’éprouvent pas le besoin de signaler leur présence aux insectes parce que c’est le vent qui les féconde.
Les vraies orties sont :
- l’ortie dioïque ou « grande ortie » (urtica dioica) qui peut atteindre 1 m de hauteur et fleurit de juin à octobre. Elle porte des fleurs mâles et des fleurs femelles sur des pieds différents, d’où l’épithète dioïque.
- la petite ortie ou « ortie brûlante » (urtica urens) annuelle de 50 cm. Sa tige dressée, souvent rameuse à la base, porte des feuilles de taille réduite, ovales ou arrondies, profondément dentées. Ses fleurs sont mâles et femelles sur le même pied. Cette plante est dite monoïque. Cette petite ortie à la piqûre douloureuse pousse dans les terres remuées, en particulier dans les jardins.
- l’ortie à membrane (urtica membranaceae) annuelle de 30 à 80 cm de la région méditerranéenne affectionne les décombres et le pied des murs. Ses larges feuilles sont ovales et édentées.
- l’ortie à pilules ou « ortie romaine »  (urtica pilulifera) : annuelle ou bisannuelle, robuste, elle atteint parfois le mètre.
- l’ortie vert foncé ou « ortie corse » (urtica atrovirens) est une endémique qui pousse sur l’île de beauté et ses voisines.
- l’ortie en arbre de Nouvelle-Zélande ou ongaonga(urtica ferox) atteint 5 m de hauteur et possède de longs poils urticants qui se brisent au moindre frôlement.  Ceux-ci occasionnent des piqûres  dont la douleur peut durer plusieurs jours.
Les fausses orties sont les lamiers, la pariétaire, la ramie.
Je vais ajouter des recettes et des préparations avec de l’ortie que vous trouverez dans la catégorie recettes des textes de mon moulin.

https://www.youtube.com/watch?v=JOUWwpP9ZtY

Décembre 2014

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Velay yoga

Je fréquente l’association Velay yoga depuis cinq ans. J’ai d’abord suivi durant deux ans les séances de sophrologie et j’ai changé pour celles de yoga avec Stéphanie Ully.
L’équipe du mag est venue nous photographier un lundi de cours. J’ai scanné son article pour le mettre dans les textes de mon moulin. Je me trouve devant à droite en position de demi lotus.

Créée en 1975, l’association Velay Yoga compte aujourd’hui près de 500 adhérents. Elle emploie 5 professeurs diplômés qui dispensent des cours de yoga au centre Roger Fourneyron du Puy-en-Velay, mais aussi dans d’au­tres communes du département. On y apprend à pratiquer les postures, la respiration dans un vrai état de détente et de concentration.
L’association propose également des cours de relaxation et de sophrologie afin d’agir sur les tensions physiques et psychiques. Chacun des profes­seurs, riche de son expérience et de son parcours, fait découvrir aux adhé­rents une approche de ces activités selon leur style.
Velay Yoga met aussi à disposition de ses membres une bibliothèque de plus de 500 ouvrages autour du yoga.
Contact : Éric Chenevard

echenevard@gmail.com

Décembre 2014

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Le B.R.F. (bois raméal fragmenté)

Cette vidéo explique de quoi il s’agit :

https://www.youtube.com/watch?v=v4vZfhtWH38

Le bois raméal fragmenté, ou encore bois raméaux fragmentés (B.R.F.), est le nom donné à un mélange non-composté de résidus de broyage (fragmentation) de rameaux de bois (branches). Dans cette vidéo Lydia Bourguignon et Bernard Ronot nous expliquent les avantages et la façon de l’utiliser cette nouvelle technique.
C’est au Québec que le professeur Lemieux imagine ce qu’il nommera B.R.F. Par extension, le terme « B.R.F. » désigne une technique culturale agricole innovante qui, par l’introduction du broyat dans la couche supérieure du sol ou en paillis, cherche à recréer un sol riche, aéré et riche en micro-organismes, comme on en trouve souvent en forêt.
Le Professeur Lemieux de l’Université Laval, Québec, Canada montre que les caractères des sols forestiers peuvent être transmis aux sols agricoles comme une stabilité de la fertilité et de hauts niveaux de productivité végétale. Le B.R.F.  favorise en effet la pédogenèse nécessaire à la création de l’humus. Son utilisation peut avantager l’agriculture de type biologique ou dans une agriculture de protection. Il est aussi parfois utilisé en jardinage, à partir des tailles de haies par exemple.

Le B.R.F.  sert principalement à réinstaller l’activité biologique mise à mal par le travail du sol (labour) qui détruit le lieu de vie des habitants du sol (pédofaune) en le bouleversant et le mettant à nu. On incorpore pour cela le B.R.F.  en surface (0 à 4 cm, voire jusqu’à 20 cm ou plus sur un sol très dégradé), puis les vers de terre se nourrissent de la cellulose pendant que les champignons dégradent la lignine.

Le B.R.F. est un mélange non composté de résidus de broyage (fragmentation) de rameaux de bois (branche). Quand je me trouvais encore au foyer d’accueil médicalisé, Serge Guégan en avait fait acheter un pour que nous puisions broyer les branchages des osiers taillés en têtard afin d’en faire une couverture posée sur le jardin. Il avait décidé, avant que je ne parte, que nous cultiverions en travaillant le moins possible et en pratiquant la culture en  lasagne.
A Pont d’Alleyras, Yann a suivi ses pas. Pourquoi utiliser du B.R.F. ? Mieux que le compost, disent ses adeptes, les bois raméaux fragmentés, ou BRF,  sont pour eux une révolution agronomique. Il s’agit d’apporter directement au sol de jeunes rameaux de feuillus broyés, issus de la taille de haies ou d’élagage.
Les premiers essais de la technique B.R.F. remontent aux années 1970 où quelques chercheurs québécois ont eu cette idée saugrenue. Renouvelés avec toutes sortes de cultures et sous différents climats, les résultats de ces essais semblent très encourageants : importante production d’humus, amélioration très nette de la structure des sols, importante production d’humus, rendements accrus avec des effets prolongés sur trois ans, importante réduction des besoins en eau, moins de désherbage, de maladies et de ravageurs…
En fait, tous se passe comme si on reproduisait, en les accélérant, les processus dans la formation de l’humus forestier. Les bois raméaux, extrémités des branches des arbres de diamètre inférieur à 8 cm, concentrent 80% de tous les nutriments des arbres. La plupart de ces nutriments sont assez facilement dégradables. L’un d’eux, la lignite – matériau carboné qui assure la rigidité et la durabilité du bois – l’est beaucoup moins. Mais dans les petits rameaux, elle n’a pas encore acquis la stabilité qu’elle acquiert dans les plus grosses branches. Au contact du sol, après broyage des rameaux, cette lignite est rapidement attaquée par une famille de champignons, les basidiomycètes du sol, également appelés « pourriture blanche ». Cette déconstruction de la lignite stimule considérablement la vie du sol en provoquant toute une série de transformation et elle produit de grandes quantités d’humus. L’utilisation directe des B.R.F. permet de faire l’économie du processus de compostage, avec une efficacité supérieure puisqu’il n’y a ni  montée en température, ni perte d’éléments.

Alice a recouvert de B.R.F. mon jardin de fleurs et d’aromatiques soule moulin de B.R.F. et j’ai continué. Il est devenu une petite jungle avec des plantes devenues des géantes, abondantes, à tel point que j’ai dî de frayer un passage pour y pénétrer. Alice en a pris quelques photos :

 

 

 

 

 

 

Décembre 2014

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Le tilleul

 

Henri Troyat débute son roman, le pain de l’étranger, par la narration de l’abattage du beau tilleul devant la maison…

Quand l’élagueur eut dressé l’échelle contre le tilleul, Pierre sortit de son bureau et s’avança sur le perron. L’homme tenait une tronçonneuse à la main. Il était jeune et portait une veste de cuir. En trois mouvements, il fut au sommet. La tête renversée, Miguel suivait ses gestes d’un œil réprobateur. En tant que gardien-jardinier, il ne comprenait pas que Monsieur eût fait appel à une entreprise spécialisée pour un travail qu’il aurait très bien pu exécuter lui-même. D’ailleurs, il trouvait que c’était un crime que d’abattre un si bel arbre. Il l’avait dit à Monsieur, ce matin encore. Maria, elle, estimait que Monsieur avait raison. D’autant plus que c’était une idée de Madame. Durant sa dernière maladie, elle se plaignait de l’ombre que ce tilleul à larges feuilles argentées faisait dans sa chambre. Planté trop près de la maison,  sur le terre-plein de gravier, il avait allongé ses branches jusqu’aux fenêtres. Le bureau de Pierre, au rez-de-chaussée, en était tout obscurci l’été. Mais même en cette saison, avant l’apparition du feuillage, l’arbre nu, au tronc épais, aux ramures robustes, était indésirable. Il coupait la perspective du jardin. Pierre se le répétait pour vaincre la gêne coupable qu’il éprouvait à l’instant de l’exécution.
L’élagueur prit la poignée de la tronçonneuse et un grondement aigre et mordant insulta la campagne. Maria, assourdie, fit la grimace et se rapprocha de son mari. Miguel serrait les poings dans ses poches. Quand la scie mécanique attaqua le bois, Pierre tressaillit sous la blessure. Les dents d’acier entraient dans la masse de l’arbre comme un couteau dans le beurre. Une première branche sectionnée à l’aisselle tomba à terre dans un craquement sec. D’autres suivirent. L’élagueur, un mégot au coin de la lèvre, travaillait vite. Une poussière blonde volait autour de lui. Il clignait des yeux. Un à une, les ramifications s’effondraient, découvrant la profondeur d’un ciel uni, couleur d’ardoise. une bruine fraîche mouillait le visage de Pierre. Le vent raide lui glaçait les chevilles. Il y avait une heure qu’il aurait dû être parti pour Paris où il avait une matinée chargée. Mais il ne pouvait se résoudre à prendre la route. De toute façon, ce serait bientôt terminé. Déjà mutilé, découronné, décapité, désossé, le tilleul n’était plus qu’une colonne ridicule à l’écorce marquée çà et là de plaies ovales et blanchâtres. Un aide tirait à l’écart les branches abattues, les émondait à coups de serpette, les débitait, les liait en fagots. L’élagueur descendit de quelques échelons et, cette fois, s’attaqua au tronc lui-même. Une première section horizontale libéra le billot qui roula qui roula sur le sol. Un deuxième billot fut détaché sans effort dans le hurlement hystérique de la scie. Pour le dernier tronçon, l’élagueur s’accroupit et trancha la base, à ras de terre. Tout à coup, il n’y eut  plus que le vide à la place du tilleul amical dont le feuillage palpitait naguère contre la façade. Incontestablement, la vue du jardin se trouvait dégagée par la disparition de cet arbre qui était plus un obstacle qu’un ornement. Et cependant, Pierre, devant ce sol plat, avait l’impression d’avoir sacrifié un vieux serviteur, un ami de toujours, peut-être même un protecteur des lieux. Une crainte diffuse le pénétra. Peu enclin à la superstition, il s’étonnait de cette ombre sur sa journée. Maria dit avec entrain :
- C’est beaucoup mieux comme ça, monsieur ! Tu ne trouves pas, Miguel ?
Elle était brune et potelée avec des allures dandinées de poule d’eau. Son mari, taciturne et carré, marmonna :
- Et la souche, alors, eh ! qu’est-ce qu’on en fera ? Il y aura des rejets !
Il parlait difficilement, avec un fort accent portugais. Maria, en revanche, s’exprimait en français avec la volubilité d’un moulin qui tourne à vide :
- Ne t’occupe donc pas de ça, Miguel. Ils savent leur métier, quand même !
- La souche, on la dégagera au plus bas en creusant autour, dit l’élagueur; on y fera des trous avec une mèche; on les remplira avec du chlorate de soude pour tuer les racines; et on recouvrira le tout de terre et de gravier.
Miguel se pencha sur l’un des billots et, avec son doigt, compta, sur la tranche couleur chair, les couches concentriques.
- Il avait vingt-six ans, dit-il avec reproche.
Maria serra son châle sur ses épaules. L’élagueur taillait maintenant les branches tombées avec des gestes précis de boucher. Pierre regarda sa montre-bracelet : cette fois, il était vraiment temps de partir.

https://www.youtube.com/watch?v=wf5GhE9Cxr0

Décembre 2014

 

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La consoude


La consoude (Symphytum officinale), de la famille des Boraginacées est  une de ces plantes dont la réputation a traversé les siècles. Elle est facile à reconnaître grâce à ses larges feuilles pointues, longuement pétiolées, et à ses hampes florales portant à 80 cm ou plus au-dessus du sol des grappes denses de fleurs en forme de cloche allongée de couleur variable : blanche, jaunâtre, rose, violette… Les grappes sont recourbées sur elles-mêmes pour former une « cyme scorpioïde », inflorescence « en queue de scorpion » caractéristique des Borraginacées : on la retrouve chez le myosotis par exemple. C’est encore par le toucher que l’on identifiera la consoude avec la plus grande certitude : ses feuilles et ses tiges sont couvertes de poils courts et raides donnant à celui qui la touche l’impression de caresser une joue mal rasée…
Cette sensation doit toujours être présente lorsque l’on cueille les feuilles de consoude : soyez sur vos gardes si vous avez affaire à de douces feuilles couvertes de poils soyeux. Il s’agit probablement de la mortelle digitale ! Si la confusion s’évite facilement quand les plantes sont en fleurs [La digitale que l'on nomme aussi "gant Notre_Dame" , possède de grandes fleurs pourpres en forme de gant,] elle est plus difficile à distinguer au printemps, avant que les hampes florales ne se soient développées. Et il est arrivé que des gens préparent au lieu de filets de consoude des « filets de digitale » qui auraient pu les libérer de tous leurs soucis terrestres s’ils n’avaient été prévenus à temps de leur erreur ! Alors, commencez peut-être par ramasser la consoude au cours de l’été, lorsqu’elle fleurit.
La récolte est rapide car les feuilles sont, bien qu’un peu rêches, faciles à cueillir. Les plus jeunes ajouteront une note toute personnelle aux salades composées. Quant aux plus anciennes, il n’en est de meilleur usage que ces moelleux « filets de consoudes », dont la saveur rappelle de façon surprenante celle de la sole !
C’est une plante vivace très robuste, à la floraisojn décorative. J’en ai trouvé des plants le long de la voie verte à Brives-Charensac et les ai plantés dans mon jardin; ils ont fait des petits. La consoude est utilisée depuis 2 000 ans en médecine traditionnelle. Elle est utilisée aussi de nos jours dans le traitement des contusions ou des entorses. Elle favorise la cicatrisation des blessures. Elle dispose de propriétés émollientes et expectorantes.
En cuisine, elle servait autrefois comme composant dans les salades ou les soupes. Elle a aussi été utilisée comme plante fourragère grâce à sa haute teneur en protéines et sa faible teneur en cellulose. On la considérait comme un aliment de choix pour les volailles et les porcs.
Le purin de consoude, est un complément parfait au purin d’ortie. Moins chargé en azote, mais contenant plus de potassium et de minéraux, il constitue un engrais de choix pour les plantes fleuries au jardin d’ornement ou pour les légumes et les petits fruits au potager. Il fortifie les plantes et leur permet de mieux lutter contre les maladies et les carences.
Quelle extraordinaire plante que la consoude ! En plus de ses qualités gustatives, sur lesquelles tout le monde s’accorde, elle possède d’importantes vertus diététiques. Ses feuilles renferment environ 5 % de protéines (en poids frais, près de 30 % en poids sec) équilibrées en acides aminés, c’est-à-dire de valeur équivalente, aux protéines animales, supérieures même à celles de la viande ! Et sa productivité est énorme : d’après des essais réalisés en Grande-Bretagne, un hectare de consoude peut produire environ huit fois plus de protéines que la même surface plan­tée en céréales et cinquante fois plus que si l’on y élevait du bétail pour la viande ! Peut-être y aurait-il quelque chose à creuser dans cette direction…
Attention néanmoins car la plante renferme, surtout dans sa racine, un alcaloïde pyrrolizidinique. À doses élevées, celui-ci s’est montré expérimentalement toxique vis-à-vis des animaux de laboratoire, provoquant de graves maladies du foie, potentiellement mortelles. Cependant, les études effectuées sur les êtres humains semblent avoir prouvé que la consommation raisonnable de consoude était sans danger. en Angleterre et aux États-Unis, des gens en mangent depuis trente ans sans connaître de problèmes de santé. La controverse déchaîne néanmoins les passions.

 

RECETTE : Filets de consoude

  • Préparez une pâte à crêpe assez liquide avec de la farine, des œufs, du lait (ou de la bière) et un peu de sel.
  • Collez deux à deux de belles feuilles de consoude, dos à dos, en appuyant avec la main ou un rouleau à pâtisserie (ou une bouteille) pour qu’elles adhèrent bien ensemble.
  • Trempez les feuilles dans la pâte puis déposez-les dans une poêle graissée très chaude. Faites dorer des deux côtés et dégustez chaud avec un filet de citron et quelques grains de sel

https://www.youtube.com/watch?v=hdkDCkzf8As

Novembre 2014


 

 

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Jardin de France


Calme jardin,
Grave jardin
Jardin aux yeux baissés au soir
Pour la nuit
Peines et rumeurs,
Toutes les angoisses bruissantes de la ville
Arrivent jusqu’à moi, glissant sur les toits lisses,
Arrivent à la fenêtre
Penchée, tamisée par les feuilles menues et tendres et pensives.
Mains blanches,Gestes délicats,
Gestes apaisants,
Mais l’appel du tam-tam
Bondissant
Par monts
EtContinents,
Qui l’apaisera mon coeur,
A l’appel du tam- tam
Bondissant,
Véhément
Lancinant?

L. Sedar Senghor

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Que ma campagne demeure !


Jean Giono, grand chantre de la terre provençale, commence son roman
Colline aux allures de poème en prose en campant un décor champêtre.

Quatre maisons fleuries d’orchis jusque sous les tuiles émergent des blés drus et hauts.
C’est entre les collines, là où la chair de la terre se plie en bourrelets gras.
Le sainfoin fleuri saigne dessous les oliviers.  Les avettes dansent autour des bouleaux gluants de sève douce.
Le surplus d’une fontaine chante en deux sources. Elles tombent du roc et le vent les éparpille. Elles pantellent sous l’herbe, puis s’unissent et coulent ensemble sur un lit de jonc.
Le vent bourdonne dans les platanes.
Ce sont les Bastides Blanches.
Un débris de hameau, à mi-chemin entre la plaine où ronfle la vue tumultueuse des batteuses à vapeur et le grand désert lavandier, le pays du vent, à l’ombre froide des monts de Lure. La terre du vent.
La terre aussi de la sauvagine : la couleuvre émerge de la touffe d’aspic, l’esquirol, à l’abri de sa queue en panache, court, un gland dans la main; la belette darde son museau dans le vent; une goutte de sang brille au bout de sa moustache; le renard lit dans l’herbe l’itinéraire des perdrix.
La laie gronde sous les genévriers; les sangliots, la bouche pleine de lait, pointent l’oreille vers les grands arbres qui gesticulent.
Puis le vent dépasse les arbres, le silence apaise les feuillages, du museau grognon ils cherchent les tétines.
La sauvagine et les gens des Bastides se rencontrent sur la source, cette eau qui coule du rocher, si douce aux langues et aux poils.

Dès la nuit, c’est dans la lande, la reptation, patte pelue, vers la chanteuse et la fraîche.

Et, de jour aussi, quand la soif est trop dure.

Le sanglier solitaire hume vers les fermes.

Il connait l’heure de la sieste.

Il trotte un grand détour sous les frondaisons, puis de la corne la plus rapprochée, il s’élance.

Le voilà. Il se vautre sur l’eau. La boue est contre son ventre.
La fraîcheur le traverse d’outre en outre, de son ventre à son échine.
Il mord la source.

Contre sa peau ballotte la douce fraîcheur de l’eau.
[...]
Lure, calme, domine le pays, bouchant l’ouest de son grand corps de montagne insensible.

Des vautours gris la hantent.

Ils tournent tout le jour dans l’eau du ciel, pareils à des feuilles de sauge.

Des fois, ils partent pour des voyages.
D’autres fois, ils dorment, étalés sur la force plate du vent.
Puis, Lure monte entre la terre et le soleil, et c’est, bien en avant de la nuit, son ombre qui fait la nuit aux Bastides.

Jean Giono

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